Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
Dom Juan meurt à la fin de la pièce, tué par la statue du Commandeur. C'est un châtiment divin, qui a été annoncé dès le début de la pièce. Sganarelle le précise bien dans le dernier acte, Dom Juan est puni pour ses péchés.
un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent. Ah ! (Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan ; la terre s'ouvre et l'abîme ; et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé.)
Mathurine et Charlotte
Ces deux paysannes sont les victimes de Dom Juan.
« Pierre » est à la fois une référence au fait que l'invité en question soit la statue d'un défunt, mais il semble aussi que Pierre était le nom du Commandeur invité par Dom Juan, dans des versions françaises de cette légende, antérieures à celle de Molière.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
A la fin de la pièce, la statue du Commandeur, qui représente la puissance divine, punit Dom Juan qui brûle sur scène d'un feu invisible. Sganarelle reste à pleurer et à réclamer ses gages impayés.
C'est un dénouement extrêmement spectaculaire
Le mouvement se sortie de Dom Juan est interrompu par l'irruption de la statue « Arrêtez » (17). Ce dénouement coïncide avec une fin, la mort de Dom Juan qui est présentée de façon insistante: « sa perte » (2), « une mort » (21), « sa mort » (27). B)
Mais Don Juan se retrouve alors entre deux femmes, Charlotte et Mathurine, une nouvelle paysanne conquise.
Pierrot : Paysan, amoureux de Charlotte qui ne l'aime pas en retour. Il sauve don Juan de la noyade. Charlotte et Mathurine : Deux paysannes que don Juan rencontre après avoir fait naufrage. Gusman : Serviteur d'Elvire.
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce.
La disparition du spectre qui « s'envole dans le temps » montre que le Ciel qui voulait lui accorder son pardon s'il se repentait, l'abandonne. Le spectre annonce et fait voir à Dom Juan sa mort tout comme Elvire lors de ses avertissements répétés.
Dom Juan a été rapidement écrite par Molière après l'épreuve de censure avec Tartuffe, et c'était censé être une pièce satirique sur l'hypocrisie parmi la noblesse en France. Dom Juan s'est avéré plus controversé que Tartuffe ; le personnage éponyme est un athée franc et tente les gens à pécher pendant la pièce.
A la différence des mythes antiques issus de la mythologie (Orphée), Don Juan est un mythe moderne qui tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol : Don Juan Tenorio. Ce seigneur libertin abandonna la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, et tua son père au cours d'un duel.
Un hypocrite cruel
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
II. Une dimension tragique Dom Juan, héros tragique Par son entêtement à posséder, à séduire, le comique devient tragique et Dom Juan avance inexorablement vers sa perte. Il y a une certaine fatalité dans son cheminement, du libertin, à l'homme châtié.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait un geste galant : il baise la main de Charlotte comme si elle était une grande dame. Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale".
donjuan) Grand séducteur sans scrupules ; homme à succès féminins, toujours en quête d'aventures amoureuses.
Selon lui, l'inconstance est la seule condition à respecter pour être heureux en amour. Cette doctrine est explicite dans la phrase : "tout le plaisir est dans le changement". D'ailleurs, il ne parle jamais d'une seule femme. Il emploie le pluriel pour désigner ses conquêtes amoureuses : "toutes les belles".
Ce « stratagème » qu'est l'hypocrisie profite des plus faibles et les manipulent (« ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres »), comme l'illustre l'aphorisme final : « C'est ainsi qu'il faut profiter des faiblesses des hommes ».
a. Martine est en colère contre Sganarelle car il dépense l'argent du ménage pour ses plaisirs.
dans Dom Juan ou le Festin de Pierre (1665), Sganarelle est le valet de Don Juan. C'est un homme du peuple qui utilise son jugement pour penser par lui-même.
Dans cet affrontement, Dom Juan, par le marché qu'il propose au pauvre, figure le diable tentateur, tandis que le pauvre, qui n'a pas d'identité précise, est un personnage emblématique qui représente Dieu lui-même.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
L'usage est d'écrire « Dom Juan » lorsqu'il s'agit du titre de l'œuvre de Molière, « Don Giovanni » ou « Don Juan de Mozart » lorsqu'il s'agit de l'opéra de Mozart, et « Don Juan » lorsqu'il s'agit d'une autre œuvre.