Portrait. Erigé en héros de la Première Guerre mondiale après la victoire de Verdun mais jugé comme traître à la fin de la Seconde, Philippe Pétain reste dans l'Histoire comme un être pétri de contradictions.
Pétain, 89 ans, a établi sa défense avec ses trois avocats : lui, le héros de Verdun , qui a servi la France sa vie durant, on l'a supplié d'accepter le pouvoir à l'été 1940.
Le dithyrambe ne faiblira plus, qui va faire du «sauveur de Verdun» pour longtemps le plus populaire des généraux français de la Grande Guerre. Cette gloire, Philippe Pétain, en 1914, ne s'y attendait guère, ne l'espérait plus. A vrai dire, ce colonel de 58 ans, déjà proche de la retraite, s'en souciait assez peu.
Nivelle, le vrai vainqueur de Verdun.
Selon le spécialiste de la Première Guerre mondiale, si un telle importance a été accordée au fil des années au maréchal Pétain, c'est notamment pour éclipser Robert Nivelle. "Pétain a commencé à commander à Verdun du 25 février au 1er mai.
Philippe Pétain (24 avril 1856/ 23 juillet 1951 ). Le 24 février 1916 , à la suite des recommandations du général de Castelnau, Joffre décide de l'envoi à Verdun de la 2e armée, qui avait été placée en réserve stratégique, et dont le général Pétain, en poste à Noailles, était le commandant depuis le 21 juin 1915.
Du 21 février au 18 décembre 1916 les troupes françaises et allemandes s'affrontent à Verdun lors d'une bataille longue et meurtrière qui marque fortement la mémoire française de la Première Guerre mondiale.
C'est ici qu'avec une fermeté tranquille, la France lui a répondu « on ne passe pas ». La formule « Verdun, on ne passe pas » devient la devise inscrite sur la médaille de Verdun.
A Verdun, en 1916, il va imposer sa conception de la guerre: reculs tactiques, emploi massif de l'artillerie, refus des offensives inutiles. Et imposer sa légende. En mai 1917, il est nommé commandant en chef des armées françaises et redonne confiance aux troupes.
Mais la célébrité et la gloire sourient à Pétain lorsque les premiers journalistes sont autorisés à se rendre sur le front puisqu'ils font du commandant une véritable arme de propagande : il est présenté comme un homme avec des immenses talents militaires et ils lui donnent le surnom du héros de Verdun.
Parallèlement, des thèses négationnistes instrumentalisent l'héritage de Pétain et servent une idéologie complotiste. En 1945, Philippe Pétain est reconnu coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à l'indignité nationale, dégradé, privé des droits civiques et de toute décoration.
RÉCIT - Il y a 75 ans jour pour jour, le maréchal Pétain était jugé pour complot contre la sûreté de l'État et intelligence avec l'ennemi. Condamné à mort, sa peine fut commuée en prison à perpétuité.
La bataille de Verdun est intense et les conditions de vie des soldats dans les tranchées sont extrêmement dures. La Nation prend rapidement conscience de l'importance de l'enjeu pour la suite de la guerre.
Verdun reste l'une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. L'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre et mourir dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.
Pétain, héros de la bataille de Verdun
En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il est âgé de 58 ans et s'apprête à prendre sa retraite. Mais au fil des batailles, le colonel Pétain monte en grade et devient général.
Ainsi, en échange du départ de 600 000 à 650 000 jeunes travailleurs au Service du travail obligatoire (STO), Pétain et Laval obtinrent le retour de moins de 100 000 prisonniers pour la plupart âgés et malades, dont une majorité aurait sans doute été rapatriée de toute façon.
C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
La diminution de la pression allemande sur Verdun, permet aux Français reprendre l'offensive afin de récupérer le terrain perdu depuis le 21 février. Le 24 octobre, les huit divisions commandées par le général Mangin se lancent à l'assaut et s'emparent des forts de Douaumont (24 octobre) et de Vaux (2 novembre).
Paul Reynaud, président du Conseil depuis le 22 mars 1940 , ayant démissionné le 16 juin en début de soirée, le président de la République Albert Lebrun appelle aussitôt le maréchal Philippe Pétain à former le nouveau gouvernement.
Mais sachez qu'entre 1914 et 1918, personne n'appelait ces soldats 'les Poilus'. Eux-mêmes se surnommaient 'les hommes'. Un 'poilu', à l'époque, et même bien avant, désignait un homme courageux. Molière, dans Les précieuses ridicules, utilise l'expression 'être un brave à trois poils'.
Un poilu, en 1917. Le terme poilus était le surnom des soldats français, durant la Première Guerre mondiale. On pense souvent qu'ils doivent ce surnom au peu de commodité de se raser dans les tranchées, et que leur moustache et leur barbe finissaient par pousser, de sorte qu'ils paraissaient tout poilus.
La bataille la plus meurtrière de la Première Guerre Mondiale. La bataille de la Somme est non seulement l'une des plus grandes opération militaire de la Première Guerre Mondiale, mais elle fut aussi la plus meurtrière. Cette bataille de plus de 4 mois fit plus d'1,2 million de morts, blessés ou disparus.
L'objectif territorial importe peu, il ne s'agit pas d'occuper, mais de tuer. Sa tactique est d'attaquer en tenaille un saillant du front français et d'employer intensément l'artillerie avec une technique de hachoir ou "Trommelfeuer".
Dès la fin de la guerre, Verdun devient l'un des hauts lieux de mémoire du premier conflit mondial. Le symbole est double en réalité. Verdun permet de célébrer une victoire française grâce à la résistance opiniâtre des « poilus », symbolisée par la formule attribuée à Pétain, « on ne passe pas ».