Le premier problème de la laïcité, peut-être celui qui est à la source de beaucoup de malentendus, de mésinterprétations est son absence de définition juridiquement précise. Car, même si depuis 1946, la laïcité est constitutionnelle, puisque notre « République est laïque », son contenu ne relève d'aucune évidence.
L'application d'une laïcité stricte comporte, en outre, des risques de discrimination autre que religieuse, du fait que ces quartiers, plutôt pauvres, sont souvent localisés en périphérie, loin des installations culturelles, sportives, artistiques…
Elle consacre l'espace public comme un lieu de libre expression, y compris de sa religion. Chacun peut s'y exprimer, à partir du moment où cette expression ne nuit ni l'ordre public, ni à l'intégrité morale de quiconque. On ne peut donc rien interdire au nom de la laïcité, puisqu'elle est une garantie de liberté".
I.
Il y a des limites à la liberté de conscience : l'obéissance à la loi qui est la même pour tous quelle que soit la religion ; le respect de la liberté de conscience des autres, c'est-à-dire la tolérance envers les autres religions et envers ceux qui n'ont pas de religion.
Des années 1960 aux années 1980, les débats sur la laïcité portaient essentiellement sur la question des subventions publiques données à l'école privée. Aujourd'hui, le débat change d'orientation et est réactivé par la question de la place de l'islam en France.
Le principe de laïcité interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers.
et ses limites
Pour éviter tout contresens et toute confrontation dogme contre dogme, les limites de la laïcité doivent être régulièrement affirmées. Ainsi, à aucun moment ce principe de laïcité ne prétend gérer la place et le rôle des femmes dans la société. En 1905, ces dernières ne disposaient pas du droit de vote…
Interdiction des signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse. L'école publique est un lieu neutre. Afin d'assurer cette neutralité, elle interdit aux élèves et aux personnels le port de signes et tenues qui manifesteraient ostensiblement une appartenance religieuse.
La laïcité est un principe de liberté, liberté de croire ou de ne pas croire. Elle est au fondement de notre société et de notre école qui doit préserver les élèves de tout prosélytisme idéologique, économique et religieux.
Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect des principes de liberté de conscience et d'égalité des droits. C'est pourquoi, elle n'est ni pro, ni antireligieuse.
La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d'expression de leurs croyances ou convictions.
La laïcité « assure la liberté de conscience » et « garantit la liberté des cultes » : l'expression religieuse est garantie par la loi aussi bien que l'expression de toute opinion, y compris irréligieuse ou antireligieuse, dans les limites du respect de l'ordre public.
Nom. Selon l'usage actuellement le plus répandu, le nom s'écrit laïc au masculin et laïque au féminin : un laïc (opposé à un clerc, un religieux), une laïque. La laïque (= familièrement, l'école primaire laïque).
Le principe de laïcité a pour conséquence la séparation de l'État et des organisations religieuses. Il n'y a donc pas de service public du culte. L'État ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie, aucun culte.
La laïcité, elle, promeut l'unité des hommes par delà toute religion ou idéologie particulière, elle est « ce qui rend possible leur coexistence, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait » [7][7]Régis Debray, L'enseignement du fait religieux dans l'école….
Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive.
Le collège est un espace de neutralité : il accepte ce que les familles transmettent, il offre aussi les moyens de penser par soi-même pour faire ses propres choix. La laïcité offre à tous cette égalité.
Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint par le droit au respect de dogmes ou prescriptions religieuses. La laïcité suppose la séparation de l'État et des organisations religieuses.
Dialogue avec les familles, solidarité entre enseignants, et mixité sociale sont autant de pistes pour diminuer le nombre de contestations et d'atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires.
Kosovo. Le pays a adopté une loi interdisant le port de symboles religieux dans les établissements publics.
Les articles interdits par cette loi sont « le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa, ou une croix de taille manifestement excessive ». La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.
En France, la loi précise que le port d'un signe ou d'un vêtement religieux est autorisé et que toute sanction ou discrimination d'un salarié en raison de sa religion est illégale. La liberté religieuse est un principe fondamental.
2 Quelles sont les limites à la liberté religieuse ? Les restrictions à la liberté religieuse sont édictées au nom de l'ordre public. Si dans l'espace privé, la pratique d'un culte est libre, dans l'espace public, la puissance publique peut parfois intervenir pour règlementer certaines pratiques religieuses.
Émanciper l'État des religions
Cette autonomie de l'État est ce qui distingue la laïcité de la simple neutralité. Pour reprendre les mots du philosophe et politologue belge Vincent de Coorebyter, « on peut résumer la différence entre ''neutralité'' et ''laïcité'' comme une différence entre liberté et émancipation ».
Le premier alinéa de l'article 1er de la Constitution de 1958 prévoit que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances (…) ».