La sécheresse au Canada, la période de gel en France et la guerre en Ukraine… Toutes ces crises sont à l'origine des étagères vides des supermarchés, notamment au rayon moutarde où la pénurie est flagrante. Mais la cause principale de cette crise reste le réchauffement climatique.
En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde. D'ordinaire, ce pays nous fournit 80% de nos graines de moutarde comme le rappelle Radio-Canada.
"Il y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter de début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France", prévoit Luc Vandermaesen, directeur de Reine de Dijon et président de l'Association Moutarde de Bourgogne, dans les colonnes du magazine ...
La pénurie, largement antérieure à la guerre en Ukraine, est en fait imputable à la vague de chaleur qui avait amputé de moitié environ la récolte 2021 de graines de moutarde au Canada.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Pourquoi une pénurie de moutarde ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le problème ne trouve pas son origine en Ukraine, mais… au Canada. Ce dernier pays fournit en effet 80 % des graines de moutarde utilisées en France.
La pénurie de moutarde dans les rayons va durer jusqu'en 2024 selon le PDG de Reine de Dijon. On n'a jamais autant parlé de moutarde de Dijon que depuis cet été 2022.
La « moutarde de Dijon » est devenue une recette plus qu'un produit lié à une production et à un terroir. 90% de la production consommée en France reste toutefois produite autour de Dijon en Bourgogne, ainsi que 50% de la consommation Européenne.
Quid de la moutarde ? Contrairement aux ruptures de stock d'huile de tournesol, qui ont été soudaines à la suite du conflit en Ukraine, la diminution de l'approvisionnement de moutarde était annoncée par les producteurs de moutardes de Dijon dès décembre dernier, comme l'expliquait Libération.
Cette pénurie a plusieurs causes. Tout d'abord, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le pays de la moutarde de Dijon ne produit qu'une infime partie des graines de moutardes qu'il utilise et transforme.
En effet, la « moutarde de Dijon » ne bénéficie pas d'une appellation d'origine protégée (AOP) ou indication géographique protégée (IGP). Il suffit au fabricant de respecter une composition inscrite un cahier des charges pour que, où qu'elle soit produite dans le monde, une moutarde puisse se prétendre « de Dijon ».
Juste derrière le Canada, la Russie et l'Ukraine sont les troisième et quatrième pays exportateurs. Mais le récent conflit a interrompu les exportations de graines de moutarde depuis l'Ukraine. Le pays aurait pu fournir les 32 000 tonnes de graines nécessaires à la production française, selon Le Point.
En cause, la guerre en Ukraine et la sécheresse au Canada, principaux pays producteurs. Pour pallier cette pénurie, des producteurs français relancent cette culture. La récolte vient d'avoir lieu à Landrais, où Laurent Pinaud est paysan en agriculture biologique depuis 1995.
A l'origine, les graines de moutarde brune proviennent d'un pays voisin à la Pologne. Il s'agit évidemment de la Russie. Depuis, de nombreux pays en produisent. C'est certainement la raison qui a poussé kamis à décliner ce célèbre accompagnement.
Notamment parce qu'elle est cultivée dans plus de pays : Canada, mais aussi Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, Russie, Ukraine… Il y a plus de sources d'approvisionnement. Ça explique pourquoi on trouve plus facilement de moutarde dans les autres pays ».
Mais avant même le début de l'assaut militaire russe contre l'Ukraine, il y avait des problèmes sur le marché des graines de moutarde. L'Allemagne achète également des semences au Canada, mais il y a des problèmes là-bas avec les sécheresses qui ont entraîné l'année dernière environ la moitié de la récolte habituelle.
La moutarde de Dijon est une moutarde forte à la renommée internationale. Elle est fabriquée comme autrefois à la meule de pierre par la Moutarderie Fallot à partir de graines de moutarde brune et de vinaigre.
Les Chinois la cultivaient déjà il y a 3000 ans et furent les premiers à en broyer les graines et à les mélanger à un suc acide extrait du raisin, le verjus, afin d'obtenir de la moutarde.
La culture de la moutarde a disparu de la région. Résultat : la majorité des graines sont cultivées au Canada ! Mais si les graines viennent du Canada, 90% de la production consommée reste produite à Dijon, ouf !
C'est au XVIII siècle, vers 1742, qu'un dijonnais Jean Naijeon remplaça, dans la composition de la moutarde, le vinaigre par du verjus provenant des vignes toutes proches. Cette recette fit la renommée de la Moutarde de Dijon.
Cette pénurie s'explique d'abord par la sécheresse qui a touché l'été dernier le Canada, premier producteur mondial de graines de moutarde, puis par la guerre en Ukraine, autre exportateur.
Ils en tiennent pour preuve les linéaires remplis de pots de moutarde observés chez nos voisins : Italie, Espagne, Portugal, Suisse, Irlande, Roumanie, Norvège...
On en trouve bien sûr sur place au Nord de l'Italie, dans des épiceries fines, les marchés mais aussi sur le net.