Done Elvire. Enfin, Done Elvire est la dernière femme de Dom Juan, il l'a abandonnée avant de partir en voyage, sûrement pour enrichir le nombre de ses conquêtes. Dans ce passage, elle apparaît en colère et très malheureuse : “DONE ELVIRE.
Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Elvire : Épouse de don Juan, elle découvre la vraie personnalité de celui-ci et ses tromperies. Don Louis : Père de don Juan, il incarne la noblesse et l'honneur.
Le spectre annonce et fait voir à Dom Juan sa mort tout comme Elvire lors de ses avertissements répétés. D'ailleurs on peut rapprocher ce spectre d'Elvire. En effet le spectre est une « femme voilée » (didascalie du début de la scène 5) + Dom Juan dit « Je crois connaître cette voix ».
Dom Juan et Sganarelle sont interrompus par Done Elvire qui vient leur demander des explications. Pour la première fois, Dom Juan a l'air confus.
L'impétuosité de Dom Juan lui vaudra la mort par le Ciel, par l'entremise du bras d'une statue de pierre. En cela, il est représentatif d'une tragédie classique : la pièce se termine avec la mort du personnage principal.
Dom Juan meurt à la fin de la pièce, tué par la statue du Commandeur. C'est un châtiment divin, qui a été annoncé dès le début de la pièce. Sganarelle le précise bien dans le dernier acte, Dom Juan est puni pour ses péchés.
Mathurine et Charlotte
Ces deux paysannes sont les victimes de Dom Juan. Séduites par le grand seigneur et sa promesse de mariage, elles sont prêtes à sacrifier leur vertu pour devenir « Madame ».
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce.
Seul son fidèle valet est à son écoute et est là pour lui, ce qui renforce son rôle de confident. Don Juan et Sganarelle sont donc complémentaires et c'est bien pour cette raison que l'un ne peut pas se passer de l'autre. Les relations Don Juan/Sganarelle mettent en lumière l'habileté et le génie moliéresque.
Dom Juan est un libertin, c'est-à-dire un homme qui place sa liberté au-dessus de tout. Selon lui, rien ne devrait venir entraver cette liberté sacrée, y compris les relations amoureuses. C'est pourquoi il rejette avec force le mariage. Selon lui, la fidélité est l'ennemie de l'amour.
L'impiété de Dom Juan
Le comique paraît notamment quand Sganarelle associe la religion chrétienne à des superstitions et des croyances populaires, s'étonnant que son maître ne croie même pas au "loup-garou". Le champ lexical de l'impiété est très présent : "diable", "turc", "hérétique", "ni saint ni dieu", "ni ciel".
Résumé Sganarelle, riche bourgeois veuf qui n'écoute que ses propres ambitions égoïstes, refuse de marier sa fille unique Lucinde car il serait forcé de payer une dot considérable à son gendre (qui deviendrait également l'héritier de la fortune de Sganarelle). Lucinde fait semblant d'être malade.
Humain et plein de défauts (il est tour à tour vénal, incompétent, tyrannique, paresseux, égoïste…), il est au cœur de la farce et le contrepoint au pathétique.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
Dom Juan a été rapidement écrite par Molière après l'épreuve de censure avec Tartuffe, et c'était censé être une pièce satirique sur l'hypocrisie parmi la noblesse en France. Dom Juan s'est avéré plus controversé que Tartuffe ; le personnage éponyme est un athée franc et tente les gens à pécher pendant la pièce.
Si la pièce de Molière avait uniquement pour but de dénoncer la démesure d'un athée, Dom Juan trouverait en face de lui des défenseurs conséquents de la religion, comme Tartuffe a eu en face de lui Cléante. Or le défenseur le plus présent est... Sganarelle !
Cependant, le paroxysme de cette querelle féminine est sans doute atteint lorsque Mathurine et Charlotte en appellent au secours, à l'aide de Dom Juan pour mettre fin au conflit alors qu'il en est tout bonnement à l'origine.
– Je veux voir un peu ses raisons. DOM JUAN, bas, à Mathurine. – Je gage 1 qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser.
Sganarelle est un personnage comique, parmi les plus représentatifs de la Comédie italienne. Il est l'expression de ce qu'il y a de sensé et de vil à la fois dans le petit peuple. Il a claire conscience de sa médiocrité ; il aime son confort, sa tranquillité ; les aventures ne sont pas faites pour lui.
Bluwal, Stock, 1974). Les plans en contre-plongée, mettant le Commandeur en position de supériorité, annoncent le châtiment divin. Alors que le séducteur n'a cessé de promettre sa main sans la donner, ici, il la donne délibérément, ce que le gros plan souligne très nettement. Dom Juan meurt.
Un hypocrite cruel
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
On trouve aussi un rapport entre le langage et le surnaturel. Quand Dom Juan décide de se convertir pour tromper tout le monde, c'est à travers le langage qu'il passe de libertin à religieux hypocrite. Il est agnostique, il nie Dieu et le sens commun traditionnel et Done Elvire veut le convertir.
Charlotte = femme de Pierre qui a sauvé Dom Juan de la noyade.