L'ONG y révèle que la France a quasiment triplé ses importations d'uranium enrichi russe l'année dernière : 312 tonnes ont été livrées entre mars et novembre 2022, soit un tiers de la quantité nécessaire au fonctionnement des 56 centrales françaises pendant un an.
Selon la base de données sur les échanges d'énergie d'Eurostat, la France a importé en 2021 de Russie en volume, 22% de son gaz naturel (qu'il soit gazeux ou liquéfié) et 18,8% de son pétrole.
La Russie est un exportateur net de céréales et d'oléagineux. Le pays figure parmi les premiers exportateurs mondiaux de blé, d'huile de tournesol, et d'orge. La Turquie, le Kazakhstan, l'Égypte, la Chine et le Bélarus sont ses principales destinations d'exportations (FAO, 2019).
Si de nombreux pays d'Europe centrale ou orientale dépendent entièrement de la Russie pour leur approvisionnement en gaz, comme la Slovaquie ou les Pays Baltes, la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37 % en Allemagne et en Italie et 24 % en France.
Selon l'Insee, en 2021, 8,8% du pétrole brut importé en France provenait de Russie.
"La Russie est notre premier fournisseur avec 15% du pétrole brut. Vient ensuite le Kazakhstan avec 12%", précise Yves-Marie Dalibard.
En dépit des annonces de volonté d'indépendance vis-à-vis de la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine, la France est devenue le premier destinataire européen de GNL russe en 2022, selon l'IAEFE. Avec l'Espagne et la Belgique, ses importations de GNL russe ont augmenté de 55 % par rapport à 2021.
Le pétrole et les produits pétroliers munissent la grande partie de l'exportation russe. Aussi les composantes des exportations sont le gaz naturel, le bois, les engrais minéraux, les voitures et l'équipement, l'armement.
En fait, des marques de vêtements européennes comme Boggi, Benetton, Calzedonia, Etam et Lacoste figurent parmi les entreprises qui continuent de faire des affaires en Russie. Du côté des importations dans l'UE, la valeur économique des sanctions est encore plus élevée : 91,2 milliards d'euros.
La Russie se situe parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel, de minerai de fer (et aussi d'acier). Mais la situation est moins brillante dans les branches élaborées (électronique, chimie, plastique, automobiles),...
Les principaux partenaires commerciaux de la Russie ont été, en 2017, hors « étranger proche », la Chine (14,9 %), l'Allemagne (8,6 %), les Pays-Bas (6,8 %), l'Italie (4,1 %) et les États-Unis (4 %).
Des livraisons d'armement français à la Russie en 2021
Parmi l'équipement exporté en 2021, on trouve notamment l'achat d'un satellite d'observation et un lot de jumelles thermiques de combat fabriquées par Thales.
A ce jour, outre les groupes français déjà mentionnés, Accor, Blablacar, Engie, Sanofi, Veolia ou Vinci, sont toujours présents en Russie et tentent de s'accommoder tant des sanctions occidentales que des mesures du Kremlin.
L'afflux de gaz liquéfié en France provoque un différentiel de prix inédit, favorable par rapport à l'Allemagne qui n'en bénéficie pas. Malgré cette décote, le coût du gaz pour les industriels reste exceptionnellement élevé par rapport aux autres continents.
Le biométhane
Le développement du biométhane, un gaz vert produit à base de déchets agricoles ou de déchet de station d'épuration, est une autre piste pour se passer du gaz russe. Produit localement, il favorise l'indépendance énergétique de l'Hexagone.
Le Kremlin a annoncé ce lundi 5 septembre 2022 que l'interruption des livraisons de gaz vers l'Europe via le gazoduc Nord Stream étaient une conséquence des sanctions imposées par l'Occident en réaction à la guerre menée en Ukraine.
Et au dernier trimestre de 2021, toujours selon les chiffres de la Banque de Russie, la balance commerciale était excédentaire de 61,1 milliards de dollars : la baisse est donc catastrophique pour le pays, qui, excepté la crise du Covid, maintenait depuis plusieurs années des excédents remarquables.
La hausse de la production est attendue, en 2023, à 8,2 Mb/j grâce aux puits des États-Unis, du Brésil, de la Norvège, du Canada et du Guyana.
Un accord bilatéral en cours de finalisation pour la fourniture de diesel par les Emirats Arabes Unis à la France sera annoncé lundi.
La moitié des importations européennes
Le Vieux Continent est dépendant de la Russie pour son approvisionnement en pétrole brut, mais il l'est encore plus pour le diesel. La Russie a assuré plus de la moitié des importations européennes l'an dernier (54 % selon ICIS), loin devant le Moyen-Orient (27 %).