Pour John Stuart Mill, « le bonheur est la seule fin de l'action humaine et la promotion du bonheur est la pierre de touche qui permet de juger la conduite humaine ; de là s'ensuit nécessairement que le bonheur doit être le critère de la moralité (1). »
Mill consacre de longs développements à l'utilitarisme, qu'il définit comme «la doctrine qui fait du principe d'utilité – ou principe du plus grand bonheur – le fondement de la morale». Le but de l'humanité et le défi de toute société consistent à réduire l'écart entre le bonheur individuel et le bonheur public.
Pour Mill, c'est l'essence même de la conscience. Aussi, le besoin d'être en harmonie avec ses sentiments et ses aspirations et ceux de ses semblables, ou moins que ça, de penser qu'ils ne sont pas en conflit avec les siennes et ne s'y opposent pas.
Utilitarisme indirect de John Stuart Mill
Là où Bentham définit welfare (bien être) par le plaisir, Mill définit le welfare par le bonheur. Ce faisant, il s'écarte de l'utilitarisme hédoniste et propose un utilitarisme indirect.
L'utilitarisme, en tant qu'il n'est pas une théorie descriptive, mais bien normative, est, par définition, prescriptif. Il prescrit, en effet, de faire en sorte soit de maximiser la somme de bien-être, soit de maximiser l'égale considération des agents moraux.
Pour John Stuart Mill, « le bonheur est la seule fin de l'action humaine et la promotion du bonheur est la pierre de touche qui permet de juger la conduite humaine ; de là s'ensuit nécessairement que le bonheur doit être le critère de la moralité (1). » L'utilitarisme a deux atouts.
Jeremy Bentham (1748-1832) Le fondateur de l'utilitarisme.
John Stuart Mill ou l'affinage de la théorie utilitariste
Il renforcera l'idée que le fondement de la morale utilitariste est le principe d'utilité, c'est-à-dire celui du plus grand bonheur pour le maximum de personnes possible.
Doctrine qui fait de l'utile, de ce qui sert à la vie ou au bonheur, le principe de toutes les valeurs dans le domaine de la connaissance comme dans celui de l'action.
Il considère que ce qui est utile est bon et que l'"utilité" peut être déterminée de manière rationnelle. L'utilitarisme est fondé sur le seul critère de l'optimisation du "plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes", postulant que le bien-être de tous est un bien pour l'ensemble des hommes.
Au centre de cette position il y a donc l'idée que la liberté des individus est un principe plus important que la préoccupation du bonheur, de la santé ou de la rationalité de ces individus, mais qu'elle est moins forte que le principe fondateur de la société : assurer la vie pacifique de tous avec tous.
Au XIXe siècle, ce philosophe révolutionne le sens que l'on donne à la liberté… en lui fixant une limite : chacun peut faire tout ce qu'il veut à condition de ne pas nuire à autrui.
Pour Mill, le paternalisme n'est le plus souvent qu'une façon de légitimer une forme de « police morale » qui constitue un obstacle majeur à l'individualité et à la liberté.
Mill insiste particulièrement sur le fait que la morale utilitariste fixe comme but des actions humaines le bonheur du plus grand nombre, et non celui de l'agent seul.
Bentham considère que le bonheur est lié à la quantité de plaisir. Il en a donc une conception quantitative, arithmétique. Pour Mill, au contraire, ce qui importe est la qualité des plaisirs. Par exemple, les plaisirs de l'esprit sont plus importants que ceux du corps.
Contraindre ou punir quelqu'un pour son propre bien n'est pas légitime. On peut l'inciter à adopter un comportement "sage" ou "meilleur pour lui", mais pas le forcer à agir. Le harm principle est très influent au sein de la tradition libérale, qui l'interprète souvent comme un principe uniquement politique.
Le principe d'utilité est au fondement de toute une tradition philosophique pour laquelle le bonheur est le bien suprême. La doctrine utilitariste pose ainsi pour objectif d'atteindre le plus de bonheur possible, de préférence à la liberté, à l'égalité, à la richesse, etc.
Aristote est le père de la morale centrée sur les vertus. A la fois source de bonheur et de justice, la vertu est ce juste milieu qui permet à chacun de vivre avec bonheur tout en tenant compte des autres.
La pensée de Bentham part du principe suivant : les individus ne conçoivent leurs intérêts que sous le rapport du plaisir et de la peine. Ils cherchent à « maximiser » leur plaisir, exprimé par le surplus de plaisir sur la peine.
C'est la tendance à persévérer dans l'être, à rechercher le plaisir et à fuir la douleur et à pousuivre son utile propre. Dans la première acception, l'égoïsme s'oppose à l'altruisme, comme le propre de celui qui privilégie son intérêt au détriment de celui d'autrui.
En conséquence (croit Bentham, alors que cela ne va pas de soi), une société juste ou bonne sera une société qui maximise la quantité totale, la somme algébrique du bien-être (les plaisirs moins les peines), ou encore de « l'utilité » sociale.
Ainsi, d'un point de vue conséquentialiste, une action moralement juste est une action dont les conséquences sont bonnes. Plus formellement, le conséquentialisme est le point de vue moral qui prend les conséquences pour seul critère normatif.
Par principe d'utilité, on entend le principe qui approuve ou désapprouve toute action, quelle qu'elle soit, selon la tendance qu'elle semble avoir à augmenter ou à diminuer le bonheur de la partie dont l'intérêt est en jeu ou, en d'autres termes, à promouvoir ce bonheur ou à s'y opposer.
L'étude des différents courants éthiques nous enseigne qu'il s'agit de réaliser des arbitrages selon que l'on considère la primauté des bonnes intentions ou celle des conséquences de nos actes.
La contrainte ne se justifie que lorsque la conduite dont on désire détourner cet homme risque de nuire à quelqu'un d'autre. Le seul aspect de la conduite d'un individu qui dépende de la société est celui qui concerne les autres. Mais pour ce qui ne concerne que lui, son indépendance est, de droit, absolue.