Ce roman est un roman d'apprentissage qui s'inscrit dans le courant romantique mais dont certains aspects tirent vers le réalisme. Cette œuvre peut justement être considérée comme un roman d'apprentissage, d'ascension sociale, mais également comme un roman d'amour.
Le Rouge et le Noir est rattaché au mouvement du romantisme français, mais initie également le mouvement du réalisme, dont les écrivains veulent dresser un portrait réaliste, miroir de la société, et notamment des classes moyennes et populaires.
le Rouge et le Noir est un roman d'initiation, où le héros, le jeune Julien Sorel, fils de charpentier, qui tente de s'élever dans la société, devra franchir de nombreux obstacles. Passionné par Napoléon, il rêve d'une grande destinée en revêtant l'habit de soldat (rouge).
Des auteurs essayent déjà de refléter la réalité dans divers écrits. Stendhal semble vouloir refléter la réalité, on le voit dans l'épigraphe attribuée à St Réal : « Le roman c'est un miroir que l'on promène le long du chemin » Le Rouge et le Noir serait donc un reflet du réel.
Isolement, souffrance, exaltation, emportement, engagement et idéalisme pourraient conduire à dire de Julien Sorel qu'il est romantique. « Jamais il ne fera ni un bon prêtre, ni un grand administrateur. Les âmes qui s'émeuvent ainsi sont bonnes tout au plus à produire un artiste. »
Le héros romantique est un archétype littéraire faisant référence à un personnage qui rejette les normes et les conventions établies, a été rejeté par la société et s'est lui-même (ou elle-même) comme le centre de sa propre existence.
Julien Sorel est souvent considéré comme un héros romantique par excellence. Cela se ressent notamment dans les adaptations cinématographiques du roman.
Les caractéristiques du mouvement
Le Romantisme se caractérise par la dominance de la sensibilité, de l'émotion et de l'imagination sur la raison et la morale. Les artistes peignent en affirmant leurs idées et en laissant apparaître avec passion leurs impressions et sentiments personnels à travers leurs œuvres.
Quelle morale ? Le bonheur réside dans la simplicité, serait-ce là le message que tente de nous faire passer Stendhal dans son œuvre ? En effet, les dernières pages du roman laissent une grande place à Fouqué, un « esprit sage », qui s'avère être le seul véritable ami de Julien.
Celui-ci cherche à faire carrière en se couvrant de gloire : bercé par les récits des exploits napoléoniens, Julien veut s'extraire de sa condition de fils de charpentier et rêve d'éclat militaire. Mais, avec la chute de Napoléon Bonaparte, a disparu l'espoir de réussir par les armes.
Stendhal et le romantisme : Stendhal avait certains traits du caractère romantique notamment par son goût pour l'analyse des émotions. C'était un homme observateur, d'interrogation et de jugement, en quête du bonheur.
Le Rouge et le Noir incarne en ce sens un idéal romanesque. La langue est simple sans être banale, le style est magnifique sans être pompeux, la narration est lente mais jamais ennuyeuse. On pourrait croire que le roman s'inscrit dans le classicisme mais au contraire il demeure novateur d'un bout à l'autre.
Mathilde de La Mole est le second amour de Julien. Il se trouve face à cette jeune fille d'une beauté masculine qu'il ne goûte guère, mais dont le mépris pique sa fierté. C'est précisément parce qu'il ne peut l'avoir qu'il met toute son ardeur à la conquérir.
Musset en fait une lecture plus littéraire : le rouge représenterait l'amour et la passion, le noir la violence et la mort. Le noir peut également être associé à la couleur de l'habit religieux que Julien endosse pour parvenir à une reconnaissance sociale.
Lyrique : le texte évoque les sentiments des personnages : la pitié, la timidité, le chagrin, l'admiration, la joie.
Car, voilà, Julien Sorel est l'incarnation même de l'amoureux romantique qui refuse de s'abandonner en faisant de sa position sociale inférieure un combat. Le rouge et le noir peut se résumer en deux mots: romantisme et orgueil.
L'amour entre les jeunes gens est un jeu d'orgueil et de mépris, et Julien finit par triompher de Mathilde, qui se retrouve enceinte. La situation semble désespérée, mais M. de la Mole, furieux, finit par obtenir pour Julien un titre de noblesse, qui lui permette de prétendre à Mathilde.
« Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d'être immoral !
Mme de Rênal fut fidèle à sa promesse. Elle ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie ; mais trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants.
Ses œuvres se caractérisent par l'expression des sentiments, la déformation des corps, une forte présence de la matière et une touche s'affranchissant de tout réalisme académique.
Les romantiques aspirent à un amour qui transcende la vie, en opérant la fusion du corps et de l'âme. L'amour devient ainsi une véritable mystique, un idéal de plénitude et de communion entre soi et l'être aimé. Cet espoir individuel d'un amour parfait ne promeut pas pour autant la liberté de choix.
Pour Stendhal, passionnément ému par Florence, ce prénom de Julien renvoyait sûrement (parmi d'autres échos) à Julien de Médicis, le frère de Laurent le Magnifique, assassiné dans la cathédrale de Florence en 1478 par les hommes de main des Pazzi alors que son frère le duc échappait par miracle à la même mort.
Au début il ne s'agit pour lui que d'un jeu où la manipulation est de mise. Il n'éprouve que de l'aversion, de la haine pour une caste qui n'est pas la sienne et contre laquelle il souhaite se venger car il ressent tout comme une injustice.
Le héros du roman réaliste se contente la plupart du temps de vivre, sans autre ambition que de trouver l'amour, gagner un peu d'argent, et avancer dans le temps.