Il arrive parfois que le Notaire fasse « trainer » une succession. Cette situation dans laquelle le temps de règlement de la succession est anormalement long peut être due à un certain ressenti du Notaire : celui d'un défaut d'accord des héritiers et successibles sur les conditions de règlement de la succession.
Conformément aux règles fiscales applicables, les successibles doivent en principe déposer la déclaration de succession dans un délai de 6 mois à compter du décès du de cujus. Cela a pour effet qu'un Notaire dispose de 6 mois pour régler une succession.
L'intervention du juge judiciaire est également nécessaire en cas de succession bloquée si les indivisaires ne s'accordent pas sur la valeur des biens, malgré les conseils professionnels du notaire chargé des opérations de la succession. Dans ce cas, le juge désignera un expert pour procéder à une nouvelle évaluation.
Ce n'est qu'en cas de contestation des déclarations par l'un des héritiers que des justificatifs devront être fournis. Cela peut alors être le début du blocage de la succession, et tout l'actif successoral est immobilisé. L'argent de la succession est donc bloqué chez le Notaire.
Il faut lui envoyer une lettre recommandée avec avis de réception en expliquant le problème et en précisant les coordonnées de votre notaire.
Les recours possibles sont le partage amiable par contrat consensuel ou par acte notarié, le mandat successoral judiciaire ou conventionnel, le partage judiciaire ou par un mandataire successoral désigné.
Pour obtenir gain de cause, vous devez apporter la preuve de la négligence du notaire et non de sa simple ignorance ou désinvolture.
Si toutes les parties à la succession sont d'accord, vous pouvez changer de notaire en cours d'affaire en lui envoyant une lettre recommandée lui demandant de transférer le dossier au notaire de votre choix, dans le ressort de l'ouverture de la succession.
Le Président du conseil régional des notaires ou de la chambre interdépartementale des notaires.
Le notaire se doit d'être patient lorsque son client fait preuve d'incompréhension ou de nervosité. Il se doit de savoir trouver les mots justes pour répondre à toutes les questions. L'honnêteté et l'objectivité sont deux qualités qui vont de pair dans le cadre de l'activité du notaire.
Le blocage de la succession peut être dû à une mauvaise volonté d'un héritier qui fait traîner la signature de l'acte de partage amiable ou qui ne répond pas aux sollicitations du notaire. En cas de telle situation de blocage, il est possible de saisir le tribunal pour désigner un mandataire successoral.
En matière de succession, les frais de notaire sont réglés par chacun des héritiers à hauteur de leur part dans la succession. A l'ouverture de la succession, il est demandé aux héritiers une provision pour frais, estimée à partir d'une évaluation du coût global de la succession.
Environ un mois suite à l'entretien avec le notaire, un virement héritage, aussi appelé virement succession ou virement notaire, apparaitra sur le compte bancaire de l'héritier. Le délai de versement d'une succession est souvent compris entre 2 à 4 semaines, suivant le notaire en charge du règlement de l'héritage.
Le compte reste ouvert, sauf opposition des héritiers du cotitulaire défunt. Le compte continue à être le compte des cotitulaires survivants (ou devient automatiquement un compte bancaire individuel, s'il n'y a plus qu'un cotitulaire survivant).
Normalement, les droits de succession sont payables au fisc en numéraire, autrement dit en lui versant une somme d'argent. Faute de liquidités disponibles sur leur compte bancaire, les héritiers peuvent demander une facilité de paiement, sous la forme d'un fractionnement ou d'un différé de versement des sommes dues.
Le notaire a une obligation de conseil à l'égard de ses clients. Il doit leur fournir une information complète et leur proposer les moyens les plus appropriés pour parvenir au résultat désiré. Le notaire doit être impartial et doit faire passer l'intérêt du client avant son propre intérêt.
Nous vous conseillons tout d'abord de prendre contact avec votre notaire afin de lui donner la possibilité de rectifier son erreur de lui-même, en sollicitant éventuellement son assurance civile professionnelle. S'il ne fait pas suite à vos demandes, vous êtes en droit de faire un recours.
Mais bien souvent, l'héritier récalcitrant n'entend pas sortir de l'indivision et refuse catégoriquement de vendre. Ce refus entraine alors un dépérissement du bien. Inhabité et mal entretenu, le bien peut alors perdre de sa valeur.
Les héritiers peuvent saisir le tribunal afin qu'un expert soit désigné. A chaque instant, les héritiers peuvent revenir vers un partage amiable. Cependant dès lors que le désaccord persiste, la voie judiciaire est indispensable. Il faut noter que cette procédure est longue et complexe, dictée par un lourd formalisme.
Si un héritier ne s'est toujours pas prononcé au bout de quatre mois, les autres héritiers peuvent le sommer de se prononcer (article 771 du Code civil). Ils doivent le faire par acte extra-judiciaire (acte d'huissier). L'héritier a alors deux mois, en principe, pour accepter ou non la succession.
Si vous ne souhaitez pas vous lancer dans une procédure, vous pouvez chercher une solution amiable avec votre notaire et, si ce dernier se montre réticent, écrire au président de la chambre de son département d'exercice. Pour des affaires simples, cette démarche peut se révéler très efficace.
Ainsi, si tous les héritiers sont d'accord pour changer de notaire ou ne s'y opposent pas, ils en informeront le notaire initialement saisi et celui-ci mettra le dossier à la disposition de son confrère nouvellement choisi. Le notaire dessaisi du dossier a le droit d'être rémunéré pour le travail qu'il a déjà accompli.