Pour Dom juan, la fidélité amoureuse est comparable à la mort et il ironise en utilisant l'antiphrase : « la belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle. » Dom juan refuse d'être l'homme d'une seule femme et il condamne avec force la constance amoureuse lorsqu'il dit : « Non, Non !
La beauté féminine semble avoir sur lui un pouvoir fatal et incontrôlable. Dom Juan joue et inverse l'image du séducteur bourreau des cœurs que lui reprochait Sganarelle pour prendre celle d'une victime. En inversant les rôles, il n'est plus un séducteur mais un homme séduit par la beauté : "me ravit", "je cède".
Quel portrait de Dom Juan se dégage de cette tirade ? A travers cette tirade, Dom Juan fait le portrait d'un homme assoiffé de conquêtes amoureuses (I) qui présente toutes les caractéristiques du libertin (II).
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Don Juan est hostile à toute forme d'autorité, qu'elle soit représentée par son père avec lequel ses relations sont très conflictuelles, ou par Done Elvire et sa famille qui prônent le respect des engagements et du mariage.
Dom Juan ne dénonce pas explicitement et directement l'église et les dogmes chrétiens mais on peut lire la profession de foi matérialiste comme une raillerie du dogme de la Trinité et la scène du Pauvre comme la dénonciation de l'injustice divine, du faible secours qu'apporte Dieu et la prière aux indigents !
Dom Juan est-il athée ? Acte III, 1 : Dom Juan affirme ne croire ni au ciel, ni à l'enfer, ni à une vie au-delà de la mort : "je crois que deux et deux sont quatre..." On pourrait donc penser que Dom Juan est un athée conséquent, ou du moins un agnostique.
Dom Juan se caractérise aussi par sa méchanceté : c'est un « grand seigneur méchant homme » (I, 1). Il aime en quelque sorte de façon sadique faire souffrir les autres. Il méprise la douleur de Done Elvire délaissée et humiliée, ou celle d'un Pierrot qui tente de préserver sa Charlotte.
Dom Juan se revendique comme anticonformiste. Contrairement aux autres personnages, il ne montre aucune stupeur face à la statue du commandeur qui lui parle. Pour lui, qu'une statue se mette en mouvement prouve bien qu'il est hors du commun.
1 Le style de Molière, dont on oublie parfois qu'il est souvent superbe. Ce texte en prose a, parfois, des grâces de poésie. 2 La vision très originale de la séduction, exprimée à travers Dom Juan et ramenée à une démonologie du pouvoir.
Don Juan paraît rejeter les règles de la vie sociale : il refuse la famille, ridiculise le mariage. Il affirme sa liberté et ne veut obéir qu'à son désir et à la nature. Il semble par ailleurs ne pas tenir compte des classes sociales, et accepte de parler avec un marchand, son valet, voire un pauvre.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait un geste galant : il baise la main de Charlotte comme si elle était une grande dame. Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale".
Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Dom Juan : un libertin
Le portrait que Sganarelle fait de son maître n'est guère positif. Il le présente d'abord comme un libertin qui ne respecte pas le mariage : "épouseur à toutes mains".
L'image même de la chute de Dom Juan (« la terre s'ouvre et l'abîme ; il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé ») montre l'opposition entre le spectre et la statue : le premier est lié à la hauteur (« il s'envole » : image de Dieu dans le ciel), alors que le deuxième est lié aux profondeurs infernales.
Introduction : Don juan a informé Sganarelle qu'il n'aime plus sa femme Elvire et qu'il aime une autre femme. Cela déplait à Sganarelle : « En ce cas Monsieur… » et Dom juan va se lancer dans une longue tirade dans laquelle il va faire l'éloge de l'inconstance amoureuse.
Au delà de son cynisme et de son attitude méprisante, Don Juan fascine par la révolte qu'il incarne et le défi qu'il lance à l'autorité divine et à l'ordre social. Mais il inquiète aussi par sa mort, souvent spectaculaire, qui le précipite dans l'Enfer.
Il vit à l'écart de la société des hommes, est constamment en fuite (face aux frères d'Elvire par exemple), et représente un danger pour la société dans la mesure où il séduit toutes les femmes, même celles promises à d'autres que lui. Il transgresse aussi les règles imposées par son rang.
Résumé de Dom Juan de Molière (1665)
Dom Juan est présenté par son valet, Sganarelle, comme un séducteur impénitent, prêt à tout pour gagner les faveurs des femmes dont il tombe amoureux. Au début de la pièce, il fuit sa dernière conquête, Done Elvire, qu'il vient d'arracher à un couvent et d'épouser.
Un Don Juan fait de beaux discours pour séduire
Il trouve toujours les compliments adéquats pour faire chavirer les cœurs et parvient facilement à définir ce que telle femme a besoin d'entendre pour être charmée.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
Premières versions de Don Juan
Les forces romanesques faisant leur œuvre, il fait de Don Juan un jeune libertin arrogant, cynique et égocentrique, défiant de toute sa morgue l'ordre établi et surtout la morale chrétienne. Le personnage est si puissant qu'il ne tardera pas à s'imposer à d'autres grands auteurs.
L'origine du mythe
Pour certains, elle tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol, Don Juan Tenorio, qui aurait vécu au XVIIe siècle. Ce libertin aurait abandonné la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, puis tué son père au cours d'un duel.
– Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu'il vous donne toute sorte de biens. DOM JUAN. – Eh ! prie le Ciel qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.
Sganarelle et Don Juan sont donc très divisés dans les sentiments qu'il éprouvent l'un envers l'au- tre. De l'attachement à la haine, toute la gamme est sollicitée. Le valet ressent pour le maître une véritable affection, ainsi qu'une profonde admiration ; mais il lui est lié par la peur et en arrive aussi à le haïr.