Marton ouvre la scène en annonçant à Araminte que Dorante a déjà organisé son départ en recommandant un successeur : « Voilà une lettre de recommandation pour lui, et c'est M. Dorante qui l'a écrite. »
L'enjeu de la pièce est de faire émerger la vérité. Cette vérité affleure parfois, par exemple lorsque Araminte avoue son trouble dans des apartés (I,15). Mais elle est vite refoulée. C'est le procédé de la fausse confidence qui va obliger chacun à se démasquer et à se comporter en accord avec ses sentiments.
Le titre les Fausses confidences annonce la dualité entre le mensonge et la vérité en opposant le terme “confidences”, qui désigne un aveu de confiance avec l'adjectif “fausses”. Plus précisément, il fait référence à la manipulation d'Araminte opérée par Dubois pour la rendre amoureuse de Dorante.
Autre interprétation possible : les « fausses confidences » sont ainsi dénommées parce qu'elles ne sont pas à proprement parler des confidences, mais plutôt des révélations de faux secrets dont la mise en scène a été soigneusement calculée.
Le valet affranchi
Outre Araminte, un autre personnage affermit peu à peu sa liberté d'action : Dubois. Valet de son état, il s'impose pourtant comme le personnage maître de cette pièce, dépassant de loin sa condition et surpassant, bien que le servant, son propre maître, Dorante.
Plus qu'un simple élaborateur de situations, Dubois cherche aussi à changer les opinions des membres de son entourage pour les amener à le croire. Il est derrière tous les personnages de la pièce. Cela est particulièrement parlant quand il dit : « Il faut qu'elle nous épouse » à l'acte III, scène 1.
Dorante : Le personnage de Dorante est aussi d'une grande richesse et d'une grande complexité. Dorante est un bourgeois comme Araminte, “ honorable” comme elle, mais il est pauvre et c'est comme intendant – donc serviteur – qu'il entre dans sa maison.
Dorante : Neveu de Monsieur Rémy. Il a perdu sa fortune, il est donc ruiné.
D'ailleurs, Marivaux accentue fortement les dissymétries entre les deux personnages : ils n'ont ni le même objectif, ni le même statut social, ni le même âge (Araminte a environ 35-37 ans alors que Dorante n'a que 29 ans) pour accroître ce sentiment de liberté qui doit se gagner au détriment d'un avenir assuré ...
2) Manipulateur - C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Dubois, l'ancien valet de Dorante maintenant au service d'Araminte, aimerait qu'il épouse Araminte. Mais pour se faire, il lui conseille tout d'abord de plaire à Marton, la domestique d'Araminte, et dit qu'il s'occupera du reste ("L'Amour et moi nous ferons le reste", scène 2).
Les "fausses confidences" finiront par avoir raison du cœur de la belle et cède ainsi à Dorante. Ce dernier décide de se confesser en lui révélant le stratagème qui l'a mis en place pour la conquérir.
Araminte est une riche veuve et fille de Madame Argante, en procès avec le comte Dorimont, son prétendant. Dorante est le neveu de Monsieur Rémy, noble jeune homme ruiné qui n'a pas pu garder Dubois à son service faute d'argent. Il aime Araminte.
Dubois est l'ancien intendant de Dorante. Il offre ses services à Araminte avec qui il a maintenu une bonne relation: « …c'est un garçon de confiance, qui me sert bien, et que je veux garder. », Réplique d'Araminte, Acte II, Scène 2.
Dans Les Fausses confidences, Dorante, jeune homme de bonne famille, mais pauvre, est amoureux d'une belle et riche veuve, Araminte. Afin de la séduire, il se fait engager comme intendant. Il y retrouve son ancien domestique Dubois, désormais au service d'Araminte.
Dans la première partie, du début de l'extrait à « un honnête homme », Dubois annonce à Araminte qu'il démissionne, pour ne pas fréquenter ce « fou » de Dorante. Puis, dans la deuxième partie, jusqu'à « fantaisies !… », Dubois convainc Araminte de licencier Dorante car il est fou d'amour.
On remarque ainsi la place capitale qu'occupe l'argent dans cette société. De plus, dans leur poursuite acharnée de richesses, les hommes perdent leurs valeurs morales (telles que l'honnêteté, la loyauté). Ceci est souligné par le comportement de Marton, la servante d'Araminte.
À la scène 17 de l'acte 1, Dubois se livre à sa deuxième vraie fausse confidence en révélant à Marton que Dorante veut séduire Araminte. Certes Dorante désirerait capter le regard de sa maîtresse, mais il n'en a rien laissé transparaître. De plus il laisse l'initiative à son ancien valet.
Quelque chose que tu peux mentionner à l'oral : La place du langage dans la pièce est prépondérante. La confidence, qui suppose un secret que l'on dit à autrui, est aussi histoire de confiance. Le langage, dans la pièce de Marivaux, est au cœur de la manipulation mise en scène et de l'objectif de séduction.
Dans un premier temps, voyons donc quels sont les masques d'Araminte : masque social, masque familial, masque moral… Les femmes se doivent de suivre une norme, au XVIIIe siècle. confidence » de Dubois (acte I, scène 14), Araminte renvoie Dorante, pour éviter au jeune homme de perdre la raison, pour éviter les ennuis.
Avec la complicité active de Dubois, son ancien domestique passé au service d'Araminte, il veut s'en faire aimer pour l'épouser. Mais Araminte est aussi courtisée par le comte Dorimont qui veut la prendre pour femme afin d'éviter avec elle un coûteux procès et qui entend lui présenter un autre intendant.
Résumé Dorante est pauvre, mais bien fait ; il aime Araminte, une jeune veuve fortunée, elle-même courtisée par le Comte et poussée au mariage par sa mère, qui rêve pour sa fille du doux titre de Comtesse Dorimont.
Outre Araminte, un autre personnage affermit peu à peu sa liberté d'action : Dubois. Valet de son état, il s'impose pourtant comme le personnage maître de cette pièce, dépassant de loin sa condition et surpassant, bien que le servant, son propre maître, Dorante. La relation qui les lie ne manque pas d'ambiguïté.
Car, si la toile d'araignée que tisse le valet, avec son art de la fourberie, capture ses victimes comme des mouches et si le labyrinthe qu'il construit égare ceux qu'il circonscrit de sa malice, Dorante et Araminte, en se fiant au jeu auquel Dubois les dispose, ne deviennent pas pour autant des pantins.
Cela étant, le but de la pièce de Marivaux est de montrer les relations entre les esclaves et les maîtres pendant la période du XVIIIe siècle. Plus précisément, cette pièce est une mise en abyme des relations de pouvoir, du rapport dominant/dominé, qu'il s'agisse de force et d'autorité, ou de désir et de séduction.