Le mouvement est dispersion, changement, et ne peut donc convenir à une Beauté qui se veut éternelle, immuable. Les lignes de la Beauté doivent être figées. La Beauté poursuit : « Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris ». Cela se comprend : le rire comme les larmes déforment les traits du visage.
Le poète plonge alors dans la fange pour en tirer une étonnante forme de beauté. « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il ainsi dans un épilogue des Fleurs du mal resté inachevé.
La beauté est décrite comme une alliance du bien et du mal. Sa nature contradictoire la rend insaisissable. Ces alliances de mots contraires définissent la beauté de façon paradoxale : elle est issue du bien et du mal. L'antithèse la plus frappante (on peut même parler d'oxymore) apparaît au vers 22 : « Ô Beauté !
Parce que le Beau est toujours étonnant, il serait absurde de supposer que ce qui est étonnant est toujours beau (II, 616). » Baudelaire s'élève contre le public moderne qui demande à être épaté par des bizarreries artificielles et des « stratagèmes indignes ».
La Beauté est un sonnet de Charles Baudelaire, publié dans son recueil Les Fleurs du mal en 1857 ; il fait partie de la section Spleen et Idéal.
Le beau est communément défini comme la caractéristique d'une chose qui au travers d'une expérience sensorielle (perception) ou intellectuelle procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction ; en ce sens, la beauté provient par exemple de manifestations telles que la forme, l'aspect visuel, le ...
L'idéal, chez Baudelaire, peut se résumer par la volonté de voir Dieu, ou à tout le moins la beauté par laquelle celui-ci se manifeste : cette ascension morale procure une joie et une ardeur qui s'oppose à la réalité spleenétique de sa vie habituelle.
La femme représente le Mal qui détruit le poète
La femme est une source de souffrance pour le poète. Destructrice, elle représente le Mal. Dans « La Destruction », qui ouvre la section « Fleurs du Mal », le Démon qui tourmente le poète prend ainsi la « forme de la plus séduisante des femmes » (v. 6).
À son propos, Baudelaire disait : « dans ce livre atroce j'ai mis tout mon cœur, ma tendresse et ma haine ». Le terme « idéal » apparaît dans le poème dans le ver « Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal ».
L'esthétique de Baudelaire tient compte de ces abstractions qui envisagent une œuvre d'art à partir de l'écho produit sur l'imaginaire de chaque homme. Les mélodies peuvent changer : le Nord est coloriste, ses rêves émergent de la brume ; les Espagnols sont plutôt contrastés, le Midi est naturaliste…
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Si l'être est envahi par l'angoisse, c'est parce qu'il aspire au bonheur mais que rien ici-bas ne peut le contenter. Le poète est donc partagé entre un sentiment de spleen, d'ennui, de mélancolie, et son aspiration à l'idéal.
Il cherche à extraire la beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme humaine. La condition du poète : À travers ce dualisme entre spleen et idéal, c'est la condition du poète que l'auteur prend pour sujet.
À travers ses poèmes, Baudelaire montre qu'il est possible d'extraire la beauté du mal, de faire naître des fleurs, au sens métaphorique, à partir de la laideur du monde et des vices de l'homme. Selon Baudelaire, la beauté poétique a pour vocation d'étonner, voire de choquer.
On dit qu'elle est une femme de l'extérieur, voire une hypocrite qui trompe l'homme et Dieu. Par ailleurs l'image de cette femme est celle de la femme libre, hors du patriarcat, éclairée, mais une femme qui n'est pas différente d'un « chiffon social ».
On retrouve ce fonctionnement de l'antithèse dans les thèmes principaux du recueil : la beauté et la laideur, le bien et le mal, l'idéal et la réalité décevante, etc. Ces thèmes renvoient à différents aspects de l'expérience humaine.
N'ayant jamais été reconnu de son vivant, il en sera profondément meurtri. A cela s'ajoutent une enfance malheureuse, des déboires sentimentaux, la crainte des créanciers et la détérioration de sa santé. Tous ces éléments s'abattent sur lui, telle une malédiction. Baudelaire est un "poète maudit".
Littéraire. Transformation de la réalité banale en une fiction poétique, miraculeuse : L'alchimie du verbe, de la douleur.
État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Synon. fam. bourdon2, cafard1; dépression, ennui, hypocondrie, langueur, neurasthénie.
Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre.
1. Qualité de quelqu'un, de quelque chose qui est beau, conforme à un idéal esthétique : La beauté d'une femme, d'une œuvre musicale. 2. Caractère de ce qui est digne d'admiration par ses qualités intellectuelles ou morales : La beauté d'un acte désintéressé.
On trouve parfois dans la littérature esthétique classique d'autres critères de la beauté : l'éclat des couleurs par exemple – « Des choses qui ont de brillantes couleurs, on dit qu'elles sont belles » affirme saint Thomas –, la simplicité, quelquefois aussi la sérénité et l'immobilité, que les Anciens jugent « divines ...
La boue semble donc omniprésente dans le recueil , à la fois sous sa forme organique mais essentiellement sous sa forme morale , qui en découle directement ; Englué dans la boue, la créature a bien du mal à s'élever et la boue va accompagner le Spleen qui , lui aussi naît d'une alchimie de la douleur et des idées ...