Contrairement à l'Europe et aux Etats-Unis où le secteur privé est à l'initiative, le système de standardisation chinois se caractérise par le rôle central de l'Etat. Une stratégie qui risque de conduire à une « politisation » du sujet, voire à un découplage des normes au niveau international, met en garde le rapport.
Trois priorités stratégiques sont au centre des préoccupations des responsables chinois : le développement économique, la stabilisation et la sécurisation de la périphérie, et la transformation de l'ordre international tel qu'il fut défini à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les puissances occidentales.
Les atouts de la Chine sont en effet nombreux : son économie connaît chaque année l'une des plus fortes croissances au monde. Elle est par ailleurs le pays le plus peuplé de la planète (avec plus de 1,3 milliard d'habitants) et le troisième plus grand par la superficie.
Depuis vingt-cinq ans, la politique internationale de la Chine est ainsi dictée par ses priorités intérieures, le développement et les réformes économiques. Ces objectifs, pour être menés à bien, requièrent un environnement mondial stable et un climat international coopératif.
Sa puissance économique est fondée sur le faible coût de la main-d'œuvre et l'exportation de produits manufacturés, facilitée par son adhésion à l'OMC en 2001. Bien que son premier partenaire soit les États-Unis, la Chine investit de plus en plus dans les autres pays émergents et en Afrique.
Même si l'augmentation de la productivité a peut-être été le principal moteur de la croissance chinoise au cours des 35 dernières années, cette croissance a été portée par une diversité de secteurs : l'agriculture en premier lieu, puis les entreprises rurales et ensuite les sociétés privées.
Elle participe au Forum économique Asie-Pacifique (APEC), à la Rencontre Europe-Asie (ASEM), aux rencontres ASEAN + 3, au groupe de Shanghai sur l'Asie centrale, et bien sûr au sommet de l'Asie de l'Est, dont la première édition s'est tenue fin 2005.
Remplaçant les idéologies politiques de la Révolution culturelle, les réformes menées par le pays ont pour but de bâtir une économie de marché et d'ouvrir le marché aux investisseurs étrangers. Toutefois, le Parti communiste chinois souhaite protéger ses valeurs et idées politiques de l'influence d'autres idéologies.
En somme, la Chine entend contester l'ordre mondial et affirmer sa puissance en développant son économie et sa puissance militaire, en adoptant une diplomatie proactive et en affirmant sa vision du monde et de ses intérêts.
Tensions politiques, insuffisances en matière d'éducation, crise écologique et dépendance énergétique..., la situation de la Chine est beaucoup plus instable et son avenir économique plus incertain qu'il n'y paraît. La Chine inquiète autant qu'elle impressionne.
Les ressorts de la croissance : capital, travail, productivité La croissance économique a été soutenue par une forte augmentation des facteurs de production que sont le travail et le capital.
Trois grands principes entrent en œuvre pour en assurer le succès : l'autorité d'un État interventionniste et centralisateur, le pragmatisme d'une économie de marché tempérée par le dirigisme, la discipline imposée par le Parti aux citoyens chinois.
Les mers et les océans sont également un espace d'affirmation de la puissance chinoise à travers deux vecteurs : l'exploitation des ressources halieutiques, minérales et énergétiques off-shore et le déploiement par Pékin de ses nouvelles routes de la soie.
La Chine est l'un des premiers pays producteurs agricoles mondiaux : elle est le 1er producteur notamment de riz avec 145 millions de tonnes soit 30% de la production mondiale, de blé avec 126 millions de tonnes soit 18% de la production mondiale, le 2ème producteur de maïs avec 216 millions de tonnes soit 21%.
Stratégie du « collier de perles »
Les appropriations d'espaces terrestres permettent de faire valoir des droits maritimes par le biais de la ZEE. La présence chinoise est ainsi affirmée dans l'espace fermé par la première chaîne d'îles (soit du Japon aux Philippines et au sud de la mer de Chine méridionale).
Dans sa stratégie de renforcement de son influence à l'international, la Chine mise sur deux atouts principaux. Le premier est la force du nombre, et le deuxième le temps long comme cadre de politique économique.
À l'horizon 2050, l'objectif pour la Chine est d'atteindre une position de « leader global en matière de puissance et d'influence internationales ». À cette date, l'Armée populaire de libération (APL) doit être de « classe mondiale » — un terme qui suggère au moins la parité avec les États-Unis, sinon la supériorité.
Les États-Unis sont la première économie mondiale devant la Chine et le Japon. En 2020, le produit intérieur brut (PIB) américain était de 20 937 milliards de dollars. Celui de la Chine était de 14 723 milliards de dollars et celui du Japon de 5 065 milliards de dollars.
En Chine, les inégalités sociales liées à la croissance restent à un niveau élevé, selon les chiffres officiels. En 2016, le coefficient de Gini, l'un des plus utilisés pour mesurer l'inégalité dans la distribution des revenus sur une échelle de 0 à 1, s'est établi à 0,461.
La Chine est confrontée aujourd'hui, et depuis le début de 2020, à des difficultés économiques récurrentes. Ces dernières génèrent un recul de la croissance réelle sur un an au 2e trimestre 2022 ainsi qu'une hausse du chômage, en particulier chez les jeunes Chinois (18,4 % au printemps 2022).
Le pays affiche une dette très élevée. En pourcentage du PIB, elle est passée de 141 % du PIB en 2008 à 300 % en 2019. La Chine pâtit aussi d'un déclin démographique, qui a déjà un impact sur sa population active, selon une analyse publiée dans Le Monde (Patrick Artus : quand la Chine s'endormira).
La Constitution de la république populaire de Chine la définit comme « un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans ».
Depuis 1978, année de l'accession au pouvoir de Deng Xiaoping, la Chine a développé un modèle fréquemment nommé « économie socialiste de marché », qui fait se côtoyer un secteur public toujours omniprésent et un certain libéralisme économique, ainsi qu'une ouverture progressive de son marché intérieur.
En fait, entre la fin des années 70 et le milieu des années 2010, le pays a fait de son développement économie une priorité absolue, avec le succès que l'on sait. En 40 ans, la Chine est devenue l'usine du monde et le premier marché de la planète dans de nombreux secteurs. Pour le plus grand profit de sa population.