Dans le détroit de Malacca, les États riverains – Singapour, Malaysia et Indonésie – se sont déclarés responsables de la gestion et de la sécurité maritime dès le communiqué commun du 16 novembre 1971. Cette coopération trilatérale suit deux orientations principales. La première concerne la sécurité de la navigation.
Le détroit de Malacca est une artère vitale pour l'économie japonaise, tant pour son approvisionnement en matières premières que pour ses exportations vers l'Europe de produits manufacturés.
Entre un tiers et la moitié des flux commerciaux maritimes mondiaux transitent par Malacca. Mais ils s'élèvent à 90 % pour la Chine. C'est en effet par le détroit que transitent les exportations de « l'atelier du monde » vers l'Europe et surtout ses importations en gaz et en pétrole venues du Moyen-Orient.
Sûreté maritime et souveraineté nationale
Le second litige touche à la sécurité dans le détroit de Malacca. Les perceptions des risques sont très différentes entre d'un côté les gouvernements malaisien et indonésien et de l'autre le gouvernement de Singapour et les États utilisateurs.
En Europe, sur la côte nord-ouest, se trouvent les détroits du Pas-de-Calais et de Gibraltar plus au sud, entre l'Europe et l'Afrique. Vers l'est, en Afrique, se situe le canal de Suez, puis en descendant vers l'est, le détroit de Bab-el-Manded et à la pointe sud de l'Afrique, le cap de Bonne Espérance.
Où se trouve le détroit de Malacca ? Le détroit de Malacca est situé entre la péninsule malaise et l'île de Sumatra au carrefour des océans Indien et Pacifique et des mers d'Andaman, de Chine méridionale et de Java.
Le détroit de Malacca est le plus fréquenté du monde avec 100 000 navires marchands qui l'empruntent par an, dont la moitié du trafic mondial des pétroliers, devant le pas de Calais avec 80 000 navires marchands et 20 000 car-ferries et bateaux de pêche.
Du fait du statut international des détroits, les États riverains sont tenus de coopérer afin dʼy assurer la sécurité du trafic maritime. Dans le détroit de Malacca, Singapour, la Malaisie et l'Indonésie sont ainsi responsables de la gestion des infrastructures depuis 1971.
Le « dilemme de Malacca » apparaît comme une notion de temps de guerre dont l'enjeu central semble cependant plus politique que militaire. Sa gestion devrait pouvoir se régler par la voie diplomatique en amont du conflit.
« La Chine est devenue le premier importateur de pétrole et de gaz au monde, ce qui l'a rendue dépendante d'approvisionnements soumis aux risques d'engorgement [ou de blocage des voies maritimes des “nouvelles routes de la soie*”].
Malacca, c'est d'abord le nom commun d'un arbre, l'Emblica pectinatus, à l'ombre duquel dit-on, Parameswara, un prince fugitif, venu de Sumatra, et grand amateur de chasse faisait la sieste. Il fut réveillé par ses chiens tenus en échec par un chevrotain blanc.
Le Détroit de Malacca est jalousement surveillé par les Etats riverains que sont la Malaisie, l'Indonésie et Singapour. Mais sa sécurité est l'affaire de tous. Les riverains sont concernés directement par la menace de pollution et les risques d'attaques des équipements terrestres.
Par exemple, une grande partie du pétrole produit par les pays du Golfe transite par le détroit d'Ormuz, soit environ 30% de la production mondiale. Or, un différend oppose l'Iran – qui contrôle le détroit – aux Émirats Arabes Unis au sujet d'îles situés dans la région.
signification : ce sont les lieux qu'empruntent les navires de commerce (notamment les porte-conteneurs) afin d'éviter le contournement des continents. Ils empruntent donc des routes plus courtes et effectuent des économies de temps et de carburants.
La situation de ces deux détroits, situés entre l'océan Indien et l'océan Pacifique, a fait d'eux les plus grands centres de stockage et de vente de carburant d'Asie, ce qui attire les pirates, notamment quand le prix de l'or noir augmente.
Pour le gouvernement chinois, l'aménagement de routes logistiques contournant le détroit permettrait de réduire la vulnérabilité énergétique de la Chine. Pour les gouvernements malaisien et indonésien, il permettrait de soulager le trafic du détroit de Malacca et de diminuer ainsi les risques d'accidents.
Il abrite des ports à conteneurs d'importance, dont le deuxième mondial, celui de Singapour. Sa position privilégiée en fait une des principales routes d'acheminement des hydrocarbures vers l'Asie depuis le golfe Arabo-Persique.
Point de passage maritime le plus fréquenté au monde, le détroit de Malacca est l'objet de tensions récurrentes liées à la sécurité commerciale et à la souveraineté. Face au constat d'engorgement, les nations régionales réfléchissent à la manière de contourner ce bras de mer afin de sécuriser leurs approvisionnements.
Or, depuis, la consommation énergétique de la Chine n'a cessé de croître. 33La solution la plus radicale pour sortir du « dilemme de Malacca » serait de court-circuiter le détroit de Malacca en creusant un canal à hauteur de l'isthme de Kra au sud de la Thaïlande afin de relier la mer d'Andaman au golfe de Thaïlande.
La Chine souhaite construire un canal traversant la Thaïlande et reliant l'océan Indien et l'océan Pacifique, ce qui lui permettrait de disposer de sa propre voie de navigation vers l'Europe, en contournant le détroit de Malacca. Ce projet ne manque pas d'attiser l'inquiétude ou l'espoir des pays riverains.
Le détroit de Malacca est propice aux attaques : profitant d'un arrêt obligatoire au port, les pirates montent à bord, de nuit, et s'emparent facilement des biens et ressources situés sur des navires. Ils profitent ensuite d'un réseau de revente souterrain notamment avec le marché chinois afin d'écouler leur butin.
Depuis 1867, par le détroit de Béring, Russie et Etats-Unis partagent donc une frontière commune.
Le statut international du détroit est régi par la convention de Montreux du 20 juillet 1936 sur le régime des détroits turcs. Ce traité, dont la France est dépositaire, octroie à la Turquie le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles.