Les sophistes, qui se présentaient comme des professeurs de sagesse, c'est-à-dire de réussite dans l'existence à l'époque de Socrate et de Platon, estiment que tous ces hommes se trompent : tant que quelqu'un possède du pouvoir sur vous, il vous prive de liberté et vous empêche d'atteindre le bonheur.
Comme l'attestent tous les témoignages de l'Antiquité, la pensée sophistique fut matérialiste, athée et immoraliste (immoraliste, non pour contester les mœurs, mais pour en affirmer le caractère conventionnel, lequel ne discrédite d'ailleurs en rien, à ses yeux, l'édifice institutionnel).
Les sophistes sont considérés comme les ennemis de Socrate puis de Platon, qui leur reprochent de ne pas chercher la vérité, le bien ou la justice, mais seulement leur propre gloire en défendant avec des arguments fallacieux n'importe quelle opinion (doxa en grec, qui signifie aussi : gloire).
masc. [Dans la Grèce antique] Maître de rhétorique et de philosophie enseignant la sagesse, l'art de parler en public, la science du raisonnement orientée vers des fins utilitaires.
Les principaux sophistes
Protagoras d'Abdère (485 ? - 411 ?) ; Gorgias de Leontium (487 ? - 380 ?) ; Prodicos de Ceos (465 ? - ?) ; Thrasymaque (deuxième moitié du ve siècle) ; Antiphon d'Athènes (deuxième moitié du ve siècle) ; Hippias d'Elis (deuxième moitié du ve siècle).
Socrate condamne l'intérêt économique du sophiste.
Ils dénoncent les tarifs exorbitants des leçons qui permettent à certains, comme Protagoras, de s'enrichir à des niveaux scandaleux. Le philosophe authentique recherche la vérité avec patience, quand le sophiste parle aussi longtemps qu'on le rémunère.
Ayez un langage corporel sophistiqué.
Les gens sophistiqués ont confiance en eux, sont assurés et calmes. Veillez alors à ne jamais marcher trop vite, à ne pas fouiller trop activement dans votre sac et à ne pas agir, d'une façon générale, avec empressement. Les mouvements de votre corps devront être calmes et mesurés.
Le sophiste a aussi un rôle de porte-parole de sa cité : il compose et prononce des discours lors des grandes occasions (visite d'un grand personnage, en particulier de l'empereur, fête solennelle, ambassade auprès de l'empereur ou auprès d'une autre cité, remerciement à un bienfaiteur, éloges…).
Contraire : authentique, naturel, primaire, primitif, rude, vulgaire.
Personne qui fait des sophismes, des raisonnements spécieux.
La distinction entre sophistes et philosophes se ramènerait finalement à une différence entre Paroles qui dépassent les individus de part et d'autre et qui s'imposent à eux. Les sophistes, en réalité, ne feraient que justifier la doxa, la vision commune, alors même qu'ils croient pouvoir la manipuler.
Quoi faire face à ce sophisme ? Soulignez que les allégations ne portent nullement atteinte à l'argumentation comme telle, mais bien à la personne. Exigez de l'interlocuteur qu'il montre en quoi le fait que le comportement soit incompatible avec la position défendue permet vraiment de discréditer la position.
En même temps que des maîtres de rhétorique, ils furent des philosophes, au sens fort du terme, et des philosophes dont les doctrines, par leurs perspectives même, libéraient les esprits, les stimulaient et leur ouvraient des chemins non frayés.
Socrate reproche notamment aux sophistes leur utilisation de la démagogie, pendant que lui ne raisonne que par argumentation. Les sophistes ne cherchent qu'à vaincre dans la joute oratoire, Socrate ne cherche que la vérité.
En ce sens, le sophiste serait à l'artiste qui produit par «illusion» ce que le philosophe serait à l'artiste qui produit par «copie». L'art de la copie deviendrait ainsi une sorte d'analogue de la philosophie elle-même et il serait ainsi réhabilité à plein titre parmi les disciplines servant la vérité.
sophistiquée. Très recherché, étudié, qui laisse peu de place au naturel. Exemple : Une tenue sophistiquée. Extrêmement perfectionné, complexe.
Synonyme : aristocratique, de bon goût, de bon ton, choisi, coquet, courtois, délicat, distingué, élégant, fin, impeccable, précieux, recherché, soigné, stylé. – Familier : sélect. – Littéraire : policé.
Le terme naît dans le contexte du développement de l'art oratoire en Grèce antique, notamment à Athènes et dans les cités ioniennes. Au V e siècle av. J. -C. , on voit en effet se développer une professionnalisation des carrières politiques, dans le cadre de la naissance de l'isonomie et de la démocratie.
Le grand mérite de Socrate est donc d'avoir établi que par un travail en commun, par le dialogue, on peut parvenir au discours juste tandis que le Sophiste parle devant les autres mais non avec les autres. C'est le discours qui est le lieu de la vérité.
La morale de Socrate n'a rien de sacrificielle et, si tant est qu'on puisse parler d'une morale, elle est fondée sur une constante inquiétude et une incrédulité qui invitent chacun à "sortir de soi", à se mettre un peu à distance de lui-même, pour mieux examiner le bien-fondé de ses actions.
Dans Gorgias ou de la rhétorique, Socrate apporte à ces questions une réponse radicale : le bonheur n'est pas une question de pouvoir, ni de plaisir. Est heureux celui qui ne commet pas l'injustice. Et il ne suffit pas de vouloir : il faut savoir. Ne pas être injuste, cela s'apprend.
Si l'homme est la mesure de toute chose, c'est parce qu'il injecte du sens dans le monde. Si la conscience disparaît, c'est la signification du monde qui disparaît également. L'homme est donc bien la mesure de toute chose, car sans homme, les choses sont détruites.
Dénoncer les travers de la société
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.