Pénurie : pourquoi n'y a-t-il plus d'huile de tournesol dans les magasins ? En rupture de stock un peu partout dans le pays, l'huile de tournesol est menacée par la pénurie. En cause ? La guerre en Ukraine et son prix bas.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
La pénurie d'huile de tournesol provoquée par la guerre en Ukraine a amené de nombreux industriels de l'agroalimentaire à modifier leurs recettes. Bonne nouvelle pour les consommateurs : dans la très grande majorité des produits, l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de colza, meilleure pour la santé.
Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses.
Alors que la pénurie d'huile de tournesol se prolonge, une autre denrée vient à manquer sur les étals : la moutarde. En cause, une baisse des importations due au climat et à la guerre, et une trop faible production locale. La moutarde vient à manquer dans les rayons de supermarché.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Le Covid-19, révélateur d'une crise qui avance masquée
Les pénuries, quel que soit le produit, ne s'arrêteront pas. » Plus il y a de croissance mondiale, plus la demande augmente, c'est logique. Aussi, tant qu'elle augmentera, les pénuries, ou du moins les manques, continueront d'affluer.
Les bouteilles d'eau par exemple, mais aussi le charbon de bois pour le barbecue ou encore les sandwiches, deviennent de plus en plus difficiles à trouver dans certains supermarchés. Un phénomène qui perturbe de nombreux consommateurs qui repartent alors bredouilles de leurs courses.
Des achats massifs d'huile de tournesol ont eu lieu en France depuis le début de la guerre en Ukraine, débouchant sur une pénurie chez certains distributeurs. À l'instar de ce qui avait pu arriver lors du premier confinement, en mars 2020, la guerre en Ukraine crispe indéniablement de nombreux consommateurs en France.
La cause : la guerre en Ukraine. Le pays est le premier exportateur dans le monde. Les problèmes d'approvisionnement contraignent les français à se tourner vers l'huile d'olive mais aussi vers l'huile de colza. Pour cette dernière, les prix d'achats se sont envolés.
Le beurre : pour remplacer l'huile de tournesol dans vos gâteaux préférés, utilisez du beurre fondu. Il est également possible de l'utiliser pour des cuissons courtes ou à température peu élevée en remplacement de l'huile.
À Coudekerque, tout près de Dunkerque, Georges Lesieur et ses trois fils construisent leur usine de production d'huile, les Huileries Georges Lesieur.
La flambée du coût de certaines matières pousse les gérants de kébab à augmenter les prix de leurs plats. L'addition pourrait être plus salée dans les kébabs. Conséquence de la guerre en Ukraine, le cours de l'huile de tournesol flambe.
La grande distribution, acheteuse massive à l'Ukraine d'huile vendue sous marque distributeur, a diversifié ses approvisionnements et ainsi renchéri ses premiers prix. Mais les consommateurs, en constituant des stocks, ont accentué l'emballement des étiquettes.
La production d'olives en péril
Les producteurs d'huile d'olive pâtissent de cette sécheresse. Cette année, la récolte des olives est mise à mal du fait des fortes chaleurs. Les sols manquent tellement d'humidité que certains oliviers, des arbres réputés pour supporter la chaleur, ne produisent cette année aucun fruit.
En août 2021, l'huile de tournesol étudiée par le spécialiste ne coûtait que 1, 45 €, avant de passer à 1,69 € à partir de janvier 2022, puis à 1,99 € en avril.
L'huile de tournesol, massivement utilisée par l'industrie agroalimentaire, se raréfie à cause de la guerre en Ukraine. L'État vient donc d'autoriser les industriels qui produisent des chips, des margarines ou des sauces à changer leurs recettes, mais en leur donnant un délai pour modifier leurs emballages.
De multiples épisodes de sécheresse, de chaleur et d'inondations en 2020, 2021 et 2022 liés au changement climatique ont considérablement nui à l'approvisionnement et aux réserves alimentaires mondiales, ce qui a rendu le système alimentaire moins résilient face à des chocs comme la guerre en Ukraine.
La véritable raison de la pénurie d'huile de tournesol et de colza (en particulier les marques propres bon marché des discounters) est l'accumulation d'achats. Certains discounters se voient donc désormais contraints de ne vendre de l'huile alimentaire qu'en quantités limitées.
Les frites et les chips. Conséquence directe de la pénurie d'huile de tournesol, les produits qui en utilisent dans leur recette se retrouvent eux aussi en rupture de stock. C'est le cas des chips, des frites surgelées et autres produits frits mais aussi des sauces mayonnaises, béarnaises ou sauces burger.
Pourquoi une pénurie de moutarde ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le problème ne trouve pas son origine en Ukraine, mais… au Canada. Ce dernier pays fournit en effet 80 % des graines de moutarde utilisées en France.
La faute à des divergences dans les négociations concernant les augmentations de prix souhaités par la marque. Résultat, comme à chaque fois dans ce genre de cas, les produits n'apparaissent donc plus dans les rayons.
Mais le pays a connu une forte sécheresse qui a eu des conséquences sur les récoltes. Une part importante de la production a été détruite. Aujourd'hui, il est difficile pour les producteurs français de s'approvisionner en graines de moutarde à des prix raisonnables. Ce pour quoi la production est très faible.
Ici l'aluminium n'est pas un cas isolé, bien au contraire, c'est à une pénurie d'envergure que les industriels font face, concernant l'ensemble des matières premières : le cuivre a ainsi gagné entre 30% et 50% (selon sa finition), et le plastique, directement lié à la hausse du prix du pétrole est également pointé.
En 2019, les cinq premiers pays producteurs de semi-conducteurs étaient dans l'ordre Taiwan, la Corée du Sud, le Japon, la Chine et les Etats-Unis. En Europe, les deux premiers producteurs de semi-conducteurs sont l'Allemand Infineon et le Franco-italien STMicroelectronics.