Ils en tiennent pour preuve les linéaires remplis de pots de moutarde observés chez nos voisins : Italie, Espagne, Portugal, Suisse, Irlande, Roumanie, Norvège...
Impossible d'en trouver dans les grandes surfaces, les supérettes de quartier ou encore les magasins bio. Le pays fait donc face à une pénurie de moutarde. Une première depuis au moins 50 ans. En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde.
Notamment parce qu'elle est cultivée dans plus de pays : Canada, mais aussi Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, Russie, Ukraine… Il y a plus de sources d'approvisionnement. Ça explique pourquoi on trouve plus facilement de moutarde dans les autres pays ».
Dans les magasins bios
Dans les boutiques bios, du type Naturalia, Biocoop ou encore La Vie Claire, les pots de moutarde sont parfois encore bel et bien là. Et lorsqu'ils manquent, les consommateurs peuvent toujours se rabattre sur la moutarde en vrac.
80% des graines de moutarde proviennent du Canada, victime de sécheresse. Puisque la denrée est en rupture de stock dans certains supermarchés, certains pensent que la provenance vient d'Ukraine, pays en guerre en ce printemps 2022. Certaines graines viennent bien d'Europe de l'Est (notamment d'Ukraine, et de Russie).
Difficile de ne pas penser à ce condiment ultra-piquant quand on vous parle de la capitale de la Bourgogne. Incontournable de la table, la moutarde de Dijon a acquis ses lettres de noblesse au Moyen Âge, mais elle ravissait les palais dès l'Antiquité.
Le Canada fournit 80% environ de la graine, les 20% restants étant presque entièrement produits en Bourgogne. Luc Vandermaesen, président de l'Association moutarde de Bourgogne, veut faire grossir ce pourcentage.
Paris, Saint-Maixent et Besançon sont alors reconnus comme centres de production. Au XVIIIe siècle, une famille dijonnaise (les Naigeon) donne à la moutarde de Dijon ses lettres de noblesse en la confectionnant non pas avec du vinaigre mais avec du verjus (jus de raisin vert). C'est là toute la spécificité du produit.
« La France est un gros pays consommateur de moutarde, abonde Luc Vandermaesen. Chaque Français en consomme en moyenne 1 kg par an. Alors que chez nos voisins, les ventes sont beaucoup plus faibles, les stocks durent beaucoup plus longtemps dans les magasins.
La moutarde de Dijon est une moutarde forte à la renommée internationale. Elle est fabriquée comme autrefois à la meule de pierre par la Moutarderie Fallot à partir de graines de moutarde brune et de vinaigre.
Ralentissement de la production canadienne
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le pays de la moutarde de Dijon n'est pas un grand producteur de graines de moutarde. La France est donc obligée de s'approvisionner à l'étranger. Environ 80% des 35.000 tonnes de graines nécessaires sont importées du Canada.
La moutarde française provient en grande partie de graines venues de l'étranger. Une partie de celles-ci viennent de Russie et d'Ukraine et la situation géopolitique actuelle rend leur acheminement difficile. D'autre part, sur les 35 000 tonnes de graines nécessaires chaque année, 80 % sont importées du Canada.
Une production locale diminuée
Sauf que les cultures de graines de moutarde ont été mises à mal par les insectes. Les producteurs ont beaucoup plus de mal à s'en prémunir depuis l'interdiction des pesticides en 2019. Conséquence directe : le prix du pot de moutarde augmente.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
La « moutarde de Dijon » est devenue une recette plus qu'un produit lié à une production et à un terroir. 90% de la production consommée en France reste toutefois produite autour de Dijon en Bourgogne, ainsi que 50% de la consommation Européenne.
"Il y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter de début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France", prévoit Luc Vandermaesen, directeur de Reine de Dijon et président de l'Association Moutarde de Bourgogne, dans les colonnes du magazine ...
ÉCLAIRAGE - Depuis plusieurs jours, les pots de moutarde se font rares dans les rayons de supermarchés. Une pénurie due au contexte économique et au réchauffement climatique qui risque de durer. Consommation : où est passée la moutarde ? Après l'huile de tournesol, c'est au tour des pots de moutarde d'être en pénurie.
Le Canada est depuis longtemps le numéro un des pays producteurs et exportateurs de graines de moutarde. Mais, plus récemment sa production a baissé, et il s'est fait dépasser en 2018 par le Népal.
Elle favorise, entre autres, la croissance des os et des dents. Elle maintient la peau en santé et protège contre les infections. De plus, elle joue un rôle antioxydant et favorise une bonne vision, particulièrement dans l'obscurité ; Vitamine K : les feuilles de moutarde sont une excellente source de vitamine K.
Depuis plusieurs semaines, la France est en proie à une pénurie de moutarde. Une situation exceptionnelle qui s'explique par plusieurs facteurs dont la guerre en Ukraine et la sécheresse au Canada. Les stocks ne devraient revenir dans les rayons que dans les prochains mois voire en 2023.
La Moutarde de Dijon
Région calcaire très boisée, ancienne terre de charbonniers, le sol est propice à la culture de graines particulièrement fortes et piquantes. Peu à peu, la culture de la moutarde se développe donc dans la région qui sera longtemps autonome pour ses besoins en matière première.
A en croire le ministère de l'Agriculture canadien, l'Inde est le plus grand producteur mondial de graines de moutarde, devant le Canada, qui glane pourtant, et de loin, la palme de premier exportateur (lire ci-contre).
Cette pénurie s'explique d'abord par la sécheresse qui a touché l'été dernier le Canada, premier producteur mondial de graines de moutarde, puis par la guerre en Ukraine, autre exportateur.
Brassica nigra, la moutarde noire ou sénevé, est une plante annuelle, appartenant à la famille des Brassicacées, au même titre que les choux, les radis ou les giroflées. Brassica nigra est d'origine européenne, sa distribution naturelle étant surtout en zone méditerranéenne.
En cause, la guerre en Ukraine et la sécheresse au Canada, principaux pays producteurs. Pour pallier cette pénurie, des producteurs français relancent cette culture. La récolte vient d'avoir lieu à Landrais, où Laurent Pinaud est paysan en agriculture biologique depuis 1995.