Le malheur des hommes vient de ce qu'ils ne savent pas rester à leur place, à la place que la nature leur assigne. Rousseau condamne une société dans laquelle il est devenu impossible de satisfaire ses besoins sans empiéter sur autrui de sorte que « le bien de l'un fait nécessairement le mal de l'autre » [50]
La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant.
Dans l'état de nature selon Rousseau, l'homme est autosuffisant et cultive son bout de terre librement. Etre stupide, robuste et candide, l'homme naturel vit aussi dans un étatpré-moral, ne connaît ni le bien ni le mal et vit au présent, sans soucis des lendemains.
Rousseau commence par résumer la thèse adverse selon laquelle l'homme est misérable à l'état de nature, et donc que le passage à la société est un progrès pour l'humanité.
Rousseau, pour sa part, explique que l'homme est fondamentalement bon et innocent, mais que c'est la société dans laquelle il est placée qui le corrompt et le dénature, faisant ainsi de lui quelqu'un de méchant.
Rousseau avait tort : les hommes sont naturellement violents. Mais contrairement aux apparences, ils sont aussi de plus en plus civilisés ! Rousseau avait tort, l'homme est naturellement méchant. C'est ainsi que s'ouvre un article récent de Nature (1) portant sur l'étude des comportements violents chez l'homme.
Voltaire prend de haut la manière dont son cadet dénonce dans le Discours sur les sciences et les arts le raffinement aristocratique que lui-même chérit tant. Ami des nantis, des privilégiés et des souverains, il ne goûte pas non plus la dénonciation radicale des inégalités sociales par Rousseau.
« Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant. » Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution.
“Qui rougit est déjà coupable, la vraie innocence n'a honte de rien.” “Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien.” “J'aime mieux être homme à paradoxes qu'homme à préjugés.” “La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer.”
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
En effet, Rousseau au début du Contrat social exprime cette citation :« L'homme est né libre, et partout il est dans les fers » . Cela signifie que l'homme est libre en droit, mais asservi en fait car son existence est régie par des règles instaurées par d'autres.
La nature est un élément contraire au développement humain : l'homme ne peut se passer de culture,sans culture l'homme ne peut pas se développer car ses instincts provenant de la nature sont quasi-inexistant.
On peut ainsi dire que la société lutte contre la nature de l'homme n14, puisqu'elle inhibe sans cesse ses instincts. De plus, la société apprend à l'homme à suivre des règles, ce qui fait que toute spontanéité y est brimée. La société est donc un phénomène culturel qui transforme la nature de l'homme.
Au livre IX, on a une « bonne raison » de cet abandon : ne pouvant pas se charger lui-même de l'éducation de ses enfants, Rousseau ne voulait pas confier cette éducation à Thérèse et surtout à la mère de celle-ci : « Je frémis de les livrer à cette famille mal élevée pour en être élevés encore plus mal.
Rousseau pose le problème de la nature humaine. La nature de l'homme c'est ce qu'est l'homme de façon innée indépendamment des modifications qu'il subit dans la société et dans l'histoire. L'état de nature serait dès lors un état antérieur à la société et à l'histoire.
Pour Rousseau, l'homme naturel est animé de deux passions : l'amour de soi et la pitié. L'amour de soi, c'est l'instinct de conservation, ce qui fait que l'homme cherche à se préserver et à se conserver (à ne pas confondre avec l'amour propre qui, lui, se développe avec la société).
Quand le bien surpasse le mal, la chose doit être admise malgré ses inconvénients ; quand le mal surpasse le bien, il la faut rejeter même avec ses avantages.
- Jean-Jacques Rousseau. Quiconque rougit est déjà coupable; la vraie innocence n'a honte de rien.
Il conviendra donc de répondre à cette question dans la suite du texte ; c'est pourquoi la « question primitive » de Rousseau, qui, rappelons-le, est de savoir quelles sont les règles d'administrations légitimes et sûres (4), demeure toujours ouverte (« revient toujours » l.
Le contrat social doit résoudre un problème déterminé : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant [2] 360.
Dans l'état de nature Rousseau décrit tout homme comme indépendant, autosuffisant et donc libre. Alors que les sociétés se forment et évoluent au cours du temps, les hommes deviennent interdépendants et perdent cette liberté originale.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
“Voltaire et ses amis” (autour de la table à Ferney ; à partir de Voltaire, dans le sens des aiguilles d'une montre : Diderot, Pater Adam, Condorcet, d'Alembert, l'abbé Mauri, La Harpe).