Marie-Georges Picquart, ici au moment de l'affaire Dreyfus et des procès Zola, est incarné par Jean Dujardin. Alfred Dreyfus, ici en 1894, est interprété par Louis Garrel.
Sud Seine-et-Marne.
La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — est une erreur judiciaire voire un complot judiciaire sur fond d'espionnage, dans un contexte social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Allemagne (revanchisme) ...
Le 3 juin 1899, la Cour de cassation, réunie en trois chambres, casse le jugement rendu en décembre 1894 et renvoie l'accusé au Conseil de Guerre de Rennes. Le 9 juin 1899, Alfred Dreyfus quitte l'île du Diable et, après un voyage de trois semaines, est transféré à la prison militaire de Rennes.
En 1894, une lettre prouvant que des documents confidentiels ont été transmis à l'ambassade d'Allemagne au sein de l'armée est découverte. Sur la base d'une ressemblance typographique entre son écriture et celle de la lettre, l'officier d'état-major Alfred Dreyfus est accusé d'acte de haute trahison.
Nom commun. (Histoire de France) Homme convaincu de l'innocence de Dreyfus et prenant son parti.
Procès et condamnation de 1894
Il passe en conseil de guerre à Paris le 19 décembre 1894 ; le procès se déroule à huis clos. Dreyfus est défendu par un avocat pénaliste talentueux, Edgar Demange, de confession catholique, choisi par son frère Mathieu.
La Petite République, 1898 ( p. 22-27). Il y a contre Dreyfus trois ordres de preuves : 1 o le bordereau ; 2 o les pièces dites secrètes que M. Cavaignac a lues à la tribune le 7 juillet dernier ; 3 o les prétendus aveux faits par Dreyfus au capitaine Lebrun-Renaud.
Les dreyfusards veulent révéler la vérité historique comme principe fondamental. Ils sont portés par une histoire positiviste qui entend guider la science, bien que ces différents acteurs partagent des idées politiques souvent opposées.
Picquart est innocenté puis élevé au rang de général. Dreyfus est toujours coupable mais bénéficie de circonstances atténuantes. Son exil est commué en dix ans de prison. Il sera libéré avant la fin de sa peine, puis réintègre l'armée française en 1906.
En s'engageant ainsi publiquement, Émile Zola atteignit le but qu'il s'était fixé : le gouvernement lança immédiatement des poursuites judiciaires contre lui et contre le journal de Clemenceau.
Il existe en Guyane une petite île au large de Kourou appelée l'île du Diable. Ce bout de terre rocheuse de 14 hectares, recouverte de palmiers a servi de bagne pour les détenus politiques et de droit communs dès 1852, sous Napoléon III. Avant cela, l'île du Diable abritait une léproserie.
En faisant de l'officier français le coupable qu'il n'était pas, la décision de l'État-major remit en cause la partialité des tribunaux militaires ainsi que la justice même. Des questionnements qui ont bouleversé profondément la société française et ont fait de cette affaire un symbole.
L'écrivain se fait ainsi le défenseur de la loi naturelle contre la loi sociale, d'Antigone contre Créon. On s'est beaucoup interrogé sur les raisons qui avaient poussé Zola à prendre la plume en faveur de Dreyfus.
La République menacée est sauvegardée. L'affaire Dreyfus a eu pour effet un regroupement contre la droite nationaliste : l'alliance de Défense républicaine entre radicaux, radicaux-socialistes, républicains socialistes et socialistes. Elle a précipité le ralliement des socialistes indépendants, sous l'égide de Jaurès.
Henri Buronfosse, né en 1874 de père inconnu, devenu petit patron d'une entreprise de fumisterie en 1900, installé par la suite à Sarcelles, est très probablement l'assassin de Zola.
« J'accuse » : Zola prend la défense du capitaine Dreyfus.
Emile Zola Lettre à la jeunesse. Lettre à la France Stock, 68 pp., 50F. Fin 1897, Zola se jette dans la mêlée. Il relance toute l'affaire, quitte à connaître l'exil.
C'est le reproche qu'au tout début de l'affaire Dreyfus pouvait faire un Ferdinand Brunetière à Émile Zola, considérant que le « l'Accuse… ! » était un « monument de sottise, d'outrecuidance et d'incongruité ».