Ce gazoduc de 1230 kilomètres de long relie Vyborg en Russie, à Greifswald en Allemagne, en traversant la mer Baltique. Il est en service depuis 2012 et fournit chaque année à l'Allemagne 55 milliards de mètres cubes, soit environ la moitié de la consommation nationale.
Définition du gazoduc
La plupart du temps, elle est enterrée dans le sol, à un mètre de profondeur dans les zones peuplées. Elle peut cependant aussi être installée sous l'eau, ou sur terre à l'air libre (en zone à sol dur ou bien en zone désertique). Il ne faut pas confondre les gazoducs avec les pipelines.
Les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique fuient de manière spectaculaire depuis ce lundi 26 septembre. La piste du sabotage est avancée par les autorités russes et européennes. Comment expliquer les dommages sur les infrastructures ?
Dans les faits, le terme "Nord Stream" regroupe deux gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique : Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Nord Stream 1 est issu d'un projet lancé en 1997 et a été mis en service en 2012 après six ans de travaux et un investissement estimé à six milliards d'euros.
Elles se trouvent dans des eaux internationales, mais deux d'entre elles sont situées dans la zone économique exclusive (ZEE) suédoise, et les deux autres dans la ZEE danoise. Reliant la Russie à l'Allemagne, plusieurs pays européens se fournissent de Nord Stream 1 notamment la France, les Pays-Bas et l'Italie.
9,5 milliards d'euros. Le projet du gazoduc, dont le coût total est de 9,5 milliards d'euros, a été financé à moitié par Gazprom. L'autre moitié est financée par cinq groupes énergétiques européens : le français Engie, les allemands Uniper et Wintershall, l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell.
Il oppose les États-Unis et l'Allemagne, les Européens entre eux et même la classe politique allemande, ainsi que la Russie et l'Ukraine. Le chantier du gazoduc Nord Stream 2 est plus que contesté : il est au cœur d'une bataille géopolitique et économique.
A commencer par la Pologne et la Bulgarie. Ces deux pays avaient refusé de payer les livraisons en roubles depuis des comptes russes, comme l'exige Moscou. Pour cette même raison, la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark sont également privés de gaz russe.
Entre la fin de 2019 et mi-2020, l'entrée en fonction de trois nouveaux grands gazoducs vers l'étranger doit renforcer la position dominante de la Russie sur le marché mondial du gaz.
Le géant russe Gazprom a annoncé mardi qu'il allait suspendre entièrement ses livraisons de gaz au groupe français Engie à partir de jeudi, du fait du non-paiement par ce dernier de l'intégralité des livraisons effectuées en juillet.
L'approvisionnement en gaz de l'Europe
Viennent ensuite la Norvège, l'Algérie, le Qatar et les États-Unis. Il existe deux façons d'acheminer du gaz : le transporter sous pression dans des gazoducs ou condensé à l'état liquide par la mer (GNL).
Sa construction a été financée par Gazprom avec des sociétés énergétiques européennes dont une française: OMV, Engie, Wintershall Dea, Uniper et Shell. En février, dès le début de la crise ukrainienne, le chancelier Olaf Scholz avait annoncé la suspension de la procédure de certification de ce gazoduc.
Le gaz naturel, ou gaz fossile, est un mélange gazeux d'hydrocarbures constitué principalement de méthane, mais comprenant généralement une certaine quantité d'autres alcanes supérieurs, et parfois un faible pourcentage de dioxyde de carbone, d'azote, de sulfure d'hydrogène ou d'hélium.
Un gazoduc est constitué de tubes en acier épais soudés entre eux. Les épaisseurs varient de quelques millimètres à plus d'un centimètre, et le diamètre de 20 cm à 1 m ou plus (le plus grand gazoduc actuel a un diamètre de 1,40 m).
EDF premier fournisseur alternatif de gaz naturel en France.
Par voie terrestre, le gaz naturel est transporté dans des gazoducs via deux gestionnaires : GRTgaz et Teréga. Par voie maritime, le gaz naturel est transporté sous forme liquéfiée par méthaniers depuis le pays producteur jusqu'aux frontières françaises.
A fin juillet, le Français Engie affirmait que ses approvisionnements en gaz russe n'étaient plus que de 4%. Mais il s'agit des achats auprès de Gazprom uniquement. Le groupe achète encore du GNL en provenance du site de Yamal de Novatek et TotalEnergies en Sibérie.
Environ tous les 300 kilomètres, en fonction des réseaux, le gaz est poussé par des stations de compression qui rehaussent sa pression pour lui permettre d'avancer dans sa progression. Ces stations sont elles-mêmes alimentées par un moteur électrique ou une turbine à gaz.
La Pologne aide l'Allemagne à se passer du pétrole russe, Poutine lui coupe le gaz. D'après elle, le mécanisme trouvé par les Russes ne posait jusque-là de problème, ni à la Russie, ni aux autres pays européens : « Le décret pour le paiement en rouble n'a jamais posé aucun problème.
En tête des exportations françaises vers la Russie, on retrouvait, en 2019, les matériels de transport (24 %), les produits chimiques, parfums et cosmétiques (21 %), les machines industrielles et agricoles (11 %), les produits pharmaceutiques (8 %) ou encore les produits informatiques, électroniques et optiques (7 %).
La France, dépendante à 20 % du gaz russe
La quantité de gaz russe importée par la France pour répondre aux besoins de consommation du pays est loin d'être négligeable : en 2019, sa part dans les importations de gaz en France était de 20 %1.
Francis Perrin : Nord Stream 2 est un projet d'exportation de gaz naturel russe vers l'Allemagne. C'est un gazoduc qui reliera la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique.
Elle relie le port russe d'Anapa au village turc côtier de Kiyiköy, non loin d'Istanbul. La partie terrestre du tube, un tronçon de 65 kilomètres entre Kiyiköy et Lüleburgaz, non loin de la frontière turco-bulgare, est terminé en 2019.
Le gazoduc Nord Stream 2, achevé depuis septembre mais toujours en attente d'autorisation de mise en service, permettrait de doubler l'importation de gaz russe vers l'Allemagne. En pleine crise avec l'Ukraine, certains pays craignent que cette solution rende l'Europe trop dépendante de la Russie.