Une étymologie généralement retenue est celle de l'espagnol et du languedocien Garganta, « gorge ». Rabelais lui donna l'étymologie facétieuse « Que grand tu as ».
Son père, en découvrant son fils qui réclame à boire, s'écrie : « Que grand tu as », sous-entendant la taille du gosier. C'est pourquoi l'enfant est baptisé « Gargantua ».
Ce récit est ancré dans un contexte historique donné : contexte du conflit entre François 1er et le roi espagnol Charles Quint. C'est donc l'occasion pour Rabelais de procéder à l'éloge de François 1er et de développer sa théorie d'un Prince humaniste défenseur de la paix et éclairé des lumières de la connaissance.
Par les exploits guerriers de Frère Jean des Entommeures (répondant au thème du gigantisme par l'extraordinaire force de ses coups et la démesure de sa puissance digne des héros de l'Iliade), Rabelais dénonce le non respect des hommes et du sang versé, même lorsqu'ils renoncent, expient, se retirent.
Gargantua naît par l'oreille gauche de sa mère Gargamelle et réclame déjà à boire, ce qui lui vaut l'imposition de son nom (« Que grand tu as » devient « Gargantua »). Il suit une éducation héritée de la scolastique médiévale par les maîtres Thubal Holopherne et Jodelin Bridé.
Gargantua a environ 490 ans.
Dans un premier temps, Gargantua est un récit profondément comique qui ne laisse pas de place à la mélancolie et qui suscite le rire par divers procédés. Pourtant, le comique est au service d'une réflexion critique, profondément humaniste.
Gargantua part alors étudier à Paris où il reçoit une éducation humaniste. Il lit des textes latins et grecs, étudie la musique et les sciences, et fait attention à son esprit tout comme à son corps. Il fait preuve d'observation et de réflexion, et reçoit une éducation morale fondée sur la Bible.
L'abbaye de Thélème et la fin du livre
Gargantua décide de récompenser frère Jean en lui offrant des terres et notamment des abbayes, mais ce dernier commence par refuser, ne sachant pas comment gouverner. Il accepte finalement de fonder sa propre abbaye dans le pays de Thélème.
L'histoire débute par l'enfance et l'éducation du géant Gargantua : sa naissance extraordinaire, ses vêtements, son goût démesuré pour la nourriture et les boissons. Gargantua bénéficie d'abord d'une éducation traditionnelle dispensée par des théologiens qui lui font apprendre les choses par cœur.
Personnage effrayant, destructeur : il dévore les enfants ; du côté de la négativité, c'est une figure mortifère. Hé bien Gargantua est exactement l'inverse : son gigantisme est un prodige… Tout est générosité chez lui — sa gorge est déployée pour boire, comme Dionysos, dieu des excès et du vin….
Il mesurait 9 mètres.
Gargantua a été écrit après Pantagruel mais placé en premier par Rabelais. Grandgousier, Gargantua, Pantagruel sont des rois et des géants qui règnent en Utopie, près de Chinon, en Touraine. Tel est le lieu de la scène.
Les entrailles de la jeune mère sont tellement serrées par le remède que l'enfant à naître ne pouvant plus passer par les voies naturelles, il décide de venir au monde en remontant par l'oreille de Gargamelle.
Lui étant en cet âge, son père ordonna qu'on lui fît habillements à sa livrée : laquelle était blanc et bleu. De fait on y besogna et furent faits, taillés, et cousus à la mode qui pour lors courait.
Gargamelle : Gargamelle est la fille du roi des Parpaillons, elle épouse Grandgousier et fait de lui un roi. Elle est la mère de Gargantua, qui est donc un prince. Grandgousier : Grandgousier, fidèle à son nom, est un bon vivant et grand mangeur, tout comme son épouse.
Personnage éponyme, Pantagruel (dont le nom signifie « tout altéré » selon le grec « panta » et l'arabe « gruel ») est un géant comme son père, Gargantua. Le récit biographique entraîne le lecteur au fil de son enfance et de son éducation lors d'un tour des universités du pays.
Ce géant a l'appétit des ogres, mais il est bienveillant, et en tout cas aucune légende ne rapporte qu'il ait jamais fait de mal à personne. Bien sûr, il lui arrive parfois d'assécher un lac d'une gorgée pour apaiser sa soif, mais c'est sans malice.
Rire rabelaisien. Rire épanoui, moqueur.
Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience
Grâce à lui, il peut répandre son rire provocateur. Car « le rire est le propre de l'homme », pense- t-il. Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience, chantre du libre examen et de l'indépendance d'esprit.
Gigantisme des appétits : plus que sa taille, c'est sa goinfrerie qui fait de lui un être démesuré. Son premier cri est « A boire ! », ce qui enchante son père au lieu de l'inquiéter ! ; tous les éléments de gigantisme touchent d'abord à sa voracité : le géant est d'abord quelqu'un qui mange et/ou boit.
Il rencontre rapidement un grand succès auprès du public populaire. Il utilise de nouveau ce pseudonyme en 1535 pour faire paraître la Vie Inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel.
Ses œuvres majeures, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique, de l'épopée et du roman de chevalerie, mais qui préfigurent aussi le roman réaliste, satirique et philosophique, sont considérées comme une ...
Ses idées pédagogiques :
Rabelais propose un système d'éducation nouveau qui prodigue un savoir encyclopédique : c'est la variété qui stimule l'appétit de savoir. Il rêve d'une connaissance universelle et totale. L'éducation doit former autant le corps que l'esprit.
Rabelais défend l'idée d'une éducation vivante et humaniste, fondée autant sur l'expérimentation que sur l'étude des textes anciens, pour la formation d'un jugement critique. « Le rire est le propre de l'homme », écrivait Rabelais dans Gargantua.