Est-il facile de penser librement ? A chaque instant de la journée, nous pensons. Certes nos pensées ne sont pas destinées à un objectif scientifique ou même artistique, mais simplement à une réflexion sur un sujet donné. Donc il paraît facile à première vue de penser librement.
Il est nécessaire que l'homme fasse usage de sa pensée, un peu comme il serait nécessaire que l'oiseau fasse usage de ses ailes, puisque la nature l'en a doté. Pour vivre comme vit un oiseau, l'oiseau doit voler. Pour vivre comme vit un homme, l'homme doit penser.
2) Une pensée libre est une pensée dialogique.
L'esprit ne se sent pas chez lui dans un monde où l'on peut dire une chose et son contraire de quoi que ce soit. La contradiction est un scandale pour un esprit qui se respecte lui-même car un principe fondamental de la raison humaine est l'exigence de non contradiction.
L'expression « penser par soi-même » est ambiguë. Elle peut signifier l'accès à la réflexion philosophique, qui est un refus des idées reçues, fantômes de pensées; mais accéder à cette réflexion, c'est tout simplement penser : le penser « par soi-même » fait pléonasme.
En philosophie, l'absolu est ce qui existe par soi-même, sans dépendance. Ce qui est absolu n'a besoin d'aucune condition et d'aucune relation pour être. L'absolu ne dépend d'aucune autre chose.
Pour accéder à la liberté, l'homme doit se déterminer lui-même à agir et penser. Il doit, pour cela, appliquer à sa raison, décider ce qui est bon et utile. Quand sa raison détermine son agir, alors soumission aux passions se réduit, s'amoindrit.
On peut définir la liberté comme la capacité de faire ses propres choix et d'agir selon ceux-ci. C'est donc la faculté de nous autodéterminer en nous appuyant seulement sur notre libre-arbitre. La liberté semble être, pour l'homme, une évidence.
Prendre conscience du caractère néfaste d'un acte commis librement et accepter la punition qui en découle rationnellement seraient donc une forme de liberté innée chez l'être humain « libre ». Dans ce sens « vouloir » être responsable rationnellement peut constituer une forme de liberté chez l'être humain.
Celle-ci est indépendante de toute cause extérieure. La volonté peut donner consentement à telle ou telle chose, quand bon lui semble. Elle « est tellement libre de sa nature qu'elle ne peut jamais être contrainte ».
Penser, c'est raisonner. La liberté de penser doit donc nécessairement être la liberté d'être raisonnable et non de penser n'importe quoi. Il y a des limites au droit de penser mais ces limites doivent être celles de la raison, aussi bien logiquement que légalement. Aucun droit n'est absolu.
Oui, penser en soi est dangereux. Tout le processus est une prise de risque perpétuelle. Penser fait peur, inquiète, parce que ce que nous aimons occulter d'habitude, le Mal, le Chaos, la complexité, nous reviennent de plein fouet.
Il y aurait une liberté naturelle de l'homme – puisque les hommes naissent libres. c'est encore cette liberté naturelle que Rousseau attribue à son sauvage et qui est tellement consubstantielle l'homme que renoncer à sa liberté ce serait renoncer à sa qualité d'homme.
L'homme ne se définit pas par son essence, ni par un inconscient ni par des déterminismes ni par un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. Il est donc entièrement libre, puisqu'il est déterminé par ce qu'il fait et non ce qu'il est.
La liberté, le plus simplement possible peut-être définie par l'absence de chaînes. Un esclave par exemple est un homme qui n'est pas libre. L'homme libre ne peut être soumis, c'est celui qui fait ce qu'il veut, qui ne souffre d'aucune contrainte.
Le choix fait partie de la réalité même de notre existence : « Pour la réalité humaine, être, c'est se choisir » [3] cit., p. 495.. Notre identité n'existe pas de toute éternité, mais nous sommes ce que nous font nos choix.
Notre liberté n'est qu'une illusion. Nous nous croyons libres parce que nous ignorons les causes qui nous déterminent. C'est le discours de Spinoza pour qui l'Homme n'est qu'un élément de la nature semblable aux autres, soumis aux mêmes lois.
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (article4 de la DDHC de 1789). C'est parce que tout le monde a un droit égal à la liberté que ma liberté est limitée par celle des autres et la leur par la mienne. Notre liberté n'est donc pas absolue.
Pour commencer, on peut définir la liberté comme la possibilité qu'a une personne de penser, de s'exprimer et d'agir selon ses valeurs, ses croyances, ses besoins et ses désirs. La liberté permet, par exemple, à une personne de faire des choix.
C'est la liberté qui est considérée comme absolue : on ne dit rien du caractère de la conscience qui peut être, elle aussi, considérée comme absolue ou relative. De même, la liberté, pour certains, sera considérée comme relative.
Le libre arbitre, on naît peut-être avec mais si on ne l'exerce pas, on est incapable de s'en servir. Or, on observe des pratiques de plus en plus courantes encouragent la « sensiblerie » et la dépendance morale. Le phénomène s'observe dans les universités mais il est aussi présent au primaire et au secondaire.
Exercice : essayez, chaque semaine, de briser une routine : changez d'itinéraire en quittant le travail ou bien prenez les escaliers plutôt que l'ascenseur pour vous rendre à un étage différent. Le simple fait de modifier vos habitudes stimule votre activité cérébrale et vous incite à réfléchir différemment.
Tenez-vous debout puis inspirez profondément et lentement depuis votre ventre. En respirant ainsi, vous stimulez l'activité de votre cerveau et vous augmentez votre capacité de raisonnement et votre mémoire. En respirant profondément, les cellules de votre cerveau sont mieux oxygénées. Elles sont donc plus actives.
Réfléchir par soi-même, c'est donc d'abord avoir le courage de se poser des questions à chaque fois qu'on a un doute, même si cela est parfois difficile, et essayer de se forger une opinion personnelle en s'appuyant sur des arguments sérieux, auxquels on a réfléchi, et sur des valeurs auxquelles on tient.
La dépendance est un autre obstacle à la liberté intérieure. Il peut s'agir d'une dépendance à un objet, une substance, une relation, une habitude. Être dépendant, c'est ne plus pouvoir se passer de quelque chose, c'est perdre sa liberté.