Comme nous l'avons vu, la mémoire collective joue un rôle important dans la construction de l'identité d'un groupe dans la mesure où l'histoire racontée la définit et la valorise. Il est donc difficile d'intégrer dans cette mémoire les événements violents dont le groupe s'est rendu coupable.
Les questions vives et sensibles de l'enseignement : histoire et mémoire, colonisation, esclavage, Shoah et déportation, immigration, génocide arménien, espaces extra-européens, guerres, débats et lois mémoriels....
1. Activité biologique et psychique qui permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations. 2. Cette fonction, considérée comme un lieu abstrait où viennent s'inscrire les notions, les faits : Ce détail s'est gravé dans ma mémoire.
La mémoire individuelle permet la construction de l'identité d'un individu, grâce aux sensations vécues par chacun de ses sens, par le corps et par l'esprit.
Mémoire officielle et mémoire vive
La mémoire vive correspond aux souvenirs d'un événement passé, vécu directement ou transmis depuis un témoin direct, tandis que la mémoire officielle correspond aux représentations institutionnalisées du passé.
La mémoire collective est constituée de symboles, de récits, de narrations, et d'images qui participent à la construction identitaire d'une communauté.
Le devoir de mémoire signifie l'obligation de se souvenir de certains événements passés, en général des événements meurtriers comme des guerres, des génocides. Dans sa forme négative, il veut dire qu'on ne doit pas oublier les victimes de ces violences.
La mémoire collective peut se construire sous forme d'un Mémorial, d'un musée où le passé d'un peuple est retracé. A Caen par exemple, siège le Mémorial, grand musée sur le débarquement de la Seconde Guerre mondial.
Vous vous souvenez de la plaque d'immatriculation, du prénom du chat de votre voisin lorsque vous étiez enfant, mais vous ne parvenez pas à vous rappeler du contenu de votre dernière assiette ? Ce phénomène n'a rien de pathologique, il est même parfaitement normal : c'est ce qu'on appelle la mémoire sélective.
La mémoire historique qualifie l'importance d'un fait historique au sein d'un pays, d'une société. Lorsque l'on parle de mémoire historique dans le cadre du monde hispanophone, cela renvoie principalement à la façon dont les pays se comportent vis-à-vis de leurs anciennes dictatures.
Mémoire sémantique, mémoire procédurale et mémoire perceptive.
Mémoire procédurale (ou motrice)
Très résistante dans le temps, la mémoire procédurale (une mémoire implicite) est la seconde partie de la mémoire à long terme. Elle correspond à la mémoire des automatismes, des habiletés et des savoir-faire.
Au-delà de l'enseignement de l'histoire en classe, l'institution scolaire participe à la politique de mémoire qui met l'accent sur certains faits historiques dans le but de construire une mémoire collective autour de valeurs partagées et de contribuer au sentiment d'appartenance commune.
Une commémoration, tel que le défini le Centre National de Ressources Textuelles et Littéraires, est « une cérémonie en souvenir d'une personne ou d'un événement, religieuse ou non ». Les thèmes abordés lors de commémorations sont nombreux. Le registre dans lequel s'inscrit une commémoration varie lui aussi.
On acquiert un savoir au Mémorial de la Shoah ou ailleurs, et on le transmet à ces élèves pour qu'ils en soient eux-mêmes porteurs. L'école, comme le Camp des Milles et les autres lieux de mémoire sont des lieux essentiels dans lesquels on explore les mots justes. C'est toujours une question de mots justes.
L'hypermnésie (du grec huper, « avec excès », et "Μνήμης", « mémoire »), appelée également exaltation de la mémoire, se caractérise par une mémoire autobiographique extrêmement détaillée et un temps excessif consacré à se remémorer son passé pour certains et beaucoup de temps pour construire son futur pour d'autres.
Ces troubles peuvent survenir à cause d'une maladie affectant la mémoire. Ils peuvent également être d'origine émotionnelle. Stress, fatigue, anxiété peuvent altérer la capacité à mémoriser, de même qu'une alimentation carencée, un problème d'alcoolisme, un excès de médicaments ou une fatigue excessive.
Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitulait, ouvrant la voie pour la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec la libération des camps, l'Europe découvre, pétrifiée, les horreurs de la guerre. Plus que n'importe quel autre génocide, la Shoah a marqué les mémoires.
Tout d'abord, la justice (inter)nationale va pouvoir contribuer à restaurer le respect des droits humains en mettant en œuvre le droit des victimes, notamment en leur donnant la parole. Le travail de mémoire va quant à lui permettre d'établir, le plus impartialement possible, la vérité des événements.
Les conflits et leur histoire sont gravés dans les mémoires individuelles et la mémoire collective des sociétés. La Première Guerre mondiale (1914-1918) et la guerre d'Algérie (1954-1962) ont fait l'objet de nombreux travaux historiques qui peuvent être utilisés à des fins politiques.
Le travail de mémoire est porteur de valeurs. Il contribue à donner à la population des clés de compréhension de son environnement et des repères pour affronter les profondes mutations contemporaines.
Le passé, trop souvent érigé en modèle, nous empêche de vivre pleinement le présent. L'oubli n'est pas une défaillance de la mémoire mais une force de la volonté qui veut savourer la vie. Oublier rend heureux.
Le devoir de mémoire confère une portée morale à la mémoire collective. Il s'agit en effet de l'obligation morale de rappeler un événement historique tragique, en reconnaissant les souffrances des victimes, afin de prévenir la reproduction des mêmes crimes.