En rachetant massivement les dettes d'État, la BCE fait monter leur prix. En vertu d'une équation financière complexe, la hausse du prix du titre fait baisser mécaniquement le taux d'intérêt. C'est la raison pour laquelle la France a emprunté en moyenne à -0,3 % l'an dernier.
Les taux d'intérêt négatifs sont conçus pour décourager les banques régionales et commerciales à déposer leur argent chez les banques centrales tout en leur permettant de proposer des prêts plus facilement.
Grâce à cette politique d'emprunt négatif, les institutions monétaires tentent de relancer l'activité en incitant les banques à prêter aux entreprises et aux particuliers. Elle espèrent aussi que cette injection de liquidités soutiendra les prix et écartera le risque de déflation.
Depuis 2014, la BCE applique un taux négatif sur les réserves excédentaires (et facilités de dépôts) des banques commerciales. Cette politique vise à amplifier le caractère expansionniste de la politique monétaire.
Or, l'Euribor est négatif depuis plusieurs mois maintenant, avoisinant les -0,250% (à trois mois) ces derniers jours. Si ce taux est en dessous de 0%, c'est parce que «les banques se financent déjà à niveau 0 auprès de la BCE», explique Serge Maître, secrétaire général de l'AFUB.
Les États sont les grand gagnants
Les États sont les grands gagnants de cette politique des taux bas car elle leur a permis de réaliser de substantielles économies sur le coût de la dette. Par exemple, la France, qui s'endette à taux négatif jusqu'à 9 ans, a vu la charge de ses intérêts divisée par deux en vingt ans.
1.2 Les causes conjoncturelles. La mission première des banques centrales, et de la Banque centrale européenne (BCE) en particulier, est d'assurer la stabilité des prix notamment en lissant conjoncturellement le cycle économique. Et pour cela, elles fixent à court terme les taux d'intérêt.
Sans ajustement rapide de l'offre, le niveau des prix va diminuer. En augmentant son taux directeur, la banque centrale lutte donc contre l'inflation en freinant la croissance économique. Dans un même temps, les taux d'intérêt plus élevés peuvent attirer des investisseurs internationaux en quête de rendement.
Pourquoi augmenter les taux ? La BCE augmente ses taux lorsqu'elle constate que l'inflation est trop importante : en renchérissant le loyer de l'argent, elle vise à décourager les emprunts, la circulation d'argent, la consommation et donc, in fine, à enrayer la spirale d'augmentation des prix.
L'investissement offre une solution
Les entrepreneurs qui veulent éviter les taux d'intérêt négatifs sur les liquidités n'ont qu'une seule alternative : troquer la certitude d'un rendement négatif contre une opportunité réelle de rendement positif en investissant.
Si les taux d'intérêt sont aujourd'hui très bas en France, les causes en sont largement mondiales et européennes : politique monétaire, ralentissement de la productivité, excès de demande pour les actifs « sans risque ».
L'épisode déflationniste de 2020 a laissé place au retour de l'inflation en 2021. En 2022, certains placements, comme l'or, l'immobilier locatif ou des actifs décorrélés vous protégeront de la hausse des prix. Les placements sur le marché des actions ou des obligations doivent être maniés avec prudence.
Fin programmée de l'Euribor
Ce nouveau taux devait entrer application en 2020, mais la Commission européenne a finalement accepté d'accorder un sursis supplémentaire de 2 ans aux professionnels de la finance. C'est donc en 2022 que l'Euribor devrait disparaître dans sa forme actuelle.
Il a remplacé en France le « Pibor » (Paris Interbank Offered Rate) ou, en français, le « Tiop » (Taux Interbancaire Offert à Paris). Le nom « Euribor » provient de l'abréviation de Euro Interbank Offered Rate.
Les intérêts consistent donc en un profit réalisé par le créancier (celui qui prête) sur un prêt accordé au débiteur (celui qui emprunte). Les emprunts sont généralement contractés auprès d'une banque, qui met son capital à la disposition de particuliers et d'entreprises.
Outre le coût direct sur la profitabilité des banques que génère l'application du taux de dépôt négatif sur les réserves excédentaires, les taux négatifs contractent la marge d'intérêt des banques qui peinent à les répercuter sur les dépôts de leurs clients.
Une inflation de 2 % assure une marge de sécurité permettant de prévenir tout risque potentiel de déflation. En cas de déflation, les instruments de politique monétaire classiques (c'est-à-dire les modifications des taux d'intérêt directeurs) atteignent leurs limites.
L'euro sous l'effet de la situation économique et de la politique monétaire. L'évolution des taux de change reflète largement celle des fondamentaux économiques, notamment de la croissance, de la situation du marché de l'emploi, du taux d'inflation et de la balance commerciale.
L'inflation est favorable aux emprunteurs
Les salaires progressent en fonction des hausses des prix, mais pas les mensualités de vos emprunts. Par conséquent, le poids relatif de l'emprunt au sein des revenus décroît. La période semble donc propice à un achat immobilier.
De nombreuses banques ne veulent plus prêter et se désengagent du marché immobilier en raison d'une situation absurde générée par le dysfonctionnement réglementaire des taux d'usure qui les empêche d'ajuster leurs taux débiteurs en conséquence des contraintes monétaires auxquelles elles sont confrontées.
sur 15 ans, le taux du marché passe de 2,70 % à 2,90 %, soit une hausse de 20 centimes ; sur 20 ans, le taux moyen du marché gagne 15 centimes pour atteindre 2,95 % ; sur 25 ans, le taux moyen dépasse la barre symbolique des 3 % et s'établit à 3,10 %, soit une hausse de 15 centimes.
La BCE ne voulait pas augmenter les taux directeurs trop vite parce qu'elle avait peur de casser la reprise économique post-Covid-19. "Au lieu d'être à 5% de croissance cette année, on sera à 2,8% de croissance au niveau de la zone euro après la hausse des taux directeurs" prédit l'économiste Anne-Sophie Alsif.
Réponse. Comme le montre le bilan de la Banque de France ou celui de la Banque centrale européenne, les Banques centrales n'empruntent pas auprès des épargnants ou sur les marchés financiers (par exemple en émettant des obligations) comme peuvent le faire des entreprises ou des banques.
Si l'inflation a toujours, à long terme, des effets négatifs, elle peut avoir, à court terme des effets positifs. ➢ Les effets positifs : - allège la dette des débiteurs (par exemple, celui qui a emprunté pour acheter un logement). - profite à ceux qui bénéficient de revenus indexés sur l'inflation.