Ce poème nous fournit une description de ce qu'est le spleen, ce mélange de mélancolie, d'ennui, de dégoût, qui gagne le poète jusqu'à provoquer chez lui une crise, un mal de vivre qu'il ne parvient pas à vaincre. Les deux allégories que sont l'Angoisse et l'Espoir matérialisent son combat intérieur.
Selon Baudelaire, si la joie peut jaillir de la Beauté, elle n'en constitue le plus souvent qu'un des ornements les plus vulgaires « tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l'illustre compagne ». Lui-même se violente ainsi, il ridiculise ce à quoi il tient, se blesse pour ne pas en mourir.
Dans sa lutte contre le Spleen, contre l'Ennui, Baudelaire a eu recours au lyrisme amoureux pour, à la fois, chanter la sensualité de Jeanne Duval et les élans de l'amour spiritualisé qu'il vouait à Madame Sabatier.
À travers ses poèmes, Baudelaire montre qu'il est possible d'extraire la beauté du mal, de faire naître des fleurs, au sens métaphorique, à partir de la laideur du monde et des vices de l'homme. Selon Baudelaire, la beauté poétique a pour vocation d'étonner, voire de choquer.
Baudelaire privilégie, entre autres, le sonnet. Mais il utilise une autre forme fixe : le pantoum, une forme poétique malaise. Le seul Pantoum des Fleurs du mal est « Harmonie du soir ».
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
Si l'être est envahi par l'angoisse, c'est parce qu'il aspire au bonheur mais que rien ici-bas ne peut le contenter. Le poète est donc partagé entre un sentiment de spleen, d'ennui, de mélancolie, et son aspiration à l'idéal.
Le poète y révèle que la douleur règne sur son imagination et qu'elle le transforme en celui qui change “l'or en fer ” et le paradis en enfer” ; il se compare au “plus triste des alchimistes ” . L'alchimie à laquelle fait référence Baudelaire fonctionne donc ici à l'inverse de la magie .
Baudelaire, l'alchimiste. Baudelaire considère que c'est au poète d'apporter à la vie grandeur et beauté. Symboliquement, l'alchimie consiste à rendre au monde matériel sa perfection perdu en y faisant resplendir la beauté et la spiritualité.
Baudelaire refuse l'art traditionnel où le beau se trouve défini par son éloignement de la réalité. Selon lui, son époque a sa propre beauté : si le réel n'est pas toujours fiable et peut suggérer le surnaturel, alors le laid peut, à son tour, supporter l'harmonie et devenir un critère esthétique.
Le recueil des "Fleurs du Mal" est censuré lors de sa parution en juin 1857. L'œuvre choque par son inspiration maléfique, le caractère morbide, sensuel ou charnel des poèmes ou encore par son ignorance de la morale religieuse. Rien n'est vulgaire ni obscène pour Baudelaire, à la recherche du Beau.
littéraire Mélancolie sans cause apparente, caractérisée par le dégoût de toute chose. ➙ ennui ; cafard, vague à l'âme. « Spleen et Idéal » (de Baudelaire ; partie des Fleurs du mal).
→ Le spleen est chez Baudelaire un état dépressif et mélancolique lié à la condition humaine : c'est donc un état psychique lié à l'angoisse existentielle du poète souffrant à la fois de sa conscience du Mal et de sa conscience du temps qui passe.
1. État de dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, propension habituelle au pessimisme : Le souvenir du passé l'incita à la mélancolie. 2. Caractéristique dominante de quelque chose qui inspire de la tristesse : La mélancolie d'un paysage d'automne.
Paysage triste, cauchemar, promenade sentimentale, images de mort imminente : le Spleen de Baudelaire imprègne ses créations poétiques . Il peut aussi apparaître comme une sorte de plongée dans des ténèbres, une chute vertigineuse vers des gouffres amers et le poète se sent toucher le fond.
« La mort » est la dernière section des Fleurs du mal de Baudelaire. Elle est la dernière force permettant au poète d'échapper au spleen. Dans « La mort des amants », il évoque l'idée d'un bonheur futur pour les amants dans une réalité autre que celle dans laquelle ils ont vécu.
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Une façon d'affirmer le pouvoir du poète : métamorphoser la boue (élément infâme) en or (élément précieux). C'est le pouvoir d'un alchimiste. Dans la deuxième phrase (Projet d'épilogue), le « tu » désigne la ville, et plus précisément Paris.
On retrouve ce fonctionnement de l'antithèse dans les thèmes principaux du recueil : la beauté et la laideur, le bien et le mal, l'idéal et la réalité décevante, etc. Ces thèmes renvoient à différents aspects de l'expérience humaine.
Dans « Une charogne », une comparaison du cadavre est faite avec une fleur. Ce poème est un excellent exemple permettant de mettre en avant l'opposition, la dualité entre la boue (le mal, le sale) et l'or (la beauté). Baudelaire fait en ce sens une hypotypose de l'objet afin que l'on voie la charogne.
Idée que l'homme est revenu de toutes les tentations, il est écoeuré et s'adonne au blasphème, aux injures. Il s'adresse à Satan qui représente la déchéance. Dernier pari du poète, ultime tentation qui dénote l'espérance d'un salut. Le dernier espoir est la mort.
Parmi les poèmes les plus connus : - l'« Albatros », qui dévoile l'analogie entre « le[s] vaste[s] oiseau[x] des mers » persécuté par les marins sur le pont du navire et le poète, « Prince des nuées » que « ses ailes de géant [l] empêchent de marcher ».
Littéraire. Transformation de la réalité banale en une fiction poétique, miraculeuse : L'alchimie du verbe, de la douleur.
la souffrance d'ici-bas considérée selon le dogme chrétien du péché originel, qui implique l'expiation ; le dégoût du mal — et souvent de soi-même ; l'obsession de la mort ; l'aspiration à un monde idéal, accessible par de mystérieuses correspondances.