ARGAN. – Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même 1 des consultations et des ordonnances.
Argan reste un malade imaginaire mais pour adoucir sa folie il est consacré médecin pouvant ainsi se soigner lui-même. Il accepte que Cléante épouse sa fille à la condition qu'il devienne médecin.
ACTE III : Monsieur Purgon, le médecin d'Argan déclare qu'il ne veut plus être son médecin, car Argan n'a pas pris un lavement qu'il lui avait prescrit (Béralde, le frère d'Argan, s'y était opposé).
L'amour filial
Plus que l'amour du père pour ses filles (un peu empêché par la maladie d'Argan et sa soumission à sa seconde femme), c'est l'amour des enfants pour leur père qui apparaît en pleine lumière. Bien que son père n'accepte pas son mariage avec Cléante, Angélique l'aime profondément.
– Le mariage forcé : La plaidoirie d'Angélique évoque le problème du mariage à l'époque de Molière. Angélique aime un autre homme mais c'est son père qui choisit et l'oblige à se marier avec qui bon lui semble. Molière, par le biais de son personnage d'Angélique, dénonce cette forme de mariage.
Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
Molière en travestissant Toinette en médecin dénonce toute l'absurdité et la vacuité du corps de la médecine. En effet, il prête à Toinette les mêmes mimiques qu'aux vrais médecins de sa pièce.
Argan déclare qu'il s'agit de Thomas Diafoirus, neveu du médecin Purgon, fils du médecin Diafoirus, médecin lui-même. Si Angélique refuse ce mari, elle ira au couvent - c'est une solution qui, au dire de Toinette, plairait bien à Béline, seconde femme d'Argan, belle-mère d'Angélique.
Argan apparait comme une caricature d'un être égoïste, voire égocentriste, qui ne pense qu'à lui-même. La colère lui fait perdre le contrôle de lui-même. Argan, avec emportement. Je ne suis point bon, et je suis méchant quand je veux.
Dès l'apparition d'Argan sur scène, on découvre un personnage comique, parce qu'il est dans l'excès : il parle tout seul, prend plaisir à énumérer ses médicaments, ses clystères, c'est à dire, les mélanges injectés lors de ses lavements.
Qui est la première femme d'Argan ? ARGAN : veuf, remarié à Béline. Il est hypocondriaque (= il se croit malade, même s'il ne l'est pas). Il veut que sa fille Angélique épouse le fils d'un médecin qui veut lui-‐même devenir médecin : Thomas Diafoirus.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Béralde, frère d'Argan, conseille à ce dernier de devenir médecin à son tour, menant à une fin burlesque de la pièce, à savoir la cérémonie bouffonne de l'intronisation du « malade imaginaire » comme médecin.
Monsieur Purgon, médecin d'Argan. Thomas Diafoirus, fils de Diafoirus et choisi par Argan pour se marier avec Angélique. Monsieur Bonnefoy, notaire.
Il est comique qu'Argan n'ait jamais demandé l'avis d'Angélique dans ce projet de mariage. Sa tyrannie va jusqu'à nier la volonté de sa fille. Le substantif « la chose« met le mariage à distance, soulignant le peu d'intérêt que porte Argan aux réalités concrètes du mariage.
L'intrigue du Malade imaginaire tourne autour d'Argan, un bourgeois hypocondriaque au possible qui passe son temps à faire des saignées et des lavements pour soigner ses maladies fantasmées. Argan est "soigné" par Monsieur Purgon, un médecin payé très cher pour prescrire des remèdes ne servant à rien.
Le Malade imaginaire
Argan représente le type de l'hypocondriaque et se sent menacé par la maladie ou même par la mort. Pendant tout le livre il a peur d'être malade ou de mourir. Il a modelé toute sa vie sur sa maladie imaginaire. Aussi quand il veut marier sa fille, il veut….
La ruse permet aux personnages de résister à plus forts qu'eux. Lucinde tente de résister à son père et Martine de résister à son mari. Si cette pièce est comique et fait rire le spectateur, elle a également pour objectif de dénoncer et condamner les défauts de la société.
Argan est un malade imaginaire, mais il est aussi un bourgeois bien renté qui a plaisir à faire ses comptes et qui se réjouit de marier sa fille à un prétendant aisé ; et sa certitude d'être en mauvaise santé est démentie, jusque dans la manière dont elle s'affirme, par une vitalité dont les revanches inattendues ...
Purgon réprimandait un enfant. L'autorité qu'affecte le personnage contraste de manière comique avec le ridicule de son nom. L'onomastique participe en effet à la satire de la médecine, puisque « Purgon » fait songer à la purgation que le médecin voulait mener grâce à un lavement.
Béline régit le cœur d'Argan, mais aussi son corps et ses déplacements, puisque c'est elle qui le conduit : « M'amour, conduisez-moi ». Cette posture symbolise la prise le contrôle de Béline sur son mari qu'elle manipule.
Polichinelle est le plus ancien de tous les personnages de la commedia dell'arte. Spirituel, insolent, fanfaron et lâche, avec son nez en bec de corbin, sa bosse, son gros ventre et son parler imitant le cri des oiseaux, il est devenu cosmopolite.
Aucun vrai malade donc, peu de vrais bons médecins, beaucoup de faux médecins qui se révèlent bons médecins, beaucoup de vrais mauvais médecins: le constat de Molière est sans appel. Béralde dit dans Le Malade imaginaire, «ce ne sont point les médecins qu'il (Molière) joue mais le ridicule de la médecine» (III,3).
La satire est le discours qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant. Ce sont les médecins qui sont plus particulièrement visés par la satire dans le Malade imaginaire : ce sont des personnages intéressés (Monsieur Purgon) ou pédants et prétentieux (Monsieur Diafoirus et son fils).
Les médecins du temps de Louis XIV subissent régulièrement les attaques ironiques de Molière. Le personnage du patricien vieillissant, jaloux d'un savoir dépassé et inefficace, apparaît à l'occasion d'une scène. Le spectateur s'amuse de ses incompétences, de son orgueil méprisant, de ses habitudes grotesques.