« Se sentir chez soi, c'est d'abord réussir à imprégner ce lieu d'effluves odorants familiers, confirme Pierre Soler, psychologue. Notre habitation devient ainsi une part de nous-même à laquelle nous pouvons nous identifier. » Ce n'est donc pas un hasard si nous l'appelons notre "intérieur".
La sécurité au sein de sa maison
Être fier de son chez soi représenterait 44% de notre bonheur domestique. La sécurité englobe plusieurs aspects. D'abord, bien sûr, la protection de la maison et de ses occupants.
Un sentiment de stabilité
Se sentir chez soi, c'est sentir le sol ferme sous ses pieds, comme si la maison était un rocher dans l'océan, un port d'attache. C'est à cette condition que l'on se sent paisible, mais aussi que l'on éprouve du plaisir à évoluer dans son environnement.
Se sentir chez soi est un ressenti. C'est être à l'aise dans un intérieur, être dans son élément, dans un certain confort. C'est quelque chose de très personnel. Où que l'on soit, il y a des éléments qui nous font nous sentir « chez nous ».
L'étude « GoodHome » publiée en juin 2019 a démontré que notre logement contribué pour 15 % à notre bonheur global, faisant de lui l'un des facteurs les plus importants du bonheur, loin devant les facteurs de revenu (6 %), de métier (3 %) et de situation familiale (3 %).
Une base d'envol. C'est qu'une maison n'est pas une prison : elle est faite pour être quittée. Un endroit où l'on se sent heureux, c'est aussi une base d'ouverture au monde. Les travaux sur la psychologie de l'attachement nous rappellent que l'on n'explore bien – avec bonheur !
Se sentir bien dans sa peau, c'est sans aucun doute la base pour être heureux dans la vie. Tout le monde court après le bonheur et la clé réside sûrement dans le fait d'être en totale harmonie avec son corps et son esprit. C'est là la notion de confiance en soi et d'estime de soi.
La demeure est un corps d'images qui apporte à l'homme une certaine stabilité. Elle est « l'une des plus grandes puissances d'intégration, elle évince les contingences et assure la continuité dans la vie de l'homme. Sans elle il serait un être dispersé. La maison est le premier monde de l'être humain ».
Se sentir utile, mettre du sens dans sa vie, avoir un but est source d'estime de soi et permet de garder une pleine conscience de sa valeur quand tout va de travers. Se sentir inutile va avec la perte de sens et est le plus court chemin vers la dépression.
Le chez-soi noue sécurité et liberté : il pose les limites à la présence des autres, il permet de s'en protéger et rend possible par là-même l'expression de sa singularité, de sa liberté (chez soi, pas de comptes à rendre). C'est au creux de ce double rapport (sécurité/liberté) que s'établit l'identité du soi.
Mais rester enfermé entre quatre murs 24h/24 risque d'augmenter les niveaux d'anxiété et les troubles du sommeil, rappellent les spécialistes. En cause, le manque de lumière naturelle, essentielle pour réguler notre horloge biologique responsable, entre autres, de l'appétit, de l'humeur et du sommeil.
La maison est comme une grande fresque de vie intérieure. Elle révèle les goûts exprimés dans la façon de choisir la distribution des pièces, les couleurs des murs, les meubles. Elle est évocatrice des facettes de chaque habitant, du groupe familial, mais aussi des anciens, par le biais des objets hérités.
Dans la maison, nous concevons les murs, les portes et fenêtres comme une peau qui protège notre vie privée vis-à-vis du monde à l'instar de la première couche de la peau psychique.
La Maison du bonheur est une comédie française de Dany Boon, adaptée de la pièce de théâtre La Vie de chantier, tourné en 2005 et sorti en 2006. Sans être ouvertement un remake, ce film et la pièce dont il est adapté sont très inspirés d'un film américain de Henry C.
Prendre une marche et simplement pour prendre l'air, réfléchir, s'imaginer, rêver... Le Soleil et sentir celui-ci sur sa peau. Une bonne bouffe entre amis ou manger un repas gourmand lorsqu'on a vraiment vraiment faim! Jouer avec ses animaux et le faire plaisir à eux aussi!
Se sentir mal chez soi parce qu'on subit une situation
Des choses simples peuvent vous aider à vous approprier un lieu : accrocher des rideaux, fixer un joli tableau au mur, investir dans une nouvelle parure de lit à votre goût, mettre des bougies LED dans une jolie lanterne pour un décor plus cosy…
Cette adaptation peut prendre du temps. Rien de grave, cela est normal. Mais certaines personnes peuvent ne pas être bien dès les premiers instants. Entre-temps, « d'autres sensations vont venir se superposer et changer notre regard sur le lieu » indique Marion Leclere, consultante en bien-être et habitat.
Les maisons ont une âme, qui a été nourrie par ses habitants au fil des passages de ses différents propriétaires. Elles acquièrent alors une énergie propre qui agit en aimant lors des visites d'achats. Pour qui est sensible et capable de voir au-delà de l'action, cette énergie est ressentie et peut être lue.
La maison est une représentation symbolique de notre intérieur, de notre psyché. Elle est aussi le corps que nous habitons, celui que nous connaissons, imparfaitement ou dans ses moindres détails. Chaque pièce est une dimension intérieure, une facette de la personnalité et un potentiel.
Pour le psychanalyste Isodoro Berenstein, l'intérieur de la maison représente symboliquement les liens inconscients entre ses habitants, les alliances et les rivalités. On peut aussi y lire le sens des hiérarchies – les plus « estimés » auront les plus belles pièces –, les ambitions et les priorités de chacun.
Le chez soi protège des agressions extérieures, il réchauffe. Il est donc particulièrement important lorsque l'on traverse des épreuves (rupture, séparation, deuil…), ou que l'on se sent vulnérable de vivre la maison comme un lieu protecteur.