D'autres, tels que Wole Soyinka, ont jugé le concept beaucoup trop réducteur. D'ailleurs, il répondra à Césaire en inventant le concept de tigritude : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude.
Les critiques envers la négritude sont engagées dès la première partie de l'ouvrage, qui analyse le concept d'émancipation du poète marxiste haïtien René Depestre, l'une des figures de proue de ce mouvement intellectuel.
Le mouvement de la négritude se forme à Paris, dans l'entre-deux guerres, quand trois jeunes intellectuels déracinés s'associent pour fonder la revue l'Étudiant noir : le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Guyanais Léon Gontran Damas et le Martiniquais Aimé Césaire.
Lié notamment à l'anticolonialisme, le mouvement influence par la suite de nombreuses personnes proches du Nationalisme noir, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone.
Les Senghor, les Césaire, les Damas étaient les produits typiques de la colonisation française, qui, en voulant faire de l'élite noire des Français à part entière, ont déclenché ce mouvement de rébellion intellectuelle et poétique.
Aimé Césaire d'après Léopold Sédar Senghor
C'est là que Césaire emploie pour la première fois le mot de négritude, qui devient un mouvement littéraire et politique. Pour Senghor, la négritude c'est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire ».
Né à la fin des années 1930, la Négritude est un courant littéraire et politique qui rassemble des écrivains noirs francophones pour revendiquer l'identité noire et sa culture. Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, Guy Tirolien, Birago Diop et René Depestre en font partie.
Pour Senghor « la négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l'esprit de la civilisation négro-africaine ». Pour Sartre, c'est la « négation de la négation du Nègre » : « Puisqu'on l'opprime dans sa race et à cause d'elle, c'est d'abord de sa race qu'il lui faut prendre conscience.
Décerné annuellement par l'Association des écrivains de langue française, le Grand Prix Littéraire d'Afrique noire a été remis cette année à Armand Gauz, a appris ActuaLitté.
1. Chinua Achebe. Impossible de parler de littérature africaine et des meilleurs écrivains africains sans parler de Chinua Achebe. Ses deux livres les plus connus, Tout s'effondre (Things Fall Apart) et Le Malaise (No Longer at Ease), ont à jamais marqué la littérature du continent.
C'est parmi cette élite qu'ont émergé les premiers écrivains africains comme L. S. Senghor, Camara Laye, David Diop, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, etc.
Dans le processus historique du rapport conflictuel entre l'Afrique et l'Occident, l'affirmation de l'identité africaine, en littérature négro-africaine, a engendré une conception mythique de l'africanité. Celle-ci se définit, en effet, par opposition à la culture occidentale identifiée à la modernité.
La prise de conscience de la génération senghorienne découle de l'histoire de l'Afrique. Le mépris, l'humiliation, la servitude – l'exploitation économique – achevèrent de réduire à l'impuissance les peuples noirs d'Afrique.
Le terme « négritude » désigne l'ensemble des caractéristiques et valeurs culturelles des peuples noirs, revendiquées comme leur étant propres, ainsi que l'appartenance à ces peuples. Le rejet de l'assimilation culturelle ; le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation.
Né le 9 octobre 1906 à Joal, au Sénégal, et mort le 20 décembre 2001 à Verson, en France, Léopold Sédar Senghor est un poète, écrivain, homme politique sénégalais et premier Président de la République du Sénégal (1960-1980). Il est le premier africain à siéger à l'Académie française.
Le Martiniquais Aimé Césaire, né en 1913, le Guyanais Léon Gontran Damas (1912-1978) et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) se sont faits les chantres de la négritude, concept qu'ils ont inventé, à travers leurs oeuvres essentiellement poétiques.
La négritude a été un instrument de lutte dont usait l'intellectuel auquel revient le rôle d'éclaireur et donner au peuple le sens critique et la liberté. Libérer le peuple revient à revendiquer sa liberté politique et culturelle et à faire connaître à l'occident les aspirations des peuples asservis.
On voit et on n'a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l'homme de lui-même, couper l'homme de ses racines, couper l'homme de l'univers, couper l'homme de l'humain, et l'isoler, en définitive, dans un orgueil suicidaire, sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.
La naissance du mouvement de la Négritude
La Négritude est ce nouvel humanisme à la fois identitaire et écologique qu'il propose aux personnes dont « la race est celle des opprimés ». La Négritude est le fil conducteur de la pensée de Césaire dans sa déconstruction du colonialisme, celui de la France en particulier.
Si elle naît, bien évidemment, des souffrances endurées par les « Nègres », de la violence du colonialisme et plus largement de la domination blanche, la négritude se veut l'antithèse de tout discours misérabiliste.
Au cours du 20e siècle, des poètes africains, haïtiens, malgaches et antillais ont écrit pour dénoncer l'injustice et la souffrance de leurs peuples colonisés. Grâce à leurs mots, ils ont combattu contre la colonisation. Ils ont aussi milité en faveur d'une identité noire en inventant le terme de « négritude ».
Si on franchit un degré de plus, on aborde des œuvres comme Une vie de boy, de Ferdinand Oyono, et les Bouts de bois de Dieu, du Sénégalais Ousmane Sembene, dont on peut dire qu'elles constituent, chacune à sa manière, une véritable remise en question du système colonial français.