Interdiction de gérer et conséquences financières
« La principale sanction de la faute de gestion, pour le dirigeant, est d'être frappé d'une interdiction de diriger pendant une durée pouvant aller jusqu'à trois ans », explique Sylvie Esclair-Jouvet. Mais les conséquences peuvent aussi être financières.
Faute de gestion et procédure collective
Les cas les plus graves mis à part (faillite personnelle, interdiction de gérer), la principale sanction encourue par un dirigeant dans le cadre d'une procédure collective est la condamnation au comblement du passif.
Quels sont les effets du jugement prononçant la liquidation judiciaire ? Suite au jugement qui prononce la liquidation judiciaire, l'entreprise doit cesser son activité immédiatement sauf si le maintien de l'activité est autorisé.
Sa durée maximale est de 10 ans. Il est essentiel pour l'entreprise de suivre le plan, à défaut de quoi la liquidation judiciaire est prononcée d'office. Lorsqu'il apparaît que l'entreprise ne pourra pas se redresser, la procédure peut être transformée en procédure de liquidation judiciaire.
La responsabilité civile du dirigeant sera engagée s'il est prouvé qu'il a commis une faute, source pour l'entreprise ou les tiers, d'un préjudice réparable. Si plusieurs dirigeants ont participé à l'infraction, leur responsabilité solidaire sera engagée.
Une mauvaise gestion de trésorerie peut arriver plus facilement qu'on le soupçonne et nuire à votre entreprise. Retards de paiement, mauvaises estimations, mauvais investissements… Les causes sont nombreuses et les conséquences peuvent être fatales !
Le dirigeant, reconnu responsable d'une faute de gestion peut être tenu de verser des dommages et intérêts, voire devoir payer les dettes de la société en cas d'insuffisance d'actifs dans le cadre d'une procédure de liquidation. Les conséquences sur son patrimoine personnel peuvent alors être lourdes.
Plusieurs sanctions peuvent être prises : l'avertissement, le blâme, la rétrogradation, la mutation, la mise à pied sans rémunération, le licenciement. Toutes ces sanctions, sauf l'avertissement, peuvent avoir un impact direct sur la carrière professionnelle du salarié.
Sanctions pouvant être prononcées
Avertissement ou blâme : Reproches adressés par l'employeur au salarié, et notifiés par écrit, en raison du comportement fautif du salarié Mise à pied : Sanction visant à suspendre temporairement le contrat de travail et la rémunération du salarié ayant eu un comportement fautif.
En application des articles 1382 et 1383 ancienne formule (1240 et 1241 nouvelle formule) du Code civil, la responsabilité civile du dirigeant peut être engagée en cas de réunion des éléments traditionnels de la responsabilité civile : la faute, le préjudice et le lien de causalité entre ces deux premiers éléments.
La faute simple peut faire l'objet d'une sanction disciplinaire sans conséquence sur le contrat de travail : blâme, avertissement (on parle alors parfois de faute légère). Mais en cas de faute professionnelle suffisamment sérieuse, la sanction peut aller jusqu'au licenciement du salarié fautif.
Il faut, classiquement, retenir trois types de fautes à classer selon leur degré de gravité: la faute simple. la faute lourde. la faute grave.
Selon une conception extensive, il y a abus de fonctions quand 3 critères sont cumulativement réunis : préposé hors fonction, poursuite de fins étrangères à ses attributions sans autorisation.]
Une entreprise peut en effet être tenue responsable d'un dommage causé à autrui. Ce dommage peut résulter de sa propre erreur, mais aussi de l'erreur de l'un de ses salariés et/ou de l'utilisation d'un bien dont elle a la propriété.
En tout temps, le chef d'entreprise, est tenu à une obligation de sécurité et de santé au travail : en sa qualité d'employeur, mais également vis-à-vis de ses clients et fournisseurs. Cette obligation a largement été renforcée pendant la crise sanitaire et lors des phases de déconfinement.
En cas de liquidation judiciaire, les dettes fournisseurs seront réglées en fonction des actifs qui seront vendus par le liquidateur et du rang de privilège des autres créanciers. Si les actifs sont insuffisants, le Tribunal prononcera la clôture de la procédure pour insuffisance d'actifs et les dettes seront éteintes.
Points clés à retenir : Les salariés de l'entreprise sont prioritaires sur les autres créanciers. Viennent ensuite les dettes relatives à la procédure de liquidation (les frais de greffe par exemple), les impôts, les cotisations sociales…
À la date d'ouverture de la procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, les sommes dues au salarié garanties par l'AGS sont les suivantes : Salaire, commissions, primes, indemnités. Indemnités de fin de contrat dues au salarié (pour les ruptures de contrat notifiées avant la date d'ouverture de la procédure ...