La dérivation de type Bricker consiste à dévier l'urine vers un segment de l'intestin grêle. Cette portion isolée est ensuite abouchée à la peau (habituellement sur la partie droite de l'abdomen), créant une ouverture (appelée stomie) tandis que l'autre extrémité est suturée.
Pourquoi faire une dérivation urinaire de Bricker ? Bien souvent, cette opération est pratiquée à cause d'un cancer de la vessie, qui peut causer des dysfonctionnements nuisibles à l'activité rénale.
La cystectomie est suivie d'une dérivation urinaire afin de permettre l'élimination des urines de l'organisme. Trois types de dérivation sont envisageables en fonction de la situation du patient. Il s'agit de construire une vessie artificielle de toutes pièces, à partir d'un segment d'intestin (l'iléon).
L'urine est recueillie dans une poche extérieure collée à la peau. Ce type de dérivation urinaire externe non continente (c'est à dire écoulement continue) s'appelle l'intervention de Bricker. L'urine secrétée par les reins est drainée normalement par les uretères vers la vessie.
Il y a plusieurs indications à la création d'une stomie urinaire, les principales étant : Un cancer de la vessie ou un cancer invasif des organes avoisinants. Des lésions découlant d'un traitement médical ou chirurgical (vessie Iatrogène, dysfonctionnement du sphincter vésical, cystites hémorragiques, … )
Notamment, lorsque la vessie a été retirée, le patient doit se réapproprier son corps, son image et apprendre à gérer un nouveau quotidien. Il doit retrouver une continence acceptable ou apprendre à vivre avec une stomie urinaire.
Les taux de survie dans le cancer de la vessie
Les statistiques les plus récentes, tous types de cancer de la vessie confondus indiquent : Le taux de survie relatif à 5 ans est d'environ 77 % ; Le taux de survie relatif à 10 ans est d'environ 70 % ; Le taux de survie relatif à 15 ans est d'environ 65 %.
Les soins de stomie sont sous la responsabilité de l'IDE, dans le cadre de son rôle propre. Ils peuvent être réalisés par l'aide-soignante par délégation si la stomie est cicatrisée (Hygiène de l'orifice et changement de la poche de stomie). Il est recommandé de prendre conseils auprès des stomathérapeutes.
La stomie est une muqueuse très vascularisée, il peut y avoir des saignements légers. Ceux-ci ne sont pas anormaux. Ceci peut être dû à un nettoyage trop énergique, dans ces cas-là, le saignement s'arrêtera en exerçant une légère pression à l'aide d'une compresse ou d'un gant imbibé d'eau froide.
Il existe différents types de stomies. Les trois plus courants sont la colostomie, l'iléostomie et l'urostomie.
Ce sont les métastases. Avec un traitement approprié, le taux de survie cinq ans après le diagnostic de cancer de la vessie est de 80 à 90 % lorsque le cancer a été diagnostiqué au stade non invasif, et d'un peu moins de 50 % si la tumeur avait déjà envahi la couche musculeuse au moment du diagnostic.
CANCER DE LA VESSIE MÉTASTATIQUE
Le cancer de la vessie est qualifié de « métastatique » s'il s'est propagé de la vessie à d'autres parties du corps comme les ganglions lymphatiques, le foie, les poumons et les os. Il est alors appelé cancer de la vessie de stade IV (maladie avancée).
Le tabagisme actif est le premier facteur de risque de cancer de la vessie : il est classé cancérogène certain (groupe 1) par le CIRC. En France, le tabagisme serait responsable de 53% des cas de cancers de la vessie chez les hommes, et de 39% chez les femmes.
Si pour une raison ou pour une autre vous n'êtes pas en mesure de faire la vidange de votre vessie par vous-même, une tierce personne comme un soignant ou un membre de la famille pourra vous aider à pratiquer le sondage.
La pose d'une stomie urinaire est une intervention longue et compliquée. Les risques de complications existent, comme par exemple un défaut de cicatrisation, des infections graves ou même un risque de septicémie. Après dix jours de suivi post-opératoire, le temps de cicatriser, le patient rentre chez lui.
Le soin est réalisé stérilement, à bout de pincettes anatomiques et le nettoyage de la stomie se fait avec des compresses stériles et du NaCl 0.9% stérile. Seules la plaque de base et la poche ne sont pas stériles.
Il existe toutes sortes de poches, mais la bonne nouvelle c'est que l'hôpital ou votre agence locale communautaire gouvernementale organisera la visite d'un infirmier spécialisé dans les soins des stomies.
La stomie en elle-même n'est pas douloureuse, il s'agit d'une muqueuse très irriguée mais non innervée qu'il convient de protéger pour ne pas l'irriter et provoquer des saignements.
Souvent de couleur claire, le mucus secrété sera évacué par l'anus. Si vous constatez que vos « selles » s'accompagnent de sang, sont fréquentes, d'aspect purulent et sentent très mauvais, consultez votre médecin ou votre stomathérapeute.
Vous préféreriez peut-être avoir sur vous un sachet plastique zippé, jetable, pour jeter la poche usagée sans dégager des odeurs ou pour éviter que les effluents ne se versent. Vous pouvez jeter votre poche usagée dans la poubelle de votre chambre d'hôtel ou dans une poubelle publique, selon votre convenance.
La stomie peut être temporaire sur l'intestin (grêle ou colon) ou permanente. Lorsqu'elle est provisoire, la stomie permet de reposer pendant une durée limitée une partie de l'organe touché par la maladie.
Parmi les complications d'une stomie digestive survenant tardivement, on retrouve : Le prolapsus : extériorisation de l'intestin par la stomie en une sorte de « trompe ». La sténose : dû à un rétrécissement du passage au travers de la paroi abdominale.
Avec un traitement adapté, le taux de survie à 5 ans est de 80 à 90% lorsqu'il a été détecté au stade non invasif et un peu moins de 50% lorsqu'il était déjà profond au moment du diagnostic. Une fois guéri, le cancer de la vessie est sujet à la récidive dans 50 à 70% des cas de tumeur non invasive.
Des douleurs dans le bas du ventre, ou d'autres signes plus alarmants (perte de poids, fatigue persistante, douleurs osseuses…) marquent la propagation du cancer de la vessie (métastases).
Les réponses avec le Dr Yann Neuzillet, chirurgien urologue : "Il n'y a pas de forme familiale. Il y a des prédispositions génétiques chez les personnes qui réparent moins bien leur ADN. Le principal facteur de risque du cancer de la vessie, c'est le tabac.