Dans les scène précédentes, l'amour de Dorante pour Araminte fut révélé à tous les personnages par une lettre. La lettre constitue un des stratagèmes décisifs de Dubois. Mais dans cette scène, l'ingénieux valet fait au contraire croire à Araminte qu'il a agi contre les intérêts de Dorante.
À l'acte III, une lettre de Dorante, commandée par Dubois, fait éclater aux yeux de tous son amour pour Araminte. Mme Argante jubile : le renvoi de l'intendant lui semble assuré. Confuse et dépitée, la jeune veuve renvoie Dubois, mais, face à Dorante, elle (s')avoue enfin son amour.
Chez Marivaux, la motivation est d'abord amoureuse, et Dorante est empêché par sa ruine de pouvoir prétendre à l'amour d'Araminte, au service de laquelle il entre en cachant ses sentiments. Dans Parasite, la comédie est plus acide et les sentiments n'ont pas vraiment leur place.
Araminte est une riche veuve et fille de Madame Argante, en procès avec le comte Dorimont, son prétendant. Dorante est le neveu de Monsieur Rémy, noble jeune homme ruiné qui n'a pas pu garder Dubois à son service faute d'argent. Il aime Araminte.
Les thématiques importantes dans l'œuvre de Marivaux
Ils essaient de résister à l'amour mais finissent par succomber malgré eux : c'est la surprise de l'amour. Dans ces œuvres, le suspense réside dans le moment où les personnages vont se révéler leurs sentiments et s'avouer leur amour l'un pour l'autre.
Une confidence implique une confiance en l'autre, et par définition elle est forcément réelle puisqu'elle révèle quelque chose d'inconnu jusqu'alors. Le caractère fallacieux de la confidence de la pièce ne tient pas dans son contenu, car il est vrai que Dorante est amoureux de la maîtresse de maison.
L'enjeu de la pièce est de faire émerger la vérité. Cette vérité affleure parfois, par exemple lorsque Araminte avoue son trouble dans des apartés (I,15). Mais elle est vite refoulée. C'est le procédé de la fausse confidence qui va obliger chacun à se démasquer et à se comporter en accord avec ses sentiments.
Tout ce troisième acte se déroule autour du stratagème de la fausse lettre. Marton, déçue dans son amour, et manipulée par Dubois, rend publique cette confession de Dorante, ce qui oblige Araminte à se décider. Peut-elle encore garder cet intendant ?
« Quand l'amour parle, il est le maître », Dubois.
Dubois est le maître du jeu, il dirige les marionnettes et décide de tout. C'est une manière de dire que l'amour va forcément s'imposer, se dire à un moment ou un autre. Il y a l'importance du langage qui est fondamental chez Marivaux à travers cette citation.
L'intrigue pourrait se résumer ainsi : Dorante, un homme pauvre et extrêmement beau, aime sans espoir la riche Araminte. Son ancien domestique Dubois se fait fort d'amener Araminte à l'épouser, malgré l'interdit de la distance sociale qui les sépare.
La structure de la comédie
Mais la principale opposition vient d'Araminte elle-même, car l'écart social entre elle et Dorante fait de cet amour une véritable transgression, que son amour-propre ne peut que freiner.
Avertie par Dubois de l'amour que Dorante lui porte, Araminte a tenté une première fois dans la scène 13 de l'acte II de l'amener à lui avouer ses sentiments en lui faisant écrire une fausse déclaration au Comte : sans succès.
Le marivaudage, ou la mise en scène de la parole
Pour exprimer au mieux ces nuances langagières, Marivaux fait jouer Les Fausses Confidences par les Comédiens Italiens, réputés pour leur spontanéité et leur langage non verbal, le 16 mars 1737 à l'Hôtel de Bourgogne.
Le « stratagème » retrouve donc ici son rôle déjà observé chez Plaute : inverser la relation entre le serviteur et son maître sur lequel il prend l'avantage sur son maître. Il met en valeur l'esprit fertile en imagination, et la parole habile du serviteur, propre à duper un maître naïf.
Dorante : Neveu de Monsieur Rémy. Il a perdu sa fortune, il est donc ruiné. Il est amoureux d'Araminte. Dorante est un homme dévoué, qui lutte pour ce qu'il désire vraiment (ici Araminte), malin, fidèle, incorruptible.
L'amour authentique et véritable n'est pas signe de dépendance émotionnelle, c'est au contraire, une réelle liberté que de se confier, d'être réellement qui on est et d'accepter l'autre avec ses qualités et ses défauts. La jalousie malsaine n'a pas de place dans l'amour véritable.
L'amour est un sentiment complexe. Il peut nous pousser au meilleur comme au pire, mais pour s'épanouir on a tous besoin de créer des liens teintés de sentiments. Que ce soit l'amour de ses parents, celui de son ou sa chérie ou encore celui qu'on se porte à soi-même, l'amour est une composante essentielle de la vie.
Dorante : le personnage principal de la pièce, Dorante est un jeune homme séduisant et intelligent. Il est amoureux d'Araminte et décide de se faire engager comme son intendant pour se rapprocher d'elle. Dorante est un maître des intrigues et des faux-semblants.
L'amour est donc manipulé par Dubois, ce maître des cœurs et des confidences qui permettront à son ancien maître de faire un mariage avantageux, contre l'avis des convenances de l'époque.
Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) À propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L'amour et moi nous ferons le reste.
Un jeune noble Dorante a perdu sa fortune. Avec l'aide de son valet Dubois, il tente de conquérir le cœur de la belle et veuve Araminte pour tenter de retrouver son statut d'homme fortuné. Mais la mère d'Araminte, Madame Argante rêve de voir sa fille promise à un comte en acquérant ainsi un titre de noblesse.
Dans un premier temps, voyons donc quels sont les masques d'Araminte : masque social, masque familial, masque moral… Les femmes se doivent de suivre une norme, au XVIIIe siècle. confidence » de Dubois (acte I, scène 14), Araminte renvoie Dorante, pour éviter au jeune homme de perdre la raison, pour éviter les ennuis.
Dorante a enfin laissé tomber son masque d'intendant pour révéler son amour. Mais ils sont interrompus par Marton qui a peut-être même été envoyée précisément à ce moment là par Dubois. Elle voit Dorante à genoux devant Araminte et pousse un cri. Dorante se relève.
Dorante est pauvre, mais bien fait ; il aime Araminte, une jeune veuve fortunée, elle-même courtisée par le Comte et poussée au mariage par sa mère, qui rêve pour sa fille du doux titre de Comtesse Dorimont.
Il s'oppose en tous points à Arlequin et rappelle les personnages de serviteurs rusés que l'on trouve dans les comédies de Plaute. Car, à la différence d'Arlequin dont la balourdise ralentit l'action de la pièce, Dubois, lui, fait progresser l'intrigue.