Le Rouge et le Noir est rattaché au mouvement du romantisme français, mais initie également le mouvement du réalisme, dont les écrivains veulent dresser un portrait réaliste, miroir de la société, et notamment des classes moyennes et populaires.
Isolement, souffrance, exaltation, emportement, engagement et idéalisme pourraient conduire à dire de Julien Sorel qu'il est romantique. « Jamais il ne fera ni un bon prêtre, ni un grand administrateur. Les âmes qui s'émeuvent ainsi sont bonnes tout au plus à produire un artiste. »
Julien Sorel est souvent considéré comme un héros romantique par excellence. Cela se ressent notamment dans les adaptations cinématographiques du roman.
Stendhal et le romantisme : Stendhal avait certains traits du caractère romantique notamment par son goût pour l'analyse des émotions. C'était un homme observateur, d'interrogation et de jugement, en quête du bonheur.
Le héros romantique est un archétype littéraire faisant référence à un personnage qui rejette les normes et les conventions établies, a été rejeté par la société et s'est lui-même (ou elle-même) comme le centre de sa propre existence.
Musset en fait une lecture plus littéraire : le rouge représenterait l'amour et la passion, le noir la violence et la mort. Le noir peut également être associé à la couleur de l'habit religieux que Julien endosse pour parvenir à une reconnaissance sociale.
Les caractéristiques du mouvement
Le Romantisme se caractérise par la dominance de la sensibilité, de l'émotion et de l'imagination sur la raison et la morale. Les artistes peignent en affirmant leurs idées et en laissant apparaître avec passion leurs impressions et sentiments personnels à travers leurs œuvres.
Quelle morale ? Le bonheur réside dans la simplicité, serait-ce là le message que tente de nous faire passer Stendhal dans son œuvre ? En effet, les dernières pages du roman laissent une grande place à Fouqué, un « esprit sage », qui s'avère être le seul véritable ami de Julien.
Soirées du Stendhal Club revient aussi sur l'affaire Berthet, ce qui permet une réflexion, plus nourrie encore, sur le travail du romancier qui s'inspire de la réalité. Néanmoins, Le Rouge et le Noir ne peut pleinement s'assimiler à un roman réaliste.
Celui-ci cherche à faire carrière en se couvrant de gloire : bercé par les récits des exploits napoléoniens, Julien veut s'extraire de sa condition de fils de charpentier et rêve d'éclat militaire. Mais, avec la chute de Napoléon Bonaparte, a disparu l'espoir de réussir par les armes.
Première partie de l'œuvre : le noir
Grâce à ses capacités, Julien Sorel a pu poursuivre des études malgré sa classe sociale. Cela a fait de lui une cible pour M. de Rênal, le maire de Verrières, qui voit en lui un précepteur pour ses enfants. Il se préparait alors à mener une carrière ecclésiastique.
Un curieux phénomène de dépolitisation
Cela vient de ce qu'on a appliqué à Stendhal une définition du réalisme qui lui est postérieure, définition que l'on pourrait qualifier de « flaubertienne » pour dire les choses vite. Il s'agit donc d'examiner ce qui fait du Rouge et Noir un roman politique.
Pour Stendhal, passionnément ému par Florence, ce prénom de Julien renvoyait sûrement (parmi d'autres échos) à Julien de Médicis, le frère de Laurent le Magnifique, assassiné dans la cathédrale de Florence en 1478 par les hommes de main des Pazzi alors que son frère le duc échappait par miracle à la même mort.
Aujourd'hui, « l'affaire Berthet », du nom de ce jeune homme condamné à mort en 1827 pour avoir tiré sur son ancienne amante dans l'église de Brangues, dans l'Isère, comme Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir.
C'était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l'expression de la haine la plus féroce.
Stendhal est un auteur romantique en même temps que réaliste. Ses romans sont en partie autobiographiques, il aime les aventures romanesques et les coups de théâtre multipliés. Son réalisme consiste en une série de tableaux vraisemblables et émouvants. Il est avant tout soucieux de la vérité.
Le roman, c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin, Stendhal. C'est l'écrivain français Stendhal (1783-1842) qui, dans son ouvrage Le Rouge et le Noir, formule cette célèbre phrase définissant le roman : Le roman, c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin.
Au début il ne s'agit pour lui que d'un jeu où la manipulation est de mise. Il n'éprouve que de l'aversion, de la haine pour une caste qui n'est pas la sienne et contre laquelle il souhaite se venger car il ressent tout comme une injustice.
Le roman romantique prit d'abord la forme du roman personnel. Non que l'auteur s'exprime souvent à la première personne, mais, occupé de son être intime, tourmenté de son âme ou de son cœur, il s'analyse, se dépeint soit directement, soit le plus souvent sous le masque d'un personnage inventé.
Il s'exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique, la politique et la danse et se caractérise par une volonté de l'artiste d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et ...
Le roman noir est assez difficile à définir. Il se base généralement sur une vision assez pessimiste de la société et du monde dans lequel nous vivons. L'environnement dans lequel évoluent les personnages d'un roman noir est empreint de violence et peu adapté à une existence sereine.
Julien Sorel, un héros romantique
D'abord, Julien Sorel est un personnage qui ne craint pas d'exprimer ses sentiments. D'ailleurs, il apparaît souvent comme un personnage exalté, passionné. Il pleure à plusieurs reprises, il a du mal à maîtriser ses sentiments.
Les sentiments, l'évasion et le rêve, la nature, l'infini et la solitude en sont les thèmes privilégiés. La France a représenté l'un des grands foyers du romantisme. Elle incarne une forme de rébellion contre la doxa classique et académique au sein d'une Europe encore largement conservatrice.