Un homme indifférent ? Meursault n'est que sensibilité, contact avec la nature, mais il est obligé de vivre parmi les hommes. Et il ne parvient pas à « jouer le jeu » social. Ce que la société attend de lui, il ne sait pas le lui donner.
Meursault ne veut pas jouer le « jeu », ou ne peut pas, petite nuance. Et il développe de l'indifférence comme consolation à sa peine. Aux obsèques de sa mère, il n'affiche pas l'attitude attendue du fils éploré. Il refuse de simuler un chagrin qu'il n'éprouve pas.
Meursault est étrange pour le lecteur, très déroutant, puisqu'il est parfois difficile de suivre sa logique. Enfin, l'impression qui demeure tout au long de l'histoire, c'est que Meursault semble étranger à sa propre vie. Il fait des choses sans savoir vraiment la raison pour laquelle il agit de telle manière.
Il se moque de l'hypothèse religieuse du pardon, car pour lui tout homme est destiné à payer lui-même ses fautes. Ainsi donc, par l'intensité de sa révolte, Meursault fait subtilement glisser l'importance qu'il donne à la vie, bien plus encore à la qualité d'une vie.
Par rapport à ce crime, Meursault est innocent parce que, comme tous, il ne l'a pas commis, il ne l'a qu'imaginé.
Meursault est coupable de n'avoir pas ressentit d'émotion, de peine lors de l'enterrement de sa mère. Extrait 2 : Il est coupable d'avoir attendu pour tirer un deuxième coups sur le corps de la victime.
Le jour du crime, Meursault veut fuir le soleil, veut fuir les femmes, et retrouver l'ombre de la source qu'il avait entrevue sur la plage. Mais l'Arabe est là, devant la source. Il le tue. On peut lire son acte avec l'hypothèse du refoulement, faire de son acte un retour du refoulé et lui donner un sens œdipien.
En effet dans un discours plein de véhémence, Meursault rejette la vérité de l'aumônier pour affirmer sa propre vérité : la vie est absurde et n'a pas de sens, les vies se valent toutes.
Il est taciturne et ne ressent aucun sentiment ; son absurdité se voit aussi à travers les réponses aux questions qu'on lui pose. Il n'y même prise de conscience.
C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue «je me sentais prêt à tout revivre ». On peut «jouer à recommencer». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants. ---+ Le bonheur passe par l'acceptation et par le renoncement.
Dans la société, il y a toujours des gens se démarquent en étant différents. Ces personnes vivent en marge de la société organisée à défaut de pouvoir s'y intégrer ou par refus de se soumettre à ses normes. C'est ce qu'on appelle la marginalité. Dans l'Étranger, on peut identifier Meursault comme étant marginal.
Meursault est prêt, lucide et calme, proche de la nature et éloigné des hommes. CONCLUSION. Dans ses Carnets, Camus écrit « la mort ! A continuer ainsi je finirai bien par mourir heureux ».
Incapable de donner un sens à sa vie – ni signification ni direction –, il éprouve l'absurde de son existence, sans pour autant le penser consciemment, lucidement. C'est en ce sens qu'il est un étranger radical, parce que son étrangeté trouve en lui-même sa source, sans jamais être nommée ni, par suite, dépassée.
Mais l'indifférence n'est pas toujours négative. C'est aussi un mécanisme de défense que nous employons pour ne pas souffrir de déceptions en permanence. “Nous maintenir à la marge” ou “n'attendre rien de personne” est une manière de nous protéger.
"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas.
Dans le roman de Camus, Meursault abat sans états d'âme un Arabe dont on ne connaîtra jamais l'identité. Non seulement l'Arabe sera-t-il mort dans l'anonymat le plus total, mais le roman de Camus donne l'impression que Meursault sera davantage condamné pour ce qu'il est plutôt que pour ce qu'il a fait.
Le caractère de Meursault. On se plaît à insister sur la description du dimanche, pour mettre en relief la monotonie de la vie quotidienne, le mythe de Sisyphe que traduit la première partie du récit. «J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé: je n'aime pas le dimanche» (p.
L'étranger - thèmes de réflexion
Le titre est bien choisi car il décrit le protagoniste, Meursault. En effet, Meursault est étranger à la société, à la justice, à lui-même. Il est étranger à la société, parce qu'il ne s'identifie pas à elle. Ils ne se comprennent pas mutuellement, ce qui les met mal à l'aise.
La mort rôde, il ressent l'absurdité de la vie, un thème qui apparaît dans son premier ouvrage, l'Envers et l'Endroit. Il y parle de l'absurde simplicité du monde. Camus développe ce thème dans l'Etranger, son premier roman et premier succès.
Meursault est donc un homme lucide, qui a compris que la vie n'avait pas de sens et vit en conséquence : si le monde n'a pas de sens, s'il n'y a pas de dieu pour dire ce qui est bien ou mal, ce qui est important et ce qui ne l'est pas, alors tout se vaut; il n'y a pas, par exemple, de valeurs plus importantes que d' ...
Pendant l'époque, la religion et l'église était très importantes en Algérie au 20ème siècle, mais Meursault est athée. Il ne conforme pas aux normes de la société, notamment, il ne pleurait ni à l'enterrement de sa mère ni à la plage où il a tue l'Arab.
Sa mort représente donc la fin de son supplice et de son traumatisme intérieur que lui infligeait la vie. Meursault espère trouver la paix – ou du moins il l'anticipe – après sa mort.
A la différence de l'avocat, il paraît s'intéresser à la personnalité de Meursault au point de lui confier abruptement : « Ce qui m'intéresse, c'est vous. » En fait, ce qu'il souhaite savoir c'est pourquoi Meursault a attendu avant de tirer quatre coups de feu supplémentaires sur un cadavre.
Le procureur accuse le comportement de Meursault en énumérant la suite d'évènements qui a précédé le meurtre : « il a rappelé mon insensibilité, l'ignorance où j'étais de l'âge de maman, mon bain du lendemain, avec une femme, le cinéma, Fernandel et enfin la rentrée avec Marie. »
L'accomplissement de Meursault
Bilan négatif : critique de ses connaissances et, bien sûr, sa condamnation. Mais aussi bilan positif : « j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore ».