Il méprise le sacré, comme lorsqu'il dit au pauvre : « pour l'amour de l'humanité » (III, 2, p. 9-72, l. 39) alors que la phrase habituelle est « pour l'amour de Dieu ». A l'inverse, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas.
Don Juan croit uniquement en arithmétique tandis que son valet tante de le convaincre du mieux qu'il puisse de croire aux effets bénéfique de la médecine de l'époque, mais sans y réussir pour autant.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Au moins à trois reprises, le comportement de Dom Juan constitue une provocation par rapport à la foi catholique : Il méprise le mariage qui est l'un des sacrements de l'Eglise. Par son libertinage de mœurs, il bafoue l'engagement solennel pris devant Dieu.
Dom Juan tantôt utilise le langage de l'hypocrisie pour se défendre tantôt il se sert de la rhétorique pour séduire ses victimes: c'est à travers le pouvoir verbal qu'il arrache une femme à un homme. Le langage est la clé du jeu de miroirs sur lequel la pièce est fondée.
Aux yeux des religieux de l'époque, "Dom Juan" fait l'apologie du libertinage. Ils l'attaquent alors en règle : Molière est sommé de supprimer certaines scènes et plusieurs répliques qui tournent la religion en dérision. Censurée, la pièce ne sera jouée qu'une seule fois du vivant de Molière.
Dom Juan ne dénonce pas explicitement et directement l'église et les dogmes chrétiens mais on peut lire la profession de foi matérialiste comme une raillerie du dogme de la Trinité et la scène du Pauvre comme la dénonciation de l'injustice divine, du faible secours qu'apporte Dieu et la prière aux indigents !
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale". Proposer le mariage lui permet de faire croire qu'il est sincère, puisque c'est un véritable engagement.
Bluwal, Stock, 1974). Les plans en contre-plongée, mettant le Commandeur en position de supériorité, annoncent le châtiment divin. Alors que le séducteur n'a cessé de promettre sa main sans la donner, ici, il la donne délibérément, ce que le gros plan souligne très nettement. Dom Juan meurt.
- Don Juan est un séducteur de la haute société, qui multiplie les conquêtes féminines. - Don Juan incarne l'homme de la démesure ; l'individu qui défie la morale et la religion. - Il se heurte à la présence du Sacré, incarné soit par la statue, une religieuse ou le personnage du Pauvre.
Don Juan était l'un des personnages les plus célèbres de la littérature espagnole, créé par Tirso de Molina dans son ouvrage "Le Burlador de Séville El Convidado de Piedra", de 1630. Popularisé par son image d'un amoureux irrésistible, D. Juan de Tenorio était considéré comme le grand symbole de la débauche.
Représentée par Donne Elvire et ses frères, ainsi que par Dom Louis (et Dom Juan lui-même), elle se veut porteuse de valeurs morales : bravoure, sens de l'honneur, respect des femmes, de la religion, de la parole donnée.
Ce « stratagème » qu'est l'hypocrisie profite des plus faibles et les manipulent (« ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres »), comme l'illustre l'aphorisme final : « C'est ainsi qu'il faut profiter des faiblesses des hommes ».
Cette mort a clairement une dimension cathartique (purgation à visée morale) : Dom Juan meurt par le feu, élément purificateur, et on peut voir dans la sentence du Commandeur (« l'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre. ») un rappel à valeur ...
L'athée ne croit pas à l'existence de Dieu; l'agnostique croit que nous sommes incapables de savoir s'il existe ou non. Bien que le terme « agnosticisme » ait été inventé par T.H. Huxley (1825-1895), le point de vue est très ancien, remontant aux sceptiques grecs.
Il est bien sûr le type du valet, glouton, lâche, servile, bête, bavard, et sympathique, mais sa fonction et sa caution morales sont équivoques. Il est à la fois le double et le négatif de Don Juan. Face à son maître impie, il réaffirme les valeurs ordinaires et la religion.
Dom Juan est, ainsi le décrit son valet dès l'exposition, « un grand seigneur ». Il appartient à l'aristocratie (son titre « Dom » diminutif du latin dominus signifie maître) à laquelle sont attachées, comme lui rappelle son père (IV, 1), la gloire et la vertu.
C'est un homme libre, qui recherche sans relâche la liberté absolue : il rejette Dieu non par athéisme ou diabolisme mais par refus de limites, si lointaines soient-elles. Il ne s'attache à aucune femme, n'a aucun ami. Dom Juan se revendique comme anticonformiste.
Le tragique est principalement incarné par les personnages d'Elvire et de Dom Louis, mais également par Dom Juan dans sa confrontation prométhéenne à l'au-delà. Tragique en effet est la situation d'Elvire, qui aime encore un Dom Juan, qui l'a séduite, enlevée et épousée, et n'en est plus aimée.
« La constance n'est bonne que pour des ridicules. » Mais c'est un animal logique dans toutes les autres circonstances. Et ce mouvement ne se fait pas sans panache. Et il est vrai que Dom Juan est courageux. Il fonce, n'a peur de rien.
Poursuivi par les frères d'Elvire qui veulent venger leur sœur déshonorée, Dom Juan rencontre un pauvre qu'il tente de corrompre en lui demandant de jurer. Puis il trouve le tombeau d'un Commandeur, homme respectable qu'il a tué en duel. Il se moque de lui en conviant sa statue à dîner avec lui.
Don Juan Tenorio, fils de Don Alonso, aurait tué le commandeur Ulloa, après avoir séduit sa fille. Les moines outrés l'auraient assassiné, racontant qu'il avait été foudroyé par Dieu. Ainsi est née la légende de Don Juan, le séducteur puni. Ce mythe a évolué au cours des siècles et avec les créateurs.
– Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu'il vous donne toute sorte de biens. DOM JUAN. – Eh ! prie le Ciel qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.
Don Juan, libertin impénitent et blasphémateur, séduit toute jeune femme passant à portée d'yeux, noble ou paysanne, vertueuse ou peu farouche. C'est la conquête qui l'intéresse véritablement : une fois le cœur de la belle ravi, il se lance sur la piste d'une nouvelle proie.