Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
Cette mort a clairement une dimension cathartique (purgation à visée morale) : Dom Juan meurt par le feu, élément purificateur, et on peut voir dans la sentence du Commandeur (« l'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre. ») un rappel à valeur ...
Face à la mort, Don Juan n'a pas d'hésitation. Il embrasse son destin et le fait de manière résolue et héroïque : « Donnez-moi la main. / La voilà ».
Le tragique
L'ultimatum refusé, la vie de Dom Juan est presque terminée, il arrive à un point de non-retour : "jusqu'ici". De plus, Dom Juan souffre lors de cette dernière scène : "Je n'en puis plus". En tant que héros tragique, il doit mourir, condamné par la fatalité et par Dieu.
Personnage légendaire, sans doute inspiré d'un fait réel rapporté par la Chronique de Séville. Don Juan Tenorio, meurtrier du commandeur Ulloa dont il a enlevé la fille, périt assassiné dans un couvent de franciscains où est enterrée sa victime.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
(La pièce ne sera rejouée qu'en 1841). Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Dom Juan se caractérise aussi par sa méchanceté : c'est un « grand seigneur méchant homme » (I, 1). Il aime en quelque sorte de façon sadique faire souffrir les autres. Il méprise la douleur de Done Elvire délaissée et humiliée, ou celle d'un Pierrot qui tente de préserver sa Charlotte.
Un personnage lâche mais attachant
Mais si le valet se montre si brave, c'est uniquement en paroles. S'il est dévoué, c'est parce qu'il a peur de Dom Juan. En effet, dès l'arrivée de Dom Juan, Sganarelle se transforme. Il se montre docile et terrorisé.
Il a déjà une nouvelle femme en tête, fiancée à un autre homme, il compte l'enlever au cours d'une promenade en mer. Elvire arrive, furieuse et malheureuse, et reproche à don Juan son attitude.
Elle demande des explications sur la fuite de son mari. Dom Juan feint de ne pas la reconnaître puis essaie de charger son valet Sganarelle de répondre à sa place. Finalement, il prétexte qu'il s'est enfui parce qu'il a été pris de repentir après le mariage (parce qu'il a enlevé Elvire d'un couvent).
C – Une critique de la société contemporaine
Ce « stratagème » qu'est l'hypocrisie profite des plus faibles et les manipulent (« ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres »), comme l'illustre l'aphorisme final : « C'est ainsi qu'il faut profiter des faiblesses des hommes ».
Elvire. seule l'épouse légitime de don Juan.
L'athéisme
Contrairement à ces deux personnages, Dom Juan est athée, il ne croit pas en Dieu et blasphème régulièrement tout au long de la pièce. Ici toutefois, Dom Juan est perturbé, car il rencontre un homme dont la foi est pure et sincère.
Sganarelle est présent tout au long des aventures de Don Juan mais n'approuve pas les actions de son maître. Il feint de ne faire que son travail de valet mais en réalité il l'admire : « Ah quel homme ! Quel homme ! » (après la visite de Dom Juan chez son père).
Un hypocrite cruel
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait un geste galant : il baise la main de Charlotte comme si elle était une grande dame. Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale".
Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses m urs qu'il n'approuve pas : «Il me réduit à applaudir ce que mon âme déteste », mais en vain. De plus, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas.
Sans aller jusqu'à prouver l'inexistence de Dieu, Dom Juan cherche à démontrer sa totale indifférence. En un sens, son argument a une certaine portée puisqu'il a raison : malgré ses prières, le pauvre reste pauvre (« je suis dans la plus grande nécessité du monde »), et tient donc une conduite illogique.
Résumé Sganarelle, riche bourgeois veuf qui n'écoute que ses propres ambitions égoïstes, refuse de marier sa fille unique Lucinde car il serait forcé de payer une dot considérable à son gendre (qui deviendrait également l'héritier de la fortune de Sganarelle). Lucinde fait semblant d'être malade.
Don Juan personnage de fiction est devenu une légende qui se différencie toutefois de Casanova lequel, lui, a bien existé et laissé aux lecteurs ses mémoires.
Etre un don Juan Sens : Etre un séducteur, un tombeur. Origine : Cette expression fait référence au célèbre personnage de Molière (inspiré à l'origine du don Juan de Tirso de Molina de 1630). Dans la pièce, le jeune espagnol enlève la fille du commandeur de Catalogne après avoir tué ce dernier.
Selon lui, l'inconstance est la seule condition à respecter pour être heureux en amour. Cette doctrine est explicite dans la phrase : "tout le plaisir est dans le changement". D'ailleurs, il ne parle jamais d'une seule femme. Il emploie le pluriel pour désigner ses conquêtes amoureuses : "toutes les belles".
A la différence des mythes antiques issus de la mythologie (Orphée), Don Juan est un mythe moderne qui tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol : Don Juan Tenorio. Ce seigneur libertin abandonna la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, et tua son père au cours d'un duel.
a. Martine est en colère contre Sganarelle car il dépense l'argent du ménage pour ses plaisirs.