Dubois prononce alors la phrase-clef de l'œuvre : « Quand l'amour parle, il est le maître ; et il parlera. » Dubois apparaît comme un fin connaisseur du sentiment amoureux : il se propose de faire parler l'amour qui devient sujet de la phrase (« il parlera »).
Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués poursuivons.
Dans Les Fausses Confidences, l'amour doit vaincre des obstacles extérieurs et des obstacles intérieurs. L'obstacle extérieur, ce sont les conventions sociales qui considèrent le mariage comme une affaire d'intérêt et non de sentiments.
Ce qui est faux, c'est l'attitude de Dubois qui fait mine de transmettre un secret, alors qu'il s'est mis d'accord avec Dorante pour manipuler Araminte. Dubois simule, fait le comédien devant la jeune femme pour faire croire qu'il est de son côté. En quelque sorte, ce personnage introduit du théâtre dans le théâtre.
On peut penser à la fausse lettre de Dorante, écrite par Dubois, dans laquelle il confierait à un ami avoir fait du mal à celle qu'il aime. Il s'agit là d'une fausse confidence, d'un mensonge, étant donné que cela a été écrit par Dubois et non par Dorante, et que ces aveux sont faux.
Les "fausses confidences" finiront par avoir raison du cœur de la belle et cède ainsi à Dorante. Ce dernier décide de se confesser en lui révélant le stratagème qui l'a mis en place pour la conquérir.
2) Manipulateur - C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Avec la complicité active de Dubois, son ancien domestique passé au service d'Araminte, il veut s'en faire aimer pour l'épouser. Mais Araminte est aussi courtisée par le comte Dorimont qui veut la prendre pour femme afin d'éviter avec elle un coûteux procès et qui entend lui présenter un autre intendant.
Durant l'acte II, Mme Argante et le Comte font tout pour provoquer le renvoi de cet intendant un peu trop bien fait de sa personne. Araminte tente, en vain, de faire avouer à Dorante l'amour qu'il a pour elle en lui dictant la lettre dans laquelle elle annonce au Comte son intention de l'épouser.
Dorante : Le personnage de Dorante est aussi d'une grande richesse et d'une grande complexité. Dorante est un bourgeois comme Araminte, “ honorable” comme elle, mais il est pauvre et c'est comme intendant – donc serviteur – qu'il entre dans sa maison.
C'est bien sûr Dubois qui sait tirer le meilleur parti de l'immense pouvoir de séduction du langage. Lors de ses « fausses confidences » à Araminte, il sait mettre en scène ses révélations, employer la curiosité, la jalousie et l'amour-propre de son interlocutrice pour parvenir à ses fins.
Les Fausses Confidences : Dubois, maître du jeu ? - Lumni | Enseignement.
À la scène 13 de l'acte II, Araminte redouble ses fausses confidences en déclarant qu'elle veut épouser le comte. Il s'agit alors de provoquer Dorante, de l'obliger à se découvrir. Les scènes de l'acte III font penser à l'art tauromachique, lorsque le matador, ayant travaillé la bête, lui porte l'estocade.
Outre Araminte, un autre personnage affermit peu à peu sa liberté d'action : Dubois. Valet de son état, il s'impose pourtant comme le personnage maître de cette pièce, dépassant de loin sa condition et surpassant, bien que le servant, son propre maître, Dorante.
Dans les scène précédentes, l'amour de Dorante pour Araminte fut révélé à tous les personnages par une lettre. La lettre constitue un des stratagèmes décisifs de Dubois. Mais dans cette scène, l'ingénieux valet fait au contraire croire à Araminte qu'il a agi contre les intérêts de Dorante.
Le titre les Fausses confidences annonce la dualité entre le mensonge et la vérité en opposant le terme “confidences”, qui désigne un aveu de confiance avec l'adjectif “fausses”. Plus précisément, il fait référence à la manipulation d'Araminte opérée par Dubois pour la rendre amoureuse de Dorante.
La didascalie "et tendrement" montre que Dorante change d'attitude, la déclaration d'amour d'Araminte a calmé son désarroi. Puis sa déclaration "Je ne la mérite pas", répétée deux fois, annonce l'aveu du stratagème. Ici, ce n'est plus un aveu d'amour, c'est celui du stratagème. Cet aveu se déroule dans une tirade.
Pour conquérir celle qui fera son bonheur et le rétablira dans son rang, Dorante est aidé par son ancien valet, qui use de stratagèmes pour permettre à Dorante de parvenir à ses fins. Dubois est le valet confident d'Araminte.
Le marivaudage est alors l'alliance d'un thème – la naissance de l'amour – et d'un style : le mélange de préciosité et de familiarité. Cette expression révèle aussi tous les obstacles qui se mettent en travers de l'amour.
Les Fausses Confidences est considérée par beaucoup comme l'une des toutes meilleures pièces de Pierre de Marivaux. Et il est vrai qu'elle possède un côté alerte et plaisant. On y sent un peu de ruse du personnage principal, Dorante, mais pour la bonne cause, ce qu'on est tout de suite prêt à lui pardonner.
Araminte est une femme de vertu et malgré sa richesse, elle n'est pas cupide contrairement à la majorité de son entourage (y compris sa mère). Ainsi donc, lorsqu'elle rencontre Dorante pour la première fois, elle est éprise de son caractère et apprécie sa personnalité.
Dubois, très fin et rusé, emploie le stratagème suivant : il conseille à sa maîtresse Araminte de ne pas tenir compte de l'amour de Dorante. Cette dernière, par cette suggestion, va être intriguée par cette déclaration et la passion de Dorante.
Il est amoureux d'Araminte. Dorante est un homme dévoué, qui lutte pour ce qu'il désire vraiment (ici Araminte), malin, fidèle, incorruptible. Monsieur Rémy : Procureur et oncle de Dorante, qui est son héritier. Il veut que son neveu épouse Marton, une servante grâce à laquelle Dorante serait à l'abri du besoin.
Remy, homme de loi au service de la famille, c'est lui qui recommande son neveu dans la maison. Mais il a en tête un autre projet : lui faire épouser Mlle Marton, la suivante d'Araminte… M. REMY.
En contestant l'idéal mondain, Marivaux dénonce ici le conflit entre les sentiments et l'ordre social qui empêche le bonheur des hommes.