Sa pensée est claire, Rousseau cherche à nous expliquer que les livres sont des armes possédant un double tranchant : outre leurs avantages éducatifs, mais une éducation livresque induit souvent la personne en un monde rempli d'illusion.
L'opposition idéologique et personnelle entre les deux penseurs connaît son point culminant en 1755 suite à la publication par Rousseau de son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
Rousseau acquiert la gloire en 1749 après avoir gagné un concours d'écriture, en faisant valoir que l'homme naît naturellement bon et heureux et que c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il publie son premier ouvrage politique majeur, le « Discours de l'inégalité » en 1755.
La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant.
elle l'homme est aveugle ; elle est l'œil de la raison. C'est par elle que l'homme apprend à se conduire, à être ce qu'il doit être, à faire ce qu'il doit faire, à tendre à sa véritable fin”. Les Rêveries du promeneur solitaire, 1776-1778, in Œuvres complètes, « La Pléiade » I.
Rousseau justifie la rédaction de cet ouvrage par l'absence d'ouvrages qui, selon lui, traitent de l'enfant en tant qu'enfant. En effet, ceux qui l'ont précédé « cherchent toujours l'homme dans l'enfant, sans penser à ce qu'il est avant que d'être homme », et passent à côté de ses caractéristiques essentielles.
Sa pensée embrasse des domaines variés : critique sociale, théorie politique, morale, théologie, autobiographie ; elle s'exprime dans de nombreux genres : discours, roman, théâtre, traité philosophique, confessions, sans oublier la composition musicale.
Dans l'introduction, Rousseau distingue deux sortes d'inégalités : les inégalités naturelles et les inégalités "morales ou politiques", c'est-à-dire les privilèges établis par des conventions et il écarte d'emblée la thèse selon laquelle les secondes découleraient des premières car les riches et les puissants ne sont ...
Pour Rousseau, la liberté de l'homme est strictement une liberté d'indépendance. Ma volonté ne me lie à personne d'autre. Je fais ce que je veux à une condition près, c'est que je le puisse. Ce qui fait que cette liberté « formellement d'indépendance infinie » est réellement restreinte.
Ce texte de Rousseau résume bien la thèse sans doute la plus connue de Rousseau: tout est bien sortant des mains de la nature, et tout dégénère entre les mains de l'homme. Il répond clairement à un procès fait à la nature, pour savoir si l'état naturel de l'homme est heureux ou misérable.
Dans Du contrat social, Rousseau établit qu'une bonne organisation sociale repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
C'est vers 1756 que le premier malentendu grave éclata entre Voltaire et Rousseau. Jusque-là une sorte de neutralité avait régné entre eux, non sans une certaine déférence d'un côté et mème avec une certaine sympathie de l'autre.
La liberté et la démocratie
L'homme vit en société au milieu de tout ce qui menace sa liberté et son bonheur. Rousseau recherche alors quelle forme d'organisation est capable de préserver la liberté et les biens de chaque individu. C'est le contrat social, un pacte d'association entre les hommes.
Le bonheur ou un passé idéalisé
Le bonheur, en effet, tel qu'il le conçoit est lié à une période bien marquée de sa vie : celle durant laquelle il n'a pas eu à souffrir de problèmes personnels ou de critiques virulentes, comme celle de Voltaire.
Voltaire le mondain à qui tout réussit, Rousseau le misanthrope isolé : tout les oppose.
La philosophie de Rousseau est spiritualiste; sa morale (celle de ses livres) est chrétienne, et même calviniste. Rejeté de l'enseignement public, l'Émile peut servir à l'éducation domestique; il exprime une philosophie, qui est celle de Platon.
« L'homme qui médite est un animal dépravé »
Reconnu comme l'un des grands maîtres de la conscience moderne, Rousseau a étendu son influence dans tous les domaines, de la pédagogie à la politique et à la philosophie, et même comme rénovateur du sentiment religieux. Il a eu aussi le pressentiment d'une société qui s'est engagée dans la mauvaise voie.
En écrivant son autobiographie, Rousseau cherche à faire réfléchir son lecteur à propos d'une société qu'il accuse de corrompre l'individu. Selon lui, plus l'homme vit en société, plus l'homme renonce à sa liberté.
Rousseau avance l'hypothèse que les langues primitives sont nées du rapprochement des hommes entre eux, or, ce n'est point le besoin de survivre qui rapproche les hommes mais celui d'exprimer leurs passions et leurs sentiments, qui est à l'origine du langage.
Il s'agit d'une éducation par la nature, une éducation qui refuse les opinions et la morale ; une éducation qui n'est pas basée sur les connaissances déclaratives, car l'apprentissage doit venir de l'expérience des choses et non de la connaissance par les mots. L'éducation négative laisse donc la nature agir.
La liberté est pour Rousseau un concept moral et politique
Vouloir être un objet, c'est-à-dire un esclave, est moralement impossible : « Renoncer à sa liberté, écrit Rousseau, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité et même à ses devoirs.
Apprends comme si tu devais vivre toujours. Lorsqu'une porte du bonheur se ferme, une autre s'ouvre ; mais parfois on observe si longtemps celle qui est fermée qu'on ne voit pas celle qui vient de s'ouvrir à nous. La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.