On voit et on n'a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l'homme de lui-même, couper l'homme de ses racines, couper l'homme de l'univers, couper l'homme de l'humain, et l'isoler, en définitive, dans un orgueil suicidaire, sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.
Dans le processus historique du rapport conflictuel entre l'Afrique et l'Occident, l'affirmation de l'identité africaine, en littérature négro-africaine, a engendré une conception mythique de l'africanité. Celle-ci se définit, en effet, par opposition à la culture occidentale identifiée à la modernité.
Le mouvement de la négritude se forme à Paris, dans l'entre-deux guerres, quand trois jeunes intellectuels déracinés s'associent pour fonder la revue l'Étudiant noir : le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Guyanais Léon Gontran Damas et le Martiniquais Aimé Césaire.
Dans la négritude originelle du poète président, cette réhabilitation de l'homme noir s'opère à partir de l'affirmation de l'équivalence des civilisations africaines aux autres, et de la valorisation de leurs arts.
Les critiques envers la négritude sont engagées dès la première partie de l'ouvrage, qui analyse le concept d'émancipation du poète marxiste haïtien René Depestre, l'une des figures de proue de ce mouvement intellectuel.
La négritude a été un instrument de lutte dont usait l'intellectuel auquel revient le rôle d'éclaireur et donner au peuple le sens critique et la liberté. Libérer le peuple revient à revendiquer sa liberté politique et culturelle et à faire connaître à l'occident les aspirations des peuples asservis.
Pour Senghor « la négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l'esprit de la civilisation négro-africaine ». Pour Sartre, c'est la « négation de la négation du Nègre » : « Puisqu'on l'opprime dans sa race et à cause d'elle, c'est d'abord de sa race qu'il lui faut prendre conscience.
Si elle naît, bien évidemment, des souffrances endurées par les « Nègres », de la violence du colonialisme et plus largement de la domination blanche, la négritude se veut l'antithèse de tout discours misérabiliste.
Aimé Césaire d'après Léopold Sédar Senghor
Ils fondent la revue « L'Etudiant noir ». C'est là que Césaire emploie pour la première fois le mot de négritude, qui devient un mouvement littéraire et politique.
« La négritude se présente sous deux aspects : objectif et subjectif […]. C'est objectivement l'ensemble des valeurs de civilisation du monde noir, dont le sens de la communion, le don de l'image analogique, le don du rythme fait de parallélismes asymétriques.
Et c'est parce qu'elle est métissage qu'elle existera tant que les africains seront à la surface de la terre. La Négritude n'est pas “ghettoïsation”, c'est plutôt l'affirmation d'une présence africaine en mouvement i.e. qui va vers l'autre en vue d'un métissage : une expérience et un état d'esprit dira-t-on.
D'autres, tels que Wole Soyinka, ont jugé le concept beaucoup trop réducteur. D'ailleurs, il répondra à Césaire en inventant le concept de tigritude : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ».
Certes, les auteurs de la Négritude ont créé un style d'écriture en s'inspirant de la culture négro-africaine et adopté une thématique qui ont prospéré dans les consciences ; de même, ils ont innové dans l'émancipation de l'art nègre, de la critique, de la culture de façon générale et influencé durablement la pensée du ...
C'est parmi cette élite qu'ont émergé les premiers écrivains africains comme L. S. Senghor, Camara Laye, David Diop, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, etc.
L'Homme qui marchait vers le Soleil levant. C'est sous ce titre que les éditions Confluences, à Bordeaux, publient le 15 octobre ce qui est probablement le premier roman écrit et publié dans une langue africaine, le sesotho (Lesotho) en l'occurrence.
La négritude n'est pas un « mouvement » littéraire au sens propre du terme. Elle marque plutôt la prise de conscience, par de jeunes étudiants noirs, de la domination culturelle occidentale et de tout ce qu'elle entraîne dans la perception qu'ils ont d'eux-mêmes.
Père de la littérature africaine moderne
Chinua Achebe, de son vrai nom Albert Chinualumogu Achebe, est né le 16 novembre 1930 dans un village de l'Est du Nigeria.
Ensemble de valeurs culturelles et spirituelles revendiquées par des Noirs comme leur étant propres ; prise de conscience de l'appartenance à cette culture spécifique. (Le terme de « négritude » est apparu peu avant 1935 sous la plume de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire et d'Alioune Diop.)
Aujourd'hui des écrivains tel que Daniel MAXIMIN, ou le poète et romancier Bertène JUMINER ainsi que Xavier ORVILLE romanciers latino-américains influencé par le surréalisme, sont également dans le sillage littéraire de CESAIRE. Parmis les détracteurs de la Négritude, Frantz FANON considère le concept trop réducteur.
Décerné annuellement par l'Association des écrivains de langue française, le Grand Prix Littéraire d'Afrique noire a été remis cette année à Armand Gauz, a appris ActuaLitté.
Au cours du 20e siècle, des poètes africains, haïtiens, malgaches et antillais ont écrit pour dénoncer l'injustice et la souffrance de leurs peuples colonisés. Grâce à leurs mots, ils ont combattu contre la colonisation. Ils ont aussi milité en faveur d'une identité noire en inventant le terme de « négritude ».
La négritude est donc l'ensemble des valeurs de civilisation du monde noir, telles qu'elles s'expriment dans la vie et les œuvres des Noirs.
Les écrivains littéraires de l'origine africaine visent vraiment à effectuer des changements socio-culturels par leurs œuvres critiques. ll va sans dire que l'on ne peut pas aliéner la littérature de la vie sociale parce que c'est une institution sociale qui exprime la vie d'un peuple et d'une époque donnée.
La littérature négro-africaine écrite naît entre 1930 et 1940, à la suite des premiers mouvements d'émancipation négro-américains et africains, avec l'éclosion de revues spécifiques. Après la Seconde Guerre mondiale, avec la revue Présence africaine, apparaît une littérature de protestation.