Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses.
Les bouteilles d'eau par exemple, mais aussi le charbon de bois pour le barbecue ou encore les sandwiches, deviennent de plus en plus difficiles à trouver dans certains supermarchés. Un phénomène qui perturbe de nombreux consommateurs qui repartent alors bredouilles de leurs courses.
La pénurie est due à une surconsommation des Français. En se ruant sur le produit pour faire des réserves, les consommateurs créent la pénurie selon les professionnels interrogés par Le Parisien. Il y a les distributeurs qui positivent : "c'est tendu, mais nos fournisseurs assurent".
Les approvisionnements sont donc encore fluctuants dans la grande distribution: une référence peut être absente ou disponible en grande quantité d'un magasin à l'autre, notamment pour les marques de distributeurs car l'huile de tournesol qu'elles proposent est souvent importée.
La faute à des divergences dans les négociations concernant les augmentations de prix souhaités par la marque. Résultat, comme à chaque fois dans ce genre de cas, les produits n'apparaissent donc plus dans les rayons.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Plusieurs facteurs, liés au contexte international, en sont la cause. En premier lieu, la sécheresse qu'a connue le Canada en 2021. Si Dijon est réputée pour sa moutarde, la France importe la majeure partie des graines de moutarde – indispensables à la réalisation du condiment – depuis le Canada.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Le beurre : pour remplacer l'huile de tournesol dans vos gâteaux préférés, utilisez du beurre fondu. Il est également possible de l'utiliser pour des cuissons courtes ou à température peu élevée en remplacement de l'huile.
La pénurie, qui ne touche pas que les produits alimentaires, dépend de nombreux facteurs, parfois indépendants les uns des autres. Elle pourrait se poursuivre au moins sur les prochaines semaines. Des rayons vides d'un supermarché où manque l'huile végétale de tournesol, le 5 avril 2022 à Paris.
La pénurie d'huile liée à la crise en Ukraine a favorisé le développement du marché noir. À La Réunion, deux employés de l'usine SPHB basée à Saint-Pierre ont été interpellés et placés en garde à vue pour vol, soupçonnés de revendre les bouteilles du désormais précieux sésame. Un phénomène qui n'est pas nouveau.
En cause, une baisse des importations due au climat et à la guerre, et une trop faible production locale.
Le premier facteur expliquant cette situation est la guerre en Ukraine : « La Russie et l'Ukraine représentent 80 % des exportations mondiales d'huile de tournesol. Et la France importe deux tiers de ses approvisionnements d'Ukraine », nous explique Bercy.
Pénurie : pourquoi n'y a-t-il plus d'huile de tournesol dans les magasins ? En rupture de stock un peu partout dans le pays, l'huile de tournesol est menacée par la pénurie. En cause ? La guerre en Ukraine et son prix bas.
Ces ruptures sont liées à une conjoncture de faits très divers. » Parmi les raisons invoquées : le manque de chauffeurs, la tension sur les emballages comme le carton et l'aluminium, la fermeture ou la mise hors service de certaines usines, et les mauvaises récoltes…
Face à cette perspective incertaine, un appel à la raison est lancé aux Français, pour diminuer sa consommation, éviter de faire des stocks et pour inciter chacun à utiliser d'autres huiles que celle de tournesol : notamment colza, pépin de raisin, olive ou plus difficile à trouver celle de maïs.
La menace d'une pénurie et les cours élevés du pétrole ont dopé tous les oléagineux (colza, tournesol, soja, palme), qui servent à produire des huiles, de l'aliment pour bétail et sont aussi utilisés comme agrocarburants. La tonne de tournesol coûtait 640 euros mi-février, contre près de 1000 euros désormais.
Au lieu de faire frire les légumes dans l'huile, l'astuce consiste à utiliser de petites quantités de bouillon, d'eau ou de vinaigre. N'en ajouter qu'une petite quantité (1 à 2 cuillères à soupe) à la fois. Faites-le aussi souvent que nécessaire pour cuire et dorer les aliments, sans les faire cuire à la vapeur.
Conseil n°4 pour choisir entre une huile d'olive, de colza ou de tournesol: pour la cuisson haute température, privilégiez l'huile de tournesol. L'huile de tournesol est en effet recommandée pour vos cuissons à haute température, contrairement à l'huile d'olive ou même l'huile de colza, assez controversée en la matière ...
L'Ukraine est la première productrice mondiale de tournesol, avec 50% du marché, talonnée par la Russie : à eux deux, ces deux pays en guerre représentent 80% des ressources. Outre l'huile, cette hégémonie sur la production concerne aussi les tourteaux de tournesol, destinés à l'alimentation animale.
À Coudekerque, tout près de Dunkerque, Georges Lesieur et ses trois fils construisent leur usine de production d'huile, les Huileries Georges Lesieur.
Autres alternatives : l'huile d'arachide, l'huile d'avocat ou encore la graisse animale (de canard ou de saindoux par exemple). En revanche, mieux vaut éviter l'huile d'olive ou encore l'huile de colza qui ne supportent pas les hautes températures.
Le pays fait donc face à une pénurie de moutarde. Une première depuis au moins 50 ans. En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde. D'ordinaire, ce pays nous fournit 80% de nos graines de moutarde comme le rappelle Radio-Canada.
Le Covid-19, révélateur d'une crise qui avance masquée
Les pénuries, quel que soit le produit, ne s'arrêteront pas. » Plus il y a de croissance mondiale, plus la demande augmente, c'est logique. Aussi, tant qu'elle augmentera, les pénuries, ou du moins les manques, continueront d'affluer.