Dans le Candide de Voltaire, le procédé d'ironie est constant. Ici, pour décrire une bataille, l'écrivain paraît utiliser le langage héroïque. Mais le nombre des morts, régulièrement rappelé, tourne en dérision ce discours glorieux et met en évidence les horreurs de la guerre.
Voltaire utilise alors l'ironie pour nous présenter ses différents aspects de la guerre. Il en souligne l'absurdité, disant que personne ne sait vraiment pourquoi les deux armées s'affrontent, et maniant l'hyperbole comme l'oxymore à l'envi (« boucherie héroïque » est un oxymore utilisé par Voltaire).
Le narrateur adopte donc un ton comique pour raconter des faits à la fois absurdes et violents. Il s'agit de montrer au lecteur que l'Inquisition est inhumaine et stupide.
Voltaire emploie ce langage à la "roman Harlequin" par dérision. L'ironie porte ici sur la nature de la formulation. Le monde sordide qu'il décrit et déplore se trouve bien à l'opposé de l'imaginaire ouaté et féculeux des clichés de l'amour-carte postale.
La morale de l'histoire de Candide
Candide, au début très optimiste, découvre que le monde n'est pas aussi bien qu'il le pensait. En effet, dans aucuns pays, sauf l'Eldorado (qui précisément n'existe pas), le héros ne trouve le bonheur.
Voltaire semble ainsi appliquer la morale contenue à la fin de Candide : s'éloigner de la société mondaine pour travailler, cultiver son jardin, et reconstruire une petite société rurale.
Timide et colérique à la fois, Candide est un héros contrarié, voire un antihéros dont la naïveté se confond avec son personnage devenu un type. Son nom décrit son caractère, et son bon sens, mis à rude épreuve, lui fait découvrir la sagesse.
L'ironie est une figure de pensée qui consiste à dire une chose et à sous-entendre une autre chose. Quand quelqu'un sous-entend le contraire de ce qu'il dit, c'est un cas particulier d'ironie appelé l'antiphrase. Toute la difficulté consiste à repérer qu'un texte est ironique quand il l'est.
Souvent considérée comme une forme de moquerie, l'ironie est un procédé stylistique qui consiste à affirmer le contraire de ce que l'on veut faire comprendre. Son objectif n'est pas de tromper, mais plutôt de mettre en évidence l'absurdité ou la fausseté d'une idée ou d'un fait.
Le personnage de Candide confronte l'optimisme de Pangloss à l'évidence du mal, dans la nature et dans la société, dans l'Ancien et le Nouveau Monde, dans le christianisme comme dans l'islam : il le rejette comme un système sans prise sur le réel, tout comme il fait avec la philosophie inverse de Martin.
Voltaire dénonçait l'injustice sociale, l'intolérance religieuse et le pouvoir arbitraire. Ses idées appartenaient à l'esprit des Lumières, un mouvement philosophique, scientifique et littéraire du 18e siècle qui voulait défendre la Raison et la Liberté de l'Homme contre l'obscurantisme et les persécutions.
La cruauté de la guerre
Les détails des corps servent à choquer le lecteur : "femmes égorgées", "mamelles sanglantes", "filles éventrées", "des cervelles étaient répandues", "de bras et de jambes coupés". La cruauté de la guerre s'illustre déjà dans l'absurdité du combat. Les deux armées se ressemblent.
Extraits célèbres : critique de la philosophie de Leibniz selon laquelle « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ; la morale finale « il faut cultiver son jardin ».
Les grands thèmes de Candide :
- Le Mal : Candide le rencontre sous toutes ses formes : physique - le froid, la faim et la maladie de Pangloss - et moral - à travers les motifs de la guerre, la pauvreté, l'hypocrisie et le fanatisme religieux -. - L'utopie : ce thème est très à la mode au XVIIIème siècle.
La guerre n'a d'ailleurs pour Voltaire pas de justification du tout comme le montre les négations qui encadrent l'énoncé du motif : « dont la mémoire même ne subsiste plus », « sans savoir même de quoi il s'agit ». La guerre n'est ni juste ni injuste : elle est absurde.
L'ironie est une manière de persuader quelqu'un en vue de faire réagir un lecteur, un auditeur ou un interlocuteur. Elle est en outre utilisée pour dénoncer, critiquer quelque chose ou quelqu'un. Pour cela, le locuteur décrit souvent la réalité avec des termes apparemment valorisants, dans le but de la dévaloriser.
Méthode : pour montrer qu'un texte est ironique, il faut bien faire la distinction entre le sens apparent du texte (ce que celui qui parle dit en apparence), et son sens réel (ce qu'il pense en réalité), et relever un ou plusieurs exemples d'antiphrases.
Elle se caractérise aussi par un ton « drôle ». Mais quel est son rôle ? Du point de vue de la psychologie de la communication, il ne s'agit pas que d'une habile figure de rhétorique : l'ironie serait une stratégie de négociation pour moduler le sens et la portée d'un message.
L'ironie socratique consiste, pour le philosophe, à feindre l'ignorance afin d'exposer la faiblesse de la position d'une autre personne et lui en faire prendre conscience. Le mot grec eironeia (εἰρωνεία) s'appliquait en particulier à la litote comme forme de dissimulation.
IRONISTE, subst. Personne (écrivain, polémiste) qui utilise l'ironie.
Du grec eirôneia (ειρωνεία) : action d'interroger en feignant l'ignorance. Figure de rhétorique par laquelle on dit le contraire de ce que l'on veut faire comprendre. En philosophie, l'ironie est, pour Socrate, un instrument qui permet de déstabiliser son adversaire en l'interrogeant.
Avec Candide, les élèves découvrent la société du XVIIIe siècle, les combats des Lumières, les débats philosophiques de l'Europe moderne. Ils se familiarisent avec l'argumentation indirecte, l'apologue, le conte philosophique.
Voltaire et l'Optimisme
– Un être parfait créerait un monde parfait, donc le monde est parfait. En outre, un être parfait créerait tout ce qui pourrait être créé, par conséquent tout ce qui pourrait exister existe en fait. Par conséquent, ce monde est le meilleur des mondes possibles et tout est pour le mieux.
En quittant l'espace protégé du château, Candide perd son innocence et se voit confronté au mal physique (froid, faim, maladie, torture) et moral (guerre, pauvreté, hypocrisie, fanatisme religieux, esclavage), ce qui le contraint à interroger ses croyances, et à réfléchir à la cohérence d'un système de pensée sur la ...