Le 16 juin , Paul Reynaud ayant démissionné, le président de la République, Albert Lebrun, nomme à la tête du gouvernement le maréchal Pétain, vainqueur de la guerre de 1914-1918, âgé de 84 ans. Celui-ci forme son gouvernement et décide de demander l'armistice, qui est signé le 22 juin 1940 en forêt de Compiègne.
Le soir du dimanche 16 juin 1940, à Bordeaux, Paul Reynaud démissionne et laisse au maréchal Pétain le soin de former un nouveau gouvernement et de décider de l'attitude à prendre devant l'invasion allemande.
RÉCIT - Il y a 75 ans jour pour jour, le maréchal Pétain était jugé pour complot contre la sûreté de l'État et intelligence avec l'ennemi. Condamné à mort, sa peine fut commuée en prison à perpétuité.
Appelé le 18 mai 1940 par Paul Reynaud parce qu'il est respecté à droite comme à gauche et qu'il incarne le sursaut contre l'envahisseur, Pétain défend pourtant l'idée de l'armistice comme « condition nécessaire de la pérennité de la France éternelle ». Selon lui, les causes de la défaite sont politiques.
Albert Lebrun est réélu président de la République. Voyage du président au Grand-Duché du Luxembourg. Albert Lebrun désigne Philippe Pétain président du conseil, après la démission de Paul Reynaud, hostile à l'armistice.
Parallèlement, des thèses négationnistes instrumentalisent l'héritage de Pétain et servent une idéologie complotiste. En 1945, Philippe Pétain est reconnu coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à l'indignité nationale, dégradé, privé des droits civiques et de toute décoration.
Pour redresser la France, Pétain lance la « Révolution nationale » qui est son projet politique. C'est une rupture radicale avec la culture politique de la majorité des Français. L'idée est de rompre avec les idéaux de la République, considérée comme responsable de la défaite.
Les deux hommes sont en désaccord sur la façon de préparer l'armée française à la guerre. Et, en 1940, De Gaulle portera un jugement très dur sur le Maréchal:«Pétain est un grand homme, mort en 1925. Le drame, c'est qu'il ne l'a pas su».
Le Général de Gaulle, un presque inconnu
En ce 17 juin 1940, le général De Gaulle part pour Londres car il refuse la défaite et souhaite poursuivre le combat", explique Florent Vandepitte. Lorsqu'il prononce son discours le 18 juin, Charles De Gaulle est alors une personnalité politique peu connue des Français.
Le 17 juin 1940, Pétain prononce un discours radiodiffusé. Il annonce à la population française qu'il a décidé de demander l'armistice à l'Allemagne : « C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
Travail, Famille, Patrie est la devise officielle de l'État français pendant la période dite du régime de Vichy.
Philippe Pétain fut le dirigeant du régime de Vichy. Le régime de Vichy (ou régime de l'État français) est un régime politique français qui dura quatre ans, du 10 juillet 1940 au 20 août 1944, pendant l'Occupation allemande. Le chef d'État était le maréchal Pétain.
b) Vichy, un régime autoritaire
Dès ses débuts, le régime a supprimé la liberté de la presse et le droit de grève, interdit les partis et les syndicats. Pour Pétain, le pays ne peut en effet se relever que s'il est uni. Les fonctionnaires doivent prêter serment. L'État favorise le corporatisme.
Substituant la devise « Travail, Famille, Patrie » à la formule républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », il se fonde sur une idéologie nationaliste, autoritaire, xénophobe et antisémite, rejetant la démocratie parlementaire.
Philippe Pétain
En 1914, au début de la Première Guerre Mondiale, il est colonel, mais dès 1915 il est commandant d'armée et en 1916 il est chargé du secteur de Verdun dont il dirige la défense. Nommé à la tête des armées françaises, Foch lui fut pourtant préféré comme généralissime des armées alliées en 1918.
Vidéo : 1942 : De Gaulle trahi par Roosevelt et Churchill.
N'acceptant pas l'armistice défendu par Pétain, il quitte la France dès le 17 juin pour poursuivre la lutte de l'Angleterre.
C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Le 11 novembre 1918, Pétain est élevé à la dignité de maréchal de France. Au lendemain d'une victoire dont il demeure avec Foch le principal artisan, il jouit d'un prestige tel que le gouvernement le maintient pendant plus de dix ans dans ses fonctions de commandant en chef désigné des armées françaises.
- il se présente aussi comme l'homme providentiel, celui auquel la France peut se raccrocher dans la défaite. Ses discours vont dans ce sens quand il déclare : « je fais don de ma personne à la France ». Du fait de son âge élevé, on ne le soupçonne pas (à tort) d'ambition ou d'arrivisme.
Le salaire minimum, ancêtre du smic, ou le menu à prix fixe sur les cartes de restaurant relèvent d'un encadrement général des revenus et des dépenses. Mais toutes ces mesures sont à rapporter à l'idéologie de Vichy, qui, terroir et traditions obligent, créa le Meilleur ouvrier de France ou mit en valeur les AOC.
Quand la défaite tourne à la débâcle, Pétain demande l'armistice tandis qu'un général inconnu allume la flamme de l'espoir. C'est un coup de dés comme l'Histoire n'en a jamais connu en France.
A Verdun, en 1916, il va imposer sa conception de la guerre: reculs tactiques, emploi massif de l'artillerie, refus des offensives inutiles. Et imposer sa légende. En mai 1917, il est nommé commandant en chef des armées françaises et redonne confiance aux troupes.