Depuis l'automne 2022, la BCE mène une politique de hausse des taux directeurs afin de lutter contre l'inflation. Depuis mars 2023, elle réduit également son programme d'achat d'actifs. Les effets sont manifestes : la distribution de crédit, tout comme l'expansion de la masse monétaire, ont nettement freiné.
Afin de soutenir le pouvoir d'achat des Français face à la hausse de l'inflation, plusieurs mesures ont été adoptées durant l'été 2022 : prime exceptionnelle de rentrée, revalorisation des prestations sociales, prime sur la partage de la valeur, remise carburant, rachat de RTT ou encore suppression de la redevance ...
En augmentant son taux directeur, la banque centrale lutte donc contre l'inflation en freinant la croissance économique.
Pour contrôler l'inflation, la banque centrale peut agir sur deux leviers : son taux directeur, ou la quantité de monnaie qu'elle émet. Ces deux instruments ne peuvent cependant pas être utilisés en même temps, toute variation des taux entraînant une variation de la quantité de monnaie, et réciproquement.
Depuis juillet 2022, pour tenter de juguler une inflation galopante, la BCE s'est lancée dans une politique de resserrement monétaire. Elle a progressivement relevé ses taux directeurs, à raison de dix hausses successives, les établissant dans une fourchette entre 4% et 4,75%.
L'essentiel
L'inflation peut être causée par la demande, par les coûts et par la monnaie. Ses conséquences sont moins graves pour les pays en développement ou pour les emprunteurs, mais globalement l'inflation produit des effets négatifs en diminuant le pouvoir d'achat et en baissant le potentiel de croissance.
Les banques centrales se servent de la politique monétaire pour gérer les fluctuations économiques et stabiliser les prix, c'est à dire maintenir l'inflation à un niveau faible et stable. Dans de nombreux pays avancés, les banques centrales fixent des objectifs d'inflation explicites.
L'évolution des prix fait l'objet d'un suivi de l'Insee, qui publie : l'indice des prix à la consommation (IPC) chaque mois. la moyenne de l'évolution des prix à la consommation chaque année.
L'inflation est en grande partie alimentée par la hausse du profit des entreprises, selon le FMI. G.N. Quand les prix augmentent, il faut bien que l'argent aille quelque part. Et sur ces deux dernières années en Europe, il est parti dans les poches des entreprises.
L'inflation est un élément positif net lorsqu'elle est modérée, car elle stimule la croissance des salaires et l'investissement. Un taux d'inflation élevé est insoutenable et incite les investisseurs à conserver leur argent au lieu de le dépenser.
Une inflation plus forte est réputée réduire le poids de la dette publique, parce qu'elle augmente le dénominateur du ratio de dette publique rapportée au PIB en valeur et facilite ainsi le remboursement de la dette héritée du passé.
Maîtriser la finance de marché et la finance d'entreprise
La compréhension et l'anticipation sont la clé d'une bonne gestion ! Pilotage et financement sont deux axes prioritaires pour faire face à la conjoncture et à l'inflation. Plus que jamais, les professionnels et dirigeants doivent se préparer à l'instabilité !
Les pays avec les taux d'inflation annuels les plus faibles sont le Danemark (2,3 %), l'Espagne et la Belgique (2,4 %). A l'inverse, la Hongrie (14,2 %), la République tchèque (10,1 %) et la Slovaquie (9,6 %) sont les pays les plus touchés par la hausse des prix.
Le Venezuela est le pays qui présente l'inflation la plus élevée au monde, avec une hausse des prix à la consommation estimée à 360 % en 2023, selon les derniers chiffres du Fonds monétaire international (FMI) publiés au mois d'octobre.
La Belgique était suivie par les Pays-Bas (8,8%), la Grèce (6,6%) et l'Espagne (5,9%). Après la République tchèque, la Hongrie (-1,6%) et la Roumanie (-0,5%) ont enregistré les taux d'inflation réelle des produits alimentaires les plus bas de l'UE.
Selon la théorie quantitative de la monnaie, il existe, à long terme, une relation empirique, environ proportionnelle, entre la croissance de la masse monétaire et l'inflation.
La réponse relève de la science économique : une inflation trop élevée entamerait trop largement le pouvoir d'achat des ménages, et donc la consommation. Afin de freiner cette hausse des prix, les banques pourraient relever les taux d'intérêt, rabotant un peu plus la capacité d'emprunt et donc les investissements.
e) Si la création monétaire alimente l'économie productive dans une période où un secteur de production est ralenti (voire l'ensemble du tissu productif) pour des raisons exogènes à l'activité économique (guerre, problèmes d'approvisionnement), alors elle peut engendrer un déséquilibre et nourrir l'inflation.
Pourquoi augmenter les taux ? La BCE augmente ses taux lorsqu'elle constate que l'inflation est trop importante : en renchérissant le loyer de l'argent, elle vise à décourager les emprunts, la circulation d'argent, la consommation et donc, in fine, à enrayer la spirale d'augmentation des prix.
Selon les données de la Banque de France, le commerce est le secteur qui enregistre le plus grand nombre de défaillances d'entreprise. Il souffre notamment de l'envolée des prix et de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages.
Comme le taux de croissance du PIB en valeur augmente avec l'inflation, l'écart entre celui-ci et le taux d'intérêt apparent de la dette augmente, donc le déficit primaire stabilisant augmente également.
L'augmentation du PIB peut être due soit à une augmentation de la quantité produite, soit à une augmentation des prix. La croissance en valeur prend en compte l'augmentation des prix, c'est-à-dire l'inflation. La croissance en volume ne prend en compte que l'augmentation des quantités produites.
la hausse des prix des biens accroît les recettes de TVA, la hausse des salaires accroît les sommes récoltées au titre des cotisations sociales ; la dette publique est pour la plupart non indexée sur l'inflation ce qui fait mécaniquement baisser la valeur de la dette par rapport à un PIB qui s'accroît.
C'est le caractère généralisé de la hausse des prix. Donc, comme souvent en économie, l'inflation a un effet négatif : la hausse des prix engendre une baisse du pouvoir d'achat du consommateur, puis un effet positif, puisque cet effet prix entraine une hausse des salaires donc, une hausse du pouvoir d'achat.