Malgré la guerre en Ukraine, la production de blé reste assez stable. Mais les tarifs augmentent, et les chaînes d'approvisionnement sont déréglées. Avec la farine de blé aussi, les achats de précaution consécutifs au conflit en Ukraine provoquent une absence ponctuelle du produit en linéaires.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
De multiples épisodes de sécheresse, de chaleur et d'inondations en 2020, 2021 et 2022 liés au changement climatique ont considérablement nui à l'approvisionnement et aux réserves alimentaires mondiales, ce qui a rendu le système alimentaire moins résilient face à des chocs comme la guerre en Ukraine.
Huile de tournesol, chips et chocolat
L'huile de tournesol est en effet un des produits les plus concernés par le risque de pénurie. Et pour cause, l'Ukraine et la Russie sont de loin les plus gros exportateurs de cette denrée alimentaire.
Risque de pénurie alimentaire
Les pays de la mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) exportent 40 % du blé mondial. Près d'une cinquantaine de pays dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour plus de 30 % de leur blé importé. La guerre en Ukraine fait peser un risque alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient.
Le phénomène traduit des tensions multiples, entre inquiétude des consommateurs, guerre en Ukraine, hausse des coûts de production ou encore négociations commerciales ardues, sur fond de forte inflation.
A noter que la France a importé 10 650 tonnes de blé et 3 697 tonnes de maïs. Pour les autres céréales comme l'orge, le malt, le seigle, l'avoine ou encore le sorgho, les volumes d'importation sont bien moins importants.
Actuellement, les rayons vides s'expliquent ainsi par la tension sur l'approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage « plus important qu'à l'habitude », selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19.
Manque d'eau et fortes chaleurs
En effet, pour faire du lait, il faut des vaches. Et pour nourrir les vaches, il faut du fourrage. Or les cultures (maïs et luzerne notamment) ont subi les sols très secs et le manque important d'eau. De même que l'herbe des prés, broutée par les vaches.
Conflits, changements climatiques, inégalités : les causes multiples de la faim. Les conflits sont directement responsables de plus de la moitié des crises alimentaires aigües, qui menacent à court terme la vie et les moyens de subsistance de 135 millions de personnes dans le monde 7.
A la fois à cause de la guerre en Ukraine, des répercussions du Covid-19, et désormais de la sécheresse en France, les stocks de certains produits diminuent, sans toutefois que l'on ait atteint un niveau critique.
L'augmentation des coûts de production, la baisse du nombre d'exploitations laitières, et la diminution de la part de matière grasse dans le lait de vache expliquent en partie cette pénurie de beurre qui menace le pays.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
La France est un grand importateur de fruits de mer, de soja, de tomates, de bananes et pâtisseries (FAO et Ministère de l'agriculture, 2019). C'est le 7ème importateur mondial de produits agroalimentaires (Agreste, 2019). En 2019, l'excédent agroalimentaire a augmenté pour s'établir à 7,8 milliards EUR.
L'«autosuffisance» coûtera très cher à ses membres. Il en va de même à l'échelle d'une nation. Tout petit pays (la Russe représente moins de 2% du PIB mondial) qui s'aventurerait vers l'autosuffisance réelle se condamnerait à la pauvreté.
Le taux d'autosuffisance chinois des trois céréales principales – le riz, le blé et le maïs – serait ainsi stabilisé à plus de 95% de la consommation chaque année depuis 2005, ce qui répond à l'exigence d'autosuffisance céréalière de base. En 2019, ce taux avait même atteint 98,7%.
Selon l'analyse GFSI de 2019, la France présente des performances d'autosuffisance alimentaire élevée avec un taux global de 80,4 %, plaçant le pays devant le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande qui comptabilisent respectivement un taux de 79,1 % et 78,8 %.
Cette valeur représente évidemment une moyenne et les prix de certains aliments ont littéralement explosé. C'est le cas de produits couramment consommés comme le poisson, la viande, les produits à base de blé dur (pâtes, couscous) et les fruits et légumes, dont les hausses vont de 6 % à… plus de 20 % !
L'Ukraine est le plus gros producteur d'huile de tournesol au monde. Cette importante hausse de prix qui pourrait également avoir un effet de ricochet sur le prix des autres types d'huile qui vont, en conséquence, être plus sollicitées.
Les pâtes, les viandes surgelées, farines et huiles sont les plus touchées.
Il y a d'abord celui des aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses ou le gel, qui, depuis plusieurs années, touchent les récoltes, entraînant une baisse importante de la production céréalière.
Quelles sont les zones importatrices de céréales françaises ? La filière céréalière française exporte près d'une tonne sur deux de céréales chez nos voisins de l'Union européenne et vers les pays tiers (pays du Maghreb, d'Afrique subsaharienne de l'Ouest, du Proche et Moyen-Orient et Chine).
Le blé, fleuron du marché mondial des céréales
Avec quelque 130 millions de tonnes par an, la Chine est de loin le premier producteur de blé au monde, suivie de l'Inde (90 millions de tonnes), des États-Unis et de la Fédération de Russie, avec plus de 60 millions de tonnes chacun.