Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Ainsi, les emballages alimentaires et les mouchoirs ont augmenté de plus de 18 %, les pâtes ménagères (pâtes à tarte, etc.) et les plats cuisinés sont en hausse de plus de 17 %. Et +16 % aussi pour les essuie-tout, les margarines et les cafés torréfiés.
Ainsi, leur point d'indice a augmenté de 3,5% en juillet 2022, mais cela ne se verra qu'à partir d'août. Les pensions de retraite de base, le RSA, la prime d'activité, les allocations adulte handicapé et les allocations familiales seront augmentées de 4% pour le 1er juillet 2022.
Mais on y trouve quand même deux articles à la baisse : les piles et les ampoules. Quasiment stables depuis un an, le maquillage, les shampooings et les déodorants affichent moins de 1 % de hausse. Les autres produits d'hygiène corporelle et les cosmétiques limitent pour l'instant leur hausse à moins de 1,3 %.
Ici l'aluminium n'est pas un cas isolé, bien au contraire, c'est à une pénurie d'envergure que les industriels font face, concernant l'ensemble des matières premières : le cuivre a ainsi gagné entre 30% et 50% (selon sa finition), et le plastique, directement lié à la hausse du prix du pétrole est également pointé.
Après l'huile de tournesol ou encore la moutarde, la France est à nouveau menacée par une pénurie : celle du lait. En cause ? La sècheresse, l'inflation et la baisse du nombre d'éleveurs.
L'augmentation des coûts de production, la baisse du nombre d'exploitations laitières, et la diminution de la part de matière grasse dans le lait de vache expliquent en partie cette pénurie de beurre qui menace le pays.
Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021 (respectivement de 41%, 21% et 3% ). La tendance se poursuit en 2022 : l'énergie est, pour plus d'un tiers, la principale composante du taux d'inflation.
La sécheresse est la principale raison invoquée par les éleveurs de vaches laitières pour justifier cette augmentation attendue du prix du lait, mais aussi des produits laitiers tels que le beurre et les fromages. La chaleur a en effet produit une réduction de la production laitière des vaches.
En raisons de multiples facteurs, comme la sécheresse et les restrictions d'eau, le prix des fruits et légumes a augmenté de 11% selon les derniers chiffres de Familles Rurales et risquent encore d'augmenter dans les prochaines semaines.
Finalement, le gouvernement a tranché lors du Conseil des ministres du 7 juillet, l'aide exceptionnelle de rentrée qui remplace pour l'heure le chèque alimentaire sera versée à compter du 15 septembre 2022. Le chèque alimentaire, lui, semble avoir totalement disparu des radars.
Pour justifier ces hausses, les distributeurs et les industriels de l'agroalimentaire invoquent les augmentations des prix des matières premières agricoles. Tirés par une demande croissante au niveau mondial, les prix des céréales atteignent actuellement des sommets comparables à ceux de 2008.
Alimentation, énergie, carburant, logement... Ce sont tous les postes de dépense du quotidien qui sont touchés par une véritable flambée des prix depuis l'automne 2021. Personne n'est épargné par l'inflation et seules les banques centrales semblent en mesure de contenir le phénomène en adoptant des mesures drastiques.
En 2021, les prix du lait de vache payés aux producteurs s'élevaient à environ 390 euros les 1.000 litres en moyenne, en hausse de 4,3% par rapport à 2020.
Le phénomène traduit des tensions multiples, entre inquiétude des consommateurs, guerre en Ukraine, hausse des coûts de production ou encore négociations commerciales ardues, sur fond de forte inflation.
Entre le manque de pluie, les températures caniculaires, l'explosion des prix de l'énergie et des matières premières, mais aussi un métier qui peine à séduire les jeunes générations d'éleveurs, cet hiver 2022 risque d'être synonyme de pénurie de lait.
Des hausses de prix majeures
Dans son activité, les matières premières essentielles sont la céréale et la viande/graisse animale qui ont connu une forte augmentation : 38,5% pour la céréale depuis octobre 2020, 36% pour la viande et 41% pour la graisse animale.
Plusieurs facteurs expliquent cette quasi-pénurie telle que la hausse du coût de l'énergie ou le manque de matières premières, en partie liés au conflit en Ukraine. Au cas où les bouteilles en verre viendraient à manquer, il existe une autre solution pour les consommateurs, la canette de vin.
Blé, farines et sarrasin
Le blé est probablement le produit qui pourrait connaître des ruptures de stock les plus importantes dans les semaines à venir. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a indiqué craindre une pénurie de blé due à l'effet des fortes chaleurs de ces derniers jours.
Les pâtes, les viandes surgelées, farines et huiles sont les plus touchées.
Sans le gel des prix, le TRV aurait dû augmenter de 39,10 % HT, soit 37,30 % TTC au 1ᵉʳ octobre 2022. Il s'agit toujours d'une hausse de +201,20 % HT, soit + 181,50 % TTC par rapport au 1ᵉʳ octobre 2021 (date du gel des prix du gaz). Les prix du gaz étant gelés, ils n'évolueront pas.
C'est l'économie qui le veut. Une partie des acteurs, certes minoritaire, en profite. Mais la majorité des hausses sont justifiées avec l'augmentation des matières premières, de l'énergie et du transport.