Pourtant, même si (une partie) des usines sont toujours en France, Amora, qui appartient au géant Unilever, est loin de pouvoir se vanter de vendre des aliments si français.
Les industries agroalimentaires, Amora en tête, continuent à fabriquer de la moutarde à Dijon, mais à partir de graines importées du Canada ! À la fin des années 80, Amora-Maille et Fallot, une moutarderie familiale installée à Beaune depuis 1840, décident de relancer la production de graines de moutarde en Bourgogne.
La production de la moutarde et de la mayonnaise restent à Dijon, non plus dans l'usine du centre-ville, mais à Chevigny-Saint-Sauveur, à 10 kilomètres, où nous fabriquons d'ailleurs depuis longtemps une partie de nos volumes de moutarde.
Maille est une marque de condiments de la société Amora-Maille, filiale du groupe Unilever.
Détenue depuis 2000 par le groupe Unilever, l'usine va être transférée à Chevigny-Saint-Sauveur, à une dizaine de kilomètres de là. Mais, après pratiquement un siècle d'activité à Dijon, l'amertume est grande chez les salariés.
S'il est bien décidé à faire le ménage parmi ses 1.600 marques, Unilever n'est pas moins prêt à en acquérir de nouvelles, pour peu qu'elles lui apportent de la croissance.
Maille, dans un cahier aux armes du roi… Aujourd'hui présente dans soixante-dix pays à travers le monde, la moutarde est intégralement fabriquée à 10 kilomètres de Dijon, à Chevigny- Saint-Sauveur (Côted'Or), la première usine de fabrication condimentaire en Europe.
La raison : le dérèglement climatique. Bien que réputée pour sa célèbre moutarde de Dijon, la France n'est pas le plus gros producteur de graines de moutarde brunes, ingrédient incontournable à la confection du condiment. Dans ce domaine, le Canada est le premier cultivateur et exportateur mondial.
En 1919, Armand Bizouard, descendant d'une lignée de fabricants de moutarde depuis François Naigeon, reçu maître-vinaigrier en 1703, dépose la marque Amora au greffe du tribunal de commerce de Dijon. Mais il ne l'utilise pas et cède sa société à Raymond Sachot en 1931.
Aujourd'hui, la production de la moutarde est industrialisée. Seule une entreprise, celle d'Edmond Fallot, perpétue la fabrication artisanale de la moutarde, broyée à l'aide d'une meule de pierre (voir la fabrication en images) à Beaune (Côte d'Or).
La « moutarde de Dijon » de cet industriel n'est donc plus, depuis le 15 juillet 2009 , fabriquée et conditionnée dans la commune de Dijon, mais sur le site voisin de Chevigny-Saint-Sauveur.
Amora Moutarde fine et forte - Monoprix.fr.
Commencez par moudre finement les graines de moutarde. Puis, à l'aide d'un fouet, mélangez la mouture avec le vin blanc, le vinaigre et le sel. Après quelques minutes, lorsque la préparation devient ferme, il suffit de verser le mélange dans un bocal en verre et le mettre au frais.
La moutarde de Dijon est une moutarde forte à la renommée internationale. Elle est fabriquée comme autrefois à la meule de pierre par la Moutarderie Fallot à partir de graines de moutarde brune et de vinaigre.
Paris, Saint-Maixent et Besançon sont alors reconnus comme centres de production. Au XVIIIe siècle, une famille dijonnaise (les Naigeon) donne à la moutarde de Dijon ses lettres de noblesse en la confectionnant non pas avec du vinaigre mais avec du verjus (jus de raisin vert). C'est là toute la spécificité du produit.
Une moutarde pas si populaire au-delà de nos frontières
Une large partie des espaces cultivés ont été ravagés et non renouvelés après cet épisode climatique. «Depuis cinq ans, nous enregistrons une baisse de la productivité de près de 50 %.
L'origine du nom "Amora"
L'histoire dit que, sous le charme de sa délicieuse moutarde, Armand Bizouard se serait exclamé : « C'est un amour de moutarde, ce sera Amora ! ».
En 1919, Armand Bizouard, l'un de ses descendants, dépose la marque Amora. Pourquoi ce nom ? Parce que, selon lui, c'est un « amour de moutarde ». Tout simplement.
Les Chinois la cultivaient déjà il y a 3000 ans et furent les premiers à en broyer les graines et à les mélanger à un suc acide extrait du raisin, le verjus, afin d'obtenir de la moutarde.
Selon le baromètre de NielsenIQ, il manquait 5,7 % de produits en grande surface en août 2022. Si les pénuries de moutarde et d'huiles sont en train de se résorber, d'autres produits, comme les pommes de terre, le miel ou le lait, pourraient à leur tour manquer et voir leurs prix augmenter.
Rapporté au nombre d'habitants, la France reste toutefois championne du monde avec une consommation moyenne de 1kilo par an et par personne.
En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde. D'ordinaire, ce pays nous fournit 80% de nos graines de moutarde comme le rappelle Radio-Canada.
La sécheresse au Canada, la période de gel en France et la guerre en Ukraine… Toutes ces crises sont à l'origine des étagères vides des supermarchés, notamment au rayon moutarde où la pénurie est flagrante. Mais la cause principale de cette crise reste le réchauffement climatique.
Ralentissement de la production canadienne
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le pays de la moutarde de Dijon n'est pas un grand producteur de graines de moutarde. La France est donc obligée de s'approvisionner à l'étranger. Environ 80% des 35.000 tonnes de graines nécessaires sont importées du Canada.