Les récits publiés pendant la guerre et dans l'immédiat après-guerre sont motivés par le besoin vital de raconter les horreurs de la guerre. Il s'agit comme vous l'écrivez d'un « mouvement très intime ». Les écrivains sont pressés par le temps et par la mort.
Les écrivains interprètent diversement la guerre, pointant son absurdité, ou insistant sur la dégradation de l'homme, sur l'inhumanité qu'elle entraîne, ou encore sur ces vies qu'elle condamne. 1) Au XVIIIe siècle, les oppositions sont vives aux très nombreux combats qui jalonnent le siècle.
La guerre s'avère en effet être une source d'inspiration primaire pour les écrivains de l'époque contemporaine dans la mesure où ils la vivent. Elle est au coeur des sociétés. Témoins, victimes et même acteurs, les écrivains sont, au sens physique, des combattants.
L'art, sous toutes ses formes, peut donc être le support d'une dénonciation de la guerre et de ses atrocités. Il permet de dire l'indicible et de participer au devoir de mémoire. L'artiste tient alors le rôle de guide et aide le spectateur ou le lecteur à éprouver les émotions qu'il doit ressentir face à ces horreurs.
De manière plus contemporaine il y a un besoin vital de raconter les horreurs de la guerre. La mort, le risque, la conquête, la souffrance, l'héroïsme, la liberté… sont des moteurs de l'écriture parce qu'ils touchent à l'intime. Ecrire sur la guerre permet d'en atténuer la portée et agit comme une catharsis.
Les auteurs engagés utilisent la littérature pour faire passer leurs idées afin de dénoncer les problèmes de la société. Jean-Paul Sartre, par exemple, utilise la littérature comme une arme de combat. En effet, il écrit dans son autobiographie « longtemps j'ai pris ma plume pour une épée ».
Les écrivains et les philosophes s'engagent et dénoncent la violence sous toutes ses formes. Ils cherchent à comprendre pourquoi toutes les sociétés humaines font l'expérience de la violence, si elle est le propre de l'homme, si on peut s'en libérer. Ils espèrent pouvoir sortir de la violence.
Ainsi, la guerre pourrait être une motivation à la création picturale et poétique, avec toute son atrocité et toute la violence qui la déclenche. Les artistes modulent le paysage déformé par la guerre et ses aspirations, élèvent sur les vestiges un cri de paix.
La guerre apparaît en force dans l'art européen, en particulier dans la peinture, à la Renaissance. On peint alors la guerre en peignant la bataille : il s'agit d'illustrer pour raconter. Mais déjà des artistes s'attachent aux souffrances des civils et dénoncent les violences de guerre.
Sous l'Empire, les artistes sont des citoyens comme les autres. Ils font leur service militaire et sont mobilisables pour la guerre, le recrutement se fait par engagement et tirage au sort. Certains y échappent de peu, à l'exemple de Théodore Géricault. Son remplaçant meurt sur le champ de bataille en Russie.
Principalement oui, car cela permet d'instruire le lecteur mais tout en le distrayant.
Le roman peut nous transporter dans un environnement, une idée ou une époque qui sont nouveaux et profonds. Il peut aussi montrer la violence et la souffrance, et même en emmenant le lecteur dans la tête de l'auteur ou de la victime de la violence.
Le but de la guerre est d'amener une situation politique. Cette dernière constitue donc la visée de l'État car une campagne bien menée permet de négocier en position de force. Il est alors indéniable que la guerre trouve sa raison et sa fin dans la politique.
L'écrivain est un intellectuel qui utilise les mots (à l'oral ou à l'écrit) pour réfléchir et agir sur le monde. Il ne peut se taire face aux injustices de la vie.
Ceux qui témoignent des atrocités de la guerre ont une volonté de transmettre, de faire savoir, pour que de tels événements ne se reproduisent plus jamais. Pour celui qui témoigne, il est important de mettre en garde les hommes, de montrer ce que l'homme peut faire à son prochain.
Maurice Genevoix, Colette, Ernest Hemingway, John Steinbeck, Vassili Grossman, Svetlana Alexievitch, Edna O'Brien : de la Première Guerre mondiale à aujourd'hui, ces grands écrivains ont été les témoins des guerres de leur temps. Cette sélection d'émissions propose de découvrir leur œuvre engagée.
La peinture et l'architecture peuvent être particulièrement utiles à la stratégie de guerre, en offrant des plus-values spécifiques telles que le camouflage ou la construction défensive et offensive. L'imagination, la créativité et parfois la beauté sont au service d'un but précis : celui de la victoire.
"Guernica", la célèbre toile de Picasso, célébrait ses 80 ans en 2017. De Rubens et son allégorie de la guerre de Trente ans, jusqu'à David Olère brossant les camps de la mort, d'autres peintres ont dénoncé les monstruosités de la guerre.
L'art de la guerre a pour finalité idéale de vaincre sans combattre. Sun Tzu ne conçoit pas la victoire totale dans laquelle l'ennemi est anéanti comme le sommet de l'art de la guerre. Si le stratège à l'opportunité de détruire l'ennemi, il peut le faire ; mais le soumettre par la ruse est bien préférable.
L'art comme expression de l'idée
Bien souvent, les artistes se libèrent des contraintes de la société, pour pouvoir laisser libre-court à leurs émotions, leurs ressentis et leurs idées. L'art est donc perçu comme un moyen puissant d'exprimer des idées peu communes, ou de dénoncer certains maux de la société.
L'essai et le pamphlet, par exemple, se prêtent plus à l'engagement car ils sont argumentatifs mais il existe de la poésie engagée, des romans engagés, des contes, des fables. Lorsque l'écriture littéraire se met au service d'un combat, elle agit sur la société en dénonçant des faits parfois inconnus ou tabous.
La guerre permet de connaître le sens profond de la vie, la vérité de toute chose. Elle initie les hommes, les révèle, elle leur révèle le monde.