Rousseau admirait Voltaire, en dépit de leurs désaccords, c'est Voltaire qui méprisait Rousseau. Pour faire (très) court, Voltaire était un mondain parisien qui défendait la modernité et le progrès alors que Rousseau était un plouc genevois qui pensait au contraire que c'est la civilisation qui corrompt l'homme.
Voltaire prend de haut la manière dont son cadet dénonce dans le Discours sur les sciences et les arts le raffinement aristocratique que lui-même chérit tant. Ami des nantis, des privilégiés et des souverains, il ne goûte pas non plus la dénonciation radicale des inégalités sociales par Rousseau.
Voltaire, le plus mondain des philosophes, courtisan à l'aise en société, vivante incarnation de son siècle, et Rousseau le misanthrope qui cultive la solitude jusqu'à la folie de la persécution, se faisant gloire d'être pauvre et roturier : tout oppose les deux hommes.
Rousseau est critique par rapport à la pensée politique et philosophique développée par Hobbes et Locke.
Voltaire (1694-1778) le mondain à qui tout sourit, Rousseau (1712-1778) le misanthrope torturé : tout oppose ces deux illustres penseurs, de leur mode de vie à leurs idées !
Comme la plupart des philosophes des Lumières, Voltaire n'était donc pas athée, mais déiste. Pour lui, les hommes ne pouvaient pas communiquer avec ce Dieu organisateur de l'univers. Il rejetait toute religion révélée.
Il y critique le fanatisme religieux et les superstitions et prône la tolérance entre les religions.
Le conflit va aller crescendo à coup de lettres incendiaires jusqu'au reproche fait par Voltaire à Rousseau d'avoir abandonné les cinq enfants qu'il aurait eus avec Thérèse Levasseur. Meurtri et de plus en plus isolé, Jean-Jacques va s'expliquer en écrivant les Confessions.
Il soutenait que les inégalités naissent artificiellement des systèmes sociaux et qu'elles sont fondées sur la propriété privée et le travail organisé - des systèmes ayant permis la domination et l'exploitation de certaines personnes par d'autres.
Même si Voltaire et Rousseau sont considères comme des philosophes du Siècle des Lumières, leurs styles et leurs points de vue sont différents sur presque tous les sujets. Jean-Jacques Rousseau utilise la sensibilité pour comprendre le monde ; sa pensée philosophique est profonde et originale.
Comme il a été montré dans la première partie, Voltaire croyait que le despote éclairé dirigeait pour le bien du peuple, pour autant qu'il ne fasse atteinte aux libertés des gens. Donc, le pouvoir arbitraire de la monarchie est une horreur selon Voltaire.
Il veut maintenant imiter Sophocle et Virgile. Le libertin commence à se faire philosophe en lisant Malebranche, Bayle, Locke et Newton. C'est en 1718 qu'il prend le pseudonyme de Voltaire (d'abord Arouet et Voltaire), peut-être formé à partir d'Airvault, nom d'un bourg poitevin où ses ancêtres ont résidé.
Afin de contourner la censure, les philosophes écrivent des contes philosophiques (fictions critiquant le pouvoir et la société). Candide est un personnage naïf qui découvre la brutalité du monde.
Condamné pour des écrits satiriques contre le régent Philippe d'Orléans, Voltaire est embastillé une première fois pendant onze mois, en 1717-1718. C'est lors de son emprisonnement, qu'il rédige sa première pièce de théâtre, Œdipe, une tragédie. En sortant de prison, il prend le pseudonyme de Voltaire.
► Voltaire et Rousseau sont considérés comme responsables du goût de Gavroche (entre autres gens du peuple) pour la révolte, de son énergie à lutter contre les injustices. Ils ont fait émerger ces idées qui ont conduit le peuple sur les barricades.
Rousseau avait tort : les hommes sont naturellement violents. Mais contrairement aux apparences, ils sont aussi de plus en plus civilisés ! Rousseau avait tort, l'homme est naturellement méchant.
Voltaire dénonçait l'injustice sociale, l'intolérance religieuse et le pouvoir arbitraire. Ses idées appartenaient à l'esprit des Lumières, un mouvement philosophique, scientifique et littéraire du 18e siècle qui voulait défendre la Raison et la Liberté de l'Homme contre l'obscurantisme et les persécutions.
Mais Rousseau défend surtout d'une façon catégorique l'origine interne, subjective de la foi dans une fameuse lettre adressée à Voltaire (18 août 1756) et inspirée par le Poème sur le désastre de Lisbonne: il ne croit pas en Dieu parce que tout est bien en ce monde; il trouve à tout quelque chose de bon, parce qu'il ...
Rousseau participe à la querelle des bouffons, où il défend la musique italienne contre la musique française. En 1755, il publie le Discours sur l'Inégalité, où il défend l'idée de la bonté naturelle de l'homme qui est corrompu par une société injuste et inégalitaire.
Voltaire, dans Candide, dénonce les illusions de l'Optimisme qui lui paraît à la fois ridicule et dangereux. Le philosophe Pangloss, persuadé que tout est mieux, justifie par des raisonnements artificiels les réalités les plus douloureuses. Il fait ainsi l'éloge de la vérole, fléau du 16e et 19e siècle.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
Paradoxalement Voltaire affirme la nécessité de la croyance en Dieu et le danger des religions établies, trop souvent enclines à la superstition, à l'intolérance et à la barbarie. «Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer», mais le culte de ce Dieu doit incliner les hommes à la tolérance et non au fanatisme.
Nietzsche ne dit pas : « il n'y a pas de Dieu ». Il ne dit pas davantage : « je ne crois pas en Dieu ». Il dit : « Dieu est mort » ; il n'a plus de signification, il a disparu de la conscience des hommes. Et pour Nietzsche il en est bien ainsi, car ce n'est que de la sorte que l'homme peut vraiment devenir libre.
La meilleure façon de vous répondre reste toutefois de faire référence à tous ces philosophes qui ont voulu démontrer rationnellement l'existence de Dieu : Leibniz, Descartes, Spinoza, saint Anselme, saint Thomas.
On considère que Cicéron, observateur de la pluralité des cultes à Rome et auteur d'un De la nature des dieux, est à l'origine de ce courant.