C'est ainsi que l'on apprend que Molière était "fort incommodé d'un rhume et fluxion sur la poitrine, qui lui causait une grande toux, de sorte que dans les grands efforts qu'il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps".
Molière a succombé à une tuberculose pulmonaire, dont l'anévrisme de Rasmussen est une complication assez fréquente.
Selon Patrick Dandrey, spécialiste de la littérature du xviie siècle et de l'histoire de la mélancolie, Molière utilise une catégorie médicale, l'hypocondrie, mais l'expurge de son contenu physiologique, passionnel et théorique.
Il meurt chez lui, le soir même, crachant le sang. Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. En dehors de ce défaut, il est plutôt bon homme et bon père. Il est cependant sous la coupe d'une seconde femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire.
Le Malade imaginaire a effectivement pour but de « délasser » Louis XIV à son retour de la guerre. Ce dernier, comme il se doit, est loué dans ce ballet champêtre initial. Il revient victorieux de la guerre. Ce ballet initial est donc un hymne à sa gloire.
L'hypocondrie est la forme prise chez Argan par une demande d'être, ou par un refus de ne pas être. Une douleur imaginaire est dans cette perspective essentiellement un moyen de faire pression sur un entourage. L'hypocondriaque est éminemment asocial, mais il se garde bien de ne jamais être seul.
Les hypothèses n'ont pas manqué : emprunt au nom du danseur Molier que Molière dut connaître dans sa jeunesse, nom d'un village que Molière aurait pu traverser : le toponyme est répandu mais plutôt dans le sud de la France où Molière se rendit surtout après avoir choisi son nom.
Aucun vrai malade donc, peu de vrais bons médecins, beaucoup de faux médecins qui se révèlent bons médecins, beaucoup de vrais mauvais médecins: le constat de Molière est sans appel. Béralde dit dans Le Malade imaginaire, «ce ne sont point les médecins qu'il (Molière) joue mais le ridicule de la médecine» (III,3).
Pourquoi est-il devenu célèbre ? Molière critique avec humour les luttes de pouvoir et les rapports hommes-femmes. Certaines de ses pièces font scandale, comme Tartuffe, qui dénonce les mensonges de certains religieux. Dans Le Misanthrope, Molière ridiculise les gens riches et leurs manières précieuses.
L'hypocondrie ou la crainte excessive d'avoir une maladie, est définie comme une préoccupation centrée sur la peur ou l'idée d'être atteint d'une maladie grave.
Les hypocondriaques sont constamment à l'écoute de leur corps. Victimes d'une angoisse excessive de la maladie, les personnes hypocondriaques pratiquent une auscultation de soi permanente.
C'est la réponse au gnotis auton de Socrate : ce que nous connaissons le moins de nous-mêmes, c'est notre corps, c'est-à-dire nous. Et il y a là une médiation extraordinaire qui est posée à travers Le Malade imaginaire, la question du rapport d'être ou d'avoir que l'esprit entretient avec le corps.
Parce que le comique du dramaturge ne repose pas sur les blagues. Molière exploite notamment le comique de caractère : ce qui est drôle chez le vieil Argan, c'est son caractère exagérément enfantin et capricieux. On trouve également du comique de situation : dès la scène 5 de l'acte I, un quiproquo s'installe.
Argan est donc un hypocondriaque qui se laisse abuser par des diagnostics contradictoires. Loin de s'en plaindre, il les accepte, car ils vont dans le sens qui lui convient. Ces diagnostics entretiennent au fond l'idée qu'il est malade. Argan est attaché à ses médicaments, à ses soins.
En réalité, il n'est pas malade, mais cette hypocondrie révèle une profonde anxiété : il est âgé, il a peur de la mort et d'être abandonné par son entourage. Ses rapports avec les autres sont largement déterminés par la maladie imaginaire d'Argan.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
On peut donc dire que Molière respecte à peu près les règles de la comédie classique: l'unité de temps et l'unité de lieu. Le premier concerne Angélique, qui veut épouser Cléante, mais Béline s'y oppose, ainsi que son père qui veut la marier à Thomas Diafoirus. Elle est aidée par Toinette et Béralde.
La caricature ne doit certes pas tromper. Mais elle se construit sur une réalité existante et révèle l'image que les contemporains de l'écrivain se font de ceux à qui ils confient leur santé. Vient l'étude d'un cas pratique : un malade souffre de violents maux de tête, de fièvres, de douleurs abdominales.
Plongée dans "Les Fourberies de Scapin", œuvre majeure de Molière, jouée plus de 1 500 fois par les Comédiens-Français.
L'École des femmes (1662)
Le genre sérieux. Molière est essentiellement un écrivain comique, un auteur de comédies. Mais il a écrit quelques pièces relevant du genre sérieux. Il a composé une « comédie héroïque », Don Garcie de Navarre ou le Prince jaloux, qui fut un échec.
– Le mariage forcé : La plaidoirie d'Angélique évoque le problème du mariage à l'époque de Molière. Angélique aime un autre homme mais c'est son père qui choisit et l'oblige à se marier avec qui bon lui semble. Molière, par le biais de son personnage d'Angélique, dénonce cette forme de mariage.
Dénouement : Argan se relève, ravi des marques d'amour de sa fille. Il accepte le mariage d'Angélique avec Cléante à une condition : qu'il se fasse médecin. Béralde propose alors à son frère de devenir lui-même médecin. La résolution des conflits passe par le triomphe de la contrefaçon.