Le succès est tel que "Tartuffe" va attirer les foudres de l'Église. L'archevêque de Paris accuse la comédie de salir l'image des croyants et celle de la dévotion. Molière, mettant en scène les méfaits d'une dévotion hypocrite, est alors censuré et doit retravailler son œuvre.
À cause d'une pièce : LeTartuffe ou l'Hypocrite. Vue avec plaisir puis censurée par Louis XIV le protecteur des arts, la version originelle s'est perdue dans les mystères de la vie du dramaturge.
Il dénonce, critique et condamne ses personnages, les caricaturant à l'extrême faisant ainsi ressortir leur ridicule. Fini l'image du bon plaisantin, Molière est censuré par le Pouvoir. Les œuvres de Molière sont sujettes à controverses.
Première représentation du « Tartuffe » de Molière à Versailles avant sa censure. Pliant devant le parti dévot, Louis XIV fait interdire la pièce, qui ne sera jouée en public que radicalement remaniée, cinq ans plus tard.
LE TARTUFFE, MolièreFiche de lecture
Le roi hésita, mais plia devant un parti en déclin dont il attendait la disparition prochaine, comme celle de sa mère Anne d'Autriche (1666), qui le soutenait. La pièce fut donc interdite.
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
Madame Pernelle et Orgon : ils sont naïfs, prenant fait et cause pour le Tartuffe, leur parole n'évolue pas. Dorine, Cléante, Elmire : ils s'entendent tous les trois pour démasquer le tartuffe, malgré trois caractères différents. Tartuffe est à part : c'est avant tout une figure fuyante, qui brille par son absence.
La pièce a fait scandale parce que, tout en prétendant viser les faux dévots, elle attaquait aussi les vrais dévots, ainsi que l'affirment ses adversaires.
Le Tartuffe de Molière dénonce l'hypocrisie religieuse, les faux dévots, c'est à dire ceux qui détournent la religion pour servir leurs intérêts personnels.
À travers le personnage de Tartuffe, Molière souhaite dénoncer les mensonges des faux dévots , c'est-à-dire montrer le vrai visage de ces personnes qui abusent de leur place dévouée à Dieu. Molière tient surtout à différencier le vrai dévot du faux dévot qui, lui, est malhonnête.
Chez Molière, l'hypocrisie est indissociable d'une certaine subversion de la confiance. Tartuffe, de toute évidence, n'a pas choisi Orgon par hasard. Il a compris qu'il obtiendrait facilement sa confiance, et même qu'avec lui il pourrait se permettre d'être plutôt approximatif dans son rôle.
Molière présente la deuxième version de sa pièce "Tartuffe". La première version a été remaniée, considérée comme une injure à la religion. Tartuffe incarnait le personnage d'un faux-dévot. En fait, cette pièce avait plu à la cour et au roi mais pas aux autorités morales et religieuses.
(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
« Tartuffe » est une pièce de vers ou l'auteur attaque certains vices et les ridicules de sont temps. Tartuffe, dont le personnage éponyme est le faux dévot et l'hypocrite par excellence, montre plusieurs satires; celle des mœurs, celle de la société, et aussi celle qui nous est primordiale: celle de la religion.
La compagnie du Saint-Sacrement dont la mère de Louis XIV est membre fait pression sur le roi. Louis XIV interdit donc la pièce. Molière adresse au roi un placet en août 1664 où il expose ses véritables intentions. Le dramaturge n'hésite pas à faire des lectures privées de la pièce.
En effet Orgon veut briser son engagement envers Valère et marier sa fille Mariane à Tartuffe. Cette nouvelle cause une dispute entre les deux amants, dispute vite réglée par Dorine la servante, qui complote pour rétablir le calme dans la maison. Elmire essaye de prouver à Orgon l'hypocrisie de Tartuffe par une ruse.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
D'un point de vue dramaturgique, Tartuffe est une pièce composite qui réécrit des schèmes propres à la farce, à la comédie à l'italienne, mais également à la tragédie.
Deux camps s'opposent : celui de Tartuffe, soutenu par Orgon et sa mère, Mme Pernelle, et le reste de la famille, Elmire, l'épouse, son beau-frère Cléante, ses enfants, Damis et Mariane, sans oublier la servante Dorine.
C'est la servante de Marianne. Elle lui est fidèle et dévouée sans faille à sa maîtresse. Comme la plupart des servantes des comédies de Molière, Dorine a son franc-parler. Elle n'hésite pas pour dire à Tartuffe ou à son maître leurs quatre vérités.
Tousser relève d'une stratégie pour alerter son mari. Alors que Tartuffe pense qu'elle parle d'un rhume, Elmire tente de faire appel aux sentiments de son mari en évoquant sa détresse: « Je suis au supplice ».
Après avoir violemment rejeté Damis qui dénonçait la duplicité de Tartuffe, c'est au tour d'Elmire de faire ouvrir les yeux de son mari. Elle a imaginé un stratagème : Orgon sera caché sous la table et entendra Tartuffe lui déclarer sa flamme.
FLIPOTE, servante de Madame Pernelle. La scène est à Paris, dans la maison d'Orgon.
Loyal, exprime une déférence obligée à l'égard d'Orgon, ou "Madame" qui, dans la bouche des deux amoureux de la pièce, Tartuffe et Valère, désigne Elmire et Marianne (laquelle d'ailleurs n'est pas mariée: c'est l'usage précieux du "ma dame").
La fureur des dévots est à son comble ; Molière est accusé d'athéisme militant, ce qui est plus grave encore que le libertinage.