La charge mentale est un « travail de gestion, d'organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence », selon la chercheuse Nicole Brais (Université Laval, Québec).
Elle serait liée à la faculté d'anticiper les conséquences de ses propres actions à long terme et donc proportionnelle à l'intensité d'une angoisse : celle d'oublier de devoir faire quelque chose d'important.
La personne qui gère l'organisation de la tâche porte la charge mentale et non la personne qui exécute la tâche. Bien évidemment, la même personne peut être responsable et exécutant de la tâche.
A un niveau personnel, la charge mentale, lorsqu'elle est trop importante, peut donc avoir des conséquences sur la santé et présenter des risques. Troubles du sommeil et de l'attention, et dans les cas les plus graves, épuisement ou burn out.
La charge mentale à la loupe
Preuve de popularité, la charge mentale entrait dans l'édition 2020 du Larousse, définie comme « poids psychologique que fait peser (plus particulièrement sur les femmes) la gestion des tâches domestiques et éducatives, engendrant une fatigue physique et, surtout, psychique ».
On parle également de surcharge cognitive ou d'épuisement par saturation. La saturation, ou surcharge cognitive, s'installe lorsque le cerveau doit faire face à plus d'informations qu'il ne peut en traiter. Il se trouve tout simplement dépassé par le volume de sollicitations qui se présentent à lui.
La somatisation de l'anxiété est un type de somatisation qui se produit normalement lorsque notre anxiété, prolongée pendant de longues périodes, s'exprime par une douleur physique qui n'a pas réellement de causes organiques apparentes mais est plutôt une représentation d'une condition psychologique altérée.
Quand le cerveau surchauffe, sa tension devient corporelle.» Fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, crises d'angoisse, bouffées de chaleur, migraines… A la longue, le cerveau risque d'y perdre ses capacités de régénération, prévient Bernard Anselem.
Déléguer entièrement une tâche sans y penser et sans revenir dessus et faire confiance à l'autre dans sa réalisation. Déléguer des tâches même partielles aux enfants pour se décharger. Organiser une pause familiale (réunion) pour mettre en mots ce qui surchage votre esprit.
Cette charge n'est pas répartie équitablement au sein du couple et reste encore aujourd'hui majoritairement supportée par les femmes, accentuant les inégalités sur le marché du travail. Au-delà de son impact sur les inégalités professionnelles, la charge mentale affecte aussi le bien-être des femmes.
La parité dans les foyers, ce n'est pas gagné : si les couples choisissent à deux leur logement, mettent en commun leurs revenus, ce sont toujours les femmes (93%) qui font le ménage et s'occupent des enfants, selon une étude du Credoc .
La chercheuse Nicole Brais définit la charge mentale comme étant "un travail de gestion, d'organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence".
On l'appelle burn out, ou syndrome d'épuisement professionnel. Peut-être parce que cette pathologie est multiforme. Grosse fatigue physique, émotionnelle, voire intellectuelle, elle peut cumuler les trois maux et avoir des conséquences parfois graves.
Une sensation de ne pas être là, des maux de tête récurrents, des douleurs articulaires, une fatigue permanente, des émotions qui s'emballent, des tremblements, une sensation de froid, une incapacité à prendre des décisions.
La fatigue émotionnelle au niveau de l'individu
Intérieurement, le sujet fatigué émotionnellement ressent une fatigue chronique au travail, physique et mentale, un sentiment d'être vidé et d'une difficulté à être en relation avec les émotions des autres, ce qui rend le travail de plus en plus difficile.
On croit que le stress répété peut entraîner des changements de structure dans le cerveau et, progressivement, occasionner des symptômes plus graves : de l'anxiété, des crises de panique, des phobies, de la dépression, des dépendances, des troubles de l'alimentation (anorexie/boulimie).
On sait que la charge de travail est un des principaux facteurs de risques pour la santé mentale des salariés, et qu'à long terme elle peut avoir d'importantes répercussions sur leur santé physique (susceptibles de se traduire en une diminution de l'espérance de vie pour certaines catégories de travailleurs).
On parle de surcharge de travail lorsque la quantité de travail à réaliser dépasse ce que l'on est capable d'accomplir dans le temps imparti. Résultats : une tendance à rester plus tard au bureau, voire à travailler de chez soi, le soir et le week-end.
Le principal risque d'une surcharge de travail est de mener l'employé vers un « burn-out » ou syndrome d'épuisement professionnel. Le burn-out peut causer une dépression plus ou moins sévère, qui s'étend jusqu'à la vie personnelle de l'employé.